Il y a un peu plus d’une semaine, Al Duhail SC officialisait le retour de Djamel Belmadi aux commandes techniques. Était jointe à l’annonce une photo de l’entraîneur avec le “Thobe”, habit traditionnel au Qatar. Et il s’avère que cette communication n’a rien d’anodine. Décryptage.
Il a troqué le survêtement de l’Algérie, brodé de la deuxième étoile qu’il a décrochée lors de la CAN 2019 avec l’EN en Egypte, pour un habit plus sobre et bien blanc. Il s’agit du Thobe qatari. Ce vêtement ne se porte pas par une personne quelconque quand il s’agit d’un cadre officiel. Mais Belmadi l’a bien arboré pour la photo qui annonce son retour sur le banc d’Al Duhail SC.
Un habit exclusif aux citoyens qataris
En effet, uniquement les personnes qui ont la citoyenneté au Qatar peuvent le porter. Ainsi, l’ex-driver des Verts marquait son “divorce” avec l’Algérie. Les tensions qui perdurent entre lui et la Fédération algérienne de football (FAF) se sont accentuées depuis son départ forcé d’El-Khadra au sortir de la CAN 2023 et la deuxième élimination de suite dès le premier tour du tournoi en terminant derniers de la poule.
En mai écoulé, Belmadi a posté une lettre dans laquelle il a essayé de tirer certaines choses au clair vis-à-vis des “Algériens et les passionnés du football”. Aussi, il avait essayé de réclamer son dû en appelant indirectement la FAF à régler le contentieux du licenciement qu’il considère abusif. Face à cette réclamation, l’instance gérée par Walid Sadi n’a pas vraiment bronché. Et ça n’a pas franchement fait revenir l’architecte du sacre à la CAN 2019 à de meilleurs sentiments.
Belmadi bascule dans l’adversité
En rappelant qu’il était désormais qatari, Belmadi, qui a signé son bail en août 2018 avec un passeport étranger (pour être payé en devises) il faut le souligner, bascule dans une forme d’adversité. D’ailleurs, les récents échos en provenance du Qatar évoquent la volonté, désormais ferme, de l’ancien numéro 10 des Fennecs à aller se plaindre auprès de la FIFA. Il veut pour une indemnisation jusqu’au dernier sou par l’instance de la balle ronde algérienne.
La dernière lettre était donc une sorte d’ultime avertissement avant le passage à l’acte. D’où le fait d’avoir exprimé le « souhait le plus profond de parvenir à une conciliation amiable, fraternelle et respectueuse des uns et des autres, sans l’intervention d’une quelconque autorité exécutive supranationale. » On passe donc du nationalisme au supranationalisme pour de… l’argent d’un travail fait de travers pour une partie et sans sueur pour l’autre.