Jamais, de mémoire, une présumée affaire d’arrangement de matches de football en Algérie n’a connu une telle issue. Deux protagonistes de l’affaire de l’enregistrement téléphonique ont été placés en détention provisoire alors qu’un troisième est sous contrôle judiciaire. Une partie de la 3issaba vient ainsi de tomber alors qu’une autre est en stand-by.
Trois des principaux protagonistes de l’affaire de l’enregistrement téléphonique comparaissaient ce dimanche matin devant le procureur de la République. Il s’agit de Fahd Halfaia, directeur général de l’Entente de Setif, Nassim Saâdaoui, agent de joueurs et homme par qui le scandale est arrivé, et Abdallah Benaissa, président de l’US Biskra. Le président du CABBA, Anis Benhamada, a délégué, quant à lui, son avocat muni d’un certificat médical attestant être atteint du Coronavirus. Un prétexte aussi grotesque que loufoque !
L’audition des trois hommes s’est prolongée jusqu’en fin d’après-midi, après quoi le procureur de la République a décidé de renvoyer tout ce beau monde devant le juge d’instruction. Indice que l’affaire n’allait pas en rester là.
Aux alentours de 18h, le juge d’instruction près le tribunal de Sidi Mhmed a ordonné la mise en détention provisoire de Fahd Halfaia et Nassim Saâdaoui. Le premier est poursuivi pour tentative de corruption et de tentative d’arrangement de trois matches de football. Le second pour atteinte à la vie privée d’autrui, diffamation et enregistrement sans autorisation. Le premier responsable de l’US Biskra reste sous contrôle judiciaire.
La suite que connaît cette affaire constitue une grande première dans les annales du football algérien devenu au fil des années un véritable tiercé ou les matches se vendent et s’achètent au nez et à la barbe des responsables du sport sans que personne n’a jamais daigné oser mettre le holà.
Pourtant, on en a vu défiler des affaires du genre. Mais à chaque fois, elles sont camouflées ou classées sans suite pour soi-disant faute de preuves.
Le renvoi à la case prison de Fahd Halfaia et Nassim Saâdaoui, en attendant d’autres, ne devrait en aucun cas faire office de procès populiste ou une sanction exemplaire, tant est, des Halfaia et des Saâdaoui, il y en a toute une ribambelle qu’il faudra identifier et condamner.