Dans le football, tout peut aller très vite. Et l’histoire de Nassim L’Ghoul, passé – en l’espèce de quelques mois – de la seconde division en suisse (même si certains se réfèrent plus à ses matchs du “street” football) à la sélection A’ de Madjid Bougherra le prouve parfaitement. Retour sur une trajectoire à la fois improbable, sensationnelle et inspirante.
Vendredi, pour sa première cape internationale, L’Ghoul a suppléé Boudebouz peu après l’heure de jeu (62′). Et, comme si le récit n’était pas déjà assez fou, il a trouvé la faille dans les deux minutes ayant suivi son entrée. En effet, le pensionnaire du CS Constantine, qui s’est imposé comme l’une des sensations du début de saison de Ligue 1 Mobilis, a frappé fort.
La passion plus forte que la pression
Confiant, dribbleur déroutant, imprévisible et – surtout – animé par la magie d’un football sans limites, le natif de Lyon a du mordant. Pour atteindre ce cap en si peu de temps, il a fallu saisir la proie au bon moment. Malgré les ratés du passé, L’Ghoul a prouvé qu’il n’est clairement pas du genre à se laisser démonter. Et puis sérieusement, il est difficile d’être envahi par la pression quand on a l’habitude de jouer dans des stades avec des personnes qui nous regardent à même la main-courante.
Le Lyonnais n’a pu éclore qu’à un âge tardif (28 ans) après s’être imposé dans la Nike Academy (Angleterre) en 2017 avant de bourlinguer (7 clubs en 3 ans et demi) dans les divisions inférieures du football anglais. Il y a donc eu des années de patience et de périples qu’il a traversés en vivant de sa passion. Aujourd’hui, c’est la tunique authentique de l’Algérie qu’il porte après l’avoir arborée dans les CAN de rue en France. D’ailleurs, c’est ce tournoi de la “street” qui lui a donné une certaine notoriété sur les réseaux sociaux. Cela a peut-être été prépondérant pour pousser le CSC à tenter le pari fou de le signer.
Les Sanafir lui ont “schtroumpfé” les portes de la sélection
Avec les Sanafir, il a montré qu’il sait “schtroumpfer” le ballon. Et là, il est utile de souligner que même s’il a construit le gros de sa réputation en Kings League avec Panam All Starz et à la CAN des quartiers, L’Ghoul était sociétaire de l’AC Bellinzone en seconde division suisse. C’est pour dire qu’il a les bases du foot de rigueur… même s’il donne l’air d’être plus dans l’instinctif.
Nonobstant, il est évident qu’arrivé à un certain niveau, il y a le risque qu’il montre certaines limites. En attendant, on ne peut que saluer la progression tout en pensant que le gaucher à de quoi nous épater en d’autres occasions. Surtout s’il est de l’aventure de la Coupe Arabe FIFA 2025 (1er – 18 décembre) au Qatar avec notre sélection.


