Quatrième match, quatrième victoire et quatrième clean sheet lors de cette Coupe d’Afrique des Nations 2019 ! L’équipe d’Algérie n’a toujours pas encaissé le moindre but et il y a forcément plusieurs raisons à cela. Tout d’abord et c’est le b.a.-ba, sous l’ère Belmadi chaque joueur défend. Belaili, Bounedjah ou encore Mahrez, pourtant attaquants, participent grandement à l’animation défensive. De plus, tactiquement le bloc-équipe est compact, bien organisé, réduisant ainsi au maximum les espaces. Mais les Verts ont aussi une défense de fer et à leur tête le rugueux Djamel Benlamri.
Benlamri a effectué lors du huitième de finale un match de haut standing. A lui seul, il a dégoûté toute la ligne d’attaque guinéenne. En début de première mi-temps, alors que les Verts souffraient au milieu de terrain, le défenseur central gauche n’a pas hésité à monter d’un cran pour contrer les offensives adverses. Il a d’ailleurs été l’algérien qui a récupéré le plus de ballons (14). Intraitable dans les airs, infranchissable au sol, il est rassurant. Il n’hésite pas non plus à aller de l’avant en portant le ballon pour permettre la remontée de son équipe (cela nous rappelle un certain Bougherra) et pour avoir l’opportunité de casser des lignes. À ses côtés, Mandi est plus à l’aise et la paire semble complémentaire.
Face à la Guinée, il a remporté 13 de ses 15 duels et il a aussi couvert les montées de Bensebaini (comme cette impeccable interception dans les pieds de Traoré, à la 34ème minute). Même si ses interventions sont rugueuses il n’a commis qu’une faute contre 4 subies. Il faudra tout de même être plus vigilant dans ce domaine car avec le VAR, les arbitres auront l’occasion de revoir les actions litigieuses. Aussi, les passes longues sont perfectibles et c’est un domaine dans lequel il dispose encore d’une belle marge de progression. Enfin du haut de son 1,90 mètre, Djamel Benlamri a un bon jeu de tête et devrait aussi pouvoir marquer sur coups de pieds arrêtés.
Il est rapide, rassurant, dur sur l’homme, il aime défendre et récupère beaucoup de ballons. Lors de ce huitième de finale Benlamri a été pour beaucoup l’homme du match, et dans cette CAN, le défenseur d’Al-Shabab (Arabie Saoudite) est la véritable tour de contrôle de l’équipe d’Algérie.
Un défenseur qui revient de loin
Relancé en sélection par Djamel Belmadi (encore un bon choix !), Djamel Benlamri est un défenseur qui revient de très loin dans sa carrière. Après des débuts prometteurs au NA Hussein-Dey où il est très vite comparé à la légende Chaâbane Merzekane pour sa rage de vaincre, il brille avec la sélection U23 sous les ordres de Azzedine Aït-Djoudi. Il est ainsi le capitaine de la sélection Espoir lors de la CAN U23 en 2011 au Maroc (avec Belaïli, Bounedjah et Abeid) ratant de peu la qualification aux JO 2012. Courtisé par le RC Lens, il opte finalement pour la JS Kabylie avant de rejoindre l’ES Sétif. Las d’attendre sa chance en sélection, il est convoqué par Vahid Halihodzic (sans jouer) mais aussi par Christian Gourcuff (sans jouer encore une fois), il décide de mettre un cap vers l’Arabie Saoudite pour poursuivre sa carrière. La suite on la connait, Djamel Belmadi lui fait appel dès son intronisation pour stabiliser un axe central à la peine depuis de nombreuses années et le pari est une franche réussite.
Fateh Le Coach, La Gazette Du Fennec
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