Les problèmes commencent à monter à la surface. L’incompétence est dénoncée. Apparemment, tout ne coule pas de source du coté de la Fédération algérienne de natation (FNA). Alors que le début du Championnat du monde de la discipline, prévu à Budapest (Hongrie) du 23 au 28 juillet, est imminent, il y a eu le coup gueule d’Oussama Sahnoune en fin de semaine, suivi de celui de la nageuse Souad-Nefissa Cherouati, qui s’est payé l’instance gérée par Hakim Boughadou. L’objet : la politique administrative calamiteuse au sein de la structure.
« Catastrophique », c’est ainsi le terme employé par la nageuse algérienne Souad-Nefissa Cherouati pour qualifier la gestion de la Fédération algérienne de natation (FAN) avant les Mondiaux qui débuteront dans 13 jours dans la capitale hongroise Budapest. Via un message posté sur sa page Facebook, la triple médaillée d’or lors des Jeux de la Solidarité Islamique (JSI) 2017, tenus à Bakou (Azerbaïdjan), a indiqué ne pas avoir eu droit à la préparation idéale pour ce type de manifestations. « On m’a exigé les critères de la FINA (Fédération internationale de natation), ce qui m’a coûté des sacrifices car ayant payé moi-même les compétitions pour faire les minimas, alors que d’autres nageurs ont eu des invitations. Le DTN m’avait affirmé que ce ne serait pas possible de prendre des nageurs sans minimas et que ce n’était pas correct, pourtant il a fait l’inverse. Ce genre de gestion est inadmissible et inacceptable, c’est un manque de respect aux nageurs et à leur travail’ », a-t-contesté.
Sentiment d’injustice
Sur ce passage, l’allusion est faite à Amel Melih et Nazim Benkhoudja qui seront du voyage sur invitation de la FAN. Et ce, en dépit de ne pas avoir réalisé le chrono minimal. « J’apprends en parallèle que la fédération de natation va payer 10 jours à Budapest pour deux nageurs non qualifiés au championnat du monde», peste-t-elle.
La détentrice du record d’Algérie sur 1500m (17:01.12), établi lors de la Swin Cup d’Eindhoven (Pays-Bas) disputée le 10 avril dernier, a révélé que « la FAN a refusé de prendre en charge un stage de préparation pour le mois de Ramadan afin que je puisse jeûner et m’entraîner le soir pour préparer les championnats du monde. Le président de la Fédération, Hakim Boughadou, m’a dit que je ne ferai jamais de finale». Un mépris qu’elle n’a pas apprécié.
À contre courant
Cherouati, qui avait glané 9 médailles (2 or, 4 argent, 3 bronze) lors des derniers Championnats d’Afrique de natation organisés en Afrique du Sud, a aussi raconté qu’ « à la veille du Ramadan, Réda Belakhel, le directeur technique national (DTN) m’a demandé de renter à Alger pour organiser à la va-vite un stage qui s’est tenu dans des mauvaises conditions et on m’a même demandé d’acheter le billet d’avion en disant que la FAN n’a(vait) pas d’argent. Mon stage a duré deux jours dans un hôtel suite à une intoxication alimentaire car la nourriture était apportée de l’extérieur. (En outre), je n’avais aucune prise en charge médicale, j’ai quitté ce stage après avoir mis au courant la FAN qui, en contrepartie, ne s’est pas inquiétée de mon cas et ne m’a recontactée que 5 jours plus tard ». Ses temps encourageants dans les bassins ne lui ont, manifestement, pas suffi pour bénéficier de ce qui lui revenait de droit : une prise en charge en adéquation avec ses ambitions de briller lors d’une événement de prestige comme celui prévu en Hongrie. « Malgré le fait d’être élue meilleure athlète algérienne tout sport confondus aux jeux islamiques derniers avec trois médailles d’or, je suis traitée comme une moins que rien et les membres de ma famille passent un temps incalculable à contacter la fédération pour qu’il fasse leur travail ! » s’est-elle plainte. Quand certains essayent de se donner à fond. D’autres tentent de les tirer vers le fond.
Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec