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Alcaraz : Chronologie d’une inévitable éviction

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Kheireddine Zetchi, président de la Fédération algérienne de football (FAF), l’a fait venir pour mettre en place un projet de jeu à l’espagnol. Qui dit « projet » dit « temps ». Lucas Alcaraz, le désormais ex-sélectionneur de l’Équipe nationale, n’a pas survécu longtemps chez « El-Khedra ». Un profil sujet aux doutes puis les contestations et qui a fini par connaître une inévitable éviction. Retour sur une séparation annoncée et longtemps repoussée.

Désigné premier responsable de la barre technique de l’EN le 21 avril dernier, Lucas Alcaraz est resté un peu moins de six mois à la tête des « Fennecs ». Le temps de disputer 5 matchs pour un bilan de 2 victoires (dont une en amical) et trois défaites lors des trois dernières sorties. Une contreperformance qui a précipité son départ.

A vrai dire, la genèse de la séparation ne date pas du match face au Cameroun perdu 2 buts à 0 à Yaoundé samedi dernier. Initialement, il devait aller -au minimum- jusqu’au mois de novembre prochain. Mieux encore, son contrat devait courir jusqu’à la CAN 2019 qu’il comptait « remporter » comme il l’avait laissé entendre lors de la conférence de presse d’avant match face aux Camerounais.

Et pourtant, en le désignant comme sélectionneur des « Verts », Zetchi nourrissait de grandes ambitions pour « espagnoliser » le jeu algérien. De l’Espagne, Alcaraz ne connaît que la langue et ne détient que la nationalité car Yacine Brahimi et ses compères ont plus parlé chinois devant leurs adversaires.

De « Hasta luego » à « hasta La vista »

Du « bienvenidos » au « Adiós », le fil a été mince. Ça a commencé par un soutien indéfectible puis préventif des responsables du sport en Algérie avant que la tête du coach ibérique soit carrément mise à prix. Vox populi oblige.

Au début, El-Hadi Ould-Ali, ministre de la Jeunesse et des Sports (MJS),  a tenu à soutenir le choix de Kheireddine Zetchi. « Je pense que le président de la FAF et son staff ont les raisons de leur choix pour cet entraîneur dont je souhaite tout le succès, donc il faut lui laisser un peu de temps pour faire ses preuves, et le ministère de la jeunesse et des sports est là pour accompagner cette FAF ainsi que le nouveau sélectionneur national et leur exiger par la suite de bons résultats », avait indiqué l’homme fort du MJS quelques jours après ce choix qui avait suscité des interrogations.  Le membre du gouvernement avait aussi insisté sur le fait « la réussite et l’obtention de bons résultats sont obligatoires pour la FAF et pour le nouveau sélectionneur. Ceux-ci doivent travailler pour que l’équipe nationale retrouve sa place tant au niveau continental que mondial. »

Les résultats n’ont finalement pas plaidé en faveur d’Alcaraz malgré des débuts plutôt réussis avec le succès en amical contre la Guinée (2/1) et la victoire contre le Togo (1/0) en ouverture des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2019. C’était déjà poussif face à des adversaires de second rang. Le tout était au stade Mustapha Tchaker, véritable bastion de la sélection.

La Zambie, la bascule

Vint alors la double confrontation face à la Zambie en septembre qui était précédée par l’élimination sans gloire de l’équipe A’ que l’ex entraîneur de Granada FC a drivée lors des « qualifiers » du CHAN 2018 au mois d’août. La position du successeur de Georges Leekens a commencé à se fragiliser. La défaite en aller-retour contre les Zambiens avaient donné le coup de grâce aux chances des « Guerriers du Sahara » pour disputer la prochaine Coupe du Monde en Russie.

Après ce nouveau couac, les voix commençaient à s’élever pour réclamer le départ d’Alcaraz. D’autant plus que les « Chipolopolos » ne devaient pas peser dans la balance avec l’Algérie niveau effectif. Une marche mal appréciée qui a mis l’épée de Damoclès sur la tête du technicien de 51 ans.

Cela n’a pas empêché Zetchi de le conforter dans son poste en précisant que : «Il n’a jamais été question de faire partir un coach après une défaite. Je pense qu’il va falloir penser à retrouver une sélection capable de relever les défis et notamment dans le continent africain.»

La page du Mondial définitivement tournée, le cap était mis sur l’avenir mais il se murmurait qu’Alcaraz ne tiendrait pas plus loin que l’épilogue éliminatoires de la CDM. C’était avant que sa troupe ne soit battue à Yaoundé par les « Lions Indomptables ». La potence lui était promis !

Ould-Ali presse, Zetchi lâche

En laissant les trois points dans la capitale des Champions d’Afrique sortants, qui étaient aussi hors course pour le tournoi russe, Hilal Soudani & cie avaient signé la mort de leur driver. Après la rencontre, Ould-Ali avait implicitement demandé à Zetchi de se séparer du sélectionneur. « Le président de la FAF doit prendre rapidement une décision en ce qui concerne le staff technique et quand je parle du staff technique de l’équipe nationale, je parle de cet entraîneur. Zetchi doit faire un choix judicieux et qu’il faut pour l’intérêt de cette sélection nationale», a-t-il recommandé.

L’ancien chairman du Paradou AC a reçu cette requête et n’a pas manqué de soutenir qu’«Alcaraz a une grande part de responsabilité dans les dernières défaites» avant d’être plus clair en jugeant que « les dernières déconvenues de l’équipe nationale ne plaident pas en sa faveur, et si ça ne tenait qu’à moi, je pense qu’il vaut mieux qu’il quitte son poste ». Le largage était imminent !

La réunion du Bureau Fédéral ce matin n’était donc que protocolaire pour sceller le sort d’Alcaraz. Son employeur n’a, toutefois, pas voulu reconnaître qu’il a mal joué le profiler. « Ce n’est pas une erreur de casting. On a fait un choix qui s’est avéré pas judicieux. C’est un choix qui n’est pas à la hauteur du moment que les résultats obtenus avec Alcaraz sont négatifs», a-t-il dédramatisé. Drôle de manière de se cacher et se laver les mains d’une désignation qui semblait le réjouir il y a quelques mois. A un moment, il faut assumer et s’assumer. Ne pas reconnaître une erreur est un second tort. Zetchi s’est trompé. Il faut l’admettre.

Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec

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