Engagés dans le tournoi UNAF 2020 des U20 qualificatif à la prochaine CAN 2021 de la même catégorie, nos jeunes Fennecs ont concédé un match nul (1-1) face à la Tunisie, pays organisateur. Au delà du score de parité, c’est surtout l’absence de jeu et la peur de perdre qui a déçu bon nombre d’observateurs. À la veille de la deuxième rencontre décisive face au Maroc, il est désormais primordial de mettre en avant les atouts principaux de nos jeunes. À l’image de la vidéo « Haliloattack» publiée durant la Coupe du Monde 2014, ce papier vise à rappeler à Saber Bensmain que la défaite n’est pas une tare et que ce sont les intentions et les moyens mis en place qui permettent ou non la progression.
En s’installant devant nos écrans pour le match d’ouverture entre nos Fennecs et la Tunisie (1-1), il fallait se remémorer la dernière rencontre disputée entre ces 22 jeunes joueurs, lors de la dernière coupe UAFA. Une rencontre qui s’était soldée par la victoire des Aigles de Carthage (2-0) avec de grosses erreurs défensives de la part de nos jeunes Verts. D’ailleurs, les approximations et ratés furent le « tube » de cette édition 2020 côté algérien. On se rappelle également du penalty totalement loupé de la part de Merouane Zerrouki contre l’Égypte (défaite 1-4) ou de certains errements défensifs face à ces mêmes Pharaons. Motif de satisfaction, nous avions vu quelques séquences de jeu intéressantes et surtout des joueurs – pour la plupart – concernés par l’événement. Dix mois et quelques stages plus tard, certains binationaux ont intégré cet effectif afin de l’étoffer et parvenir à se qualifier à une édition continentale, une première depuis huit ans.
Stop à la panique
Dès l’entame du match face aux Tunisiens, tout le monde a vite compris les intentions algériennes. Un bloc très bas et une volonté d’exploser en contre, encore faut-il avoir les joueurs pour. De plus, la gestion des espaces défaillante aurait pu être punie beaucoup plus sévèrement si les adversaires du jour avaient su appuyer là où ça faisait mal. L’entrejeu? Il a paru totalement perdu face aux longs ballons envoyés par l’arrière garde algérienne, le peu de ballons exploités par Massinissa Oufella – pour ne citer que lui – a notamment permis à Mohamed El Bachir Belloumi (oui, fils de …) d’ouvrir le score (0-1 ; 12ème).
La seconde période ne fut guère mieux, mis à part des transitions défensives beaucoup mieux négociées avec une fermeture des espaces plus rigoureuse. Mais le problème avec ballon a persisté, les « parpaings » envoyés sur Zerrouki, Belloumi ou tout simplement à l’adversaire donnaient l’impression que le ballon brûlait les pieds de nos jeunes. Une certaine peur de mal faire ou de rater se ressentait à chaque touche de balle si bien que même des passes courtes et simples furent complètement ratées. Et pourtant, il y avait de quoi faire face à une ligne défensive tunisienne loin d’être irréprochable et surtout avec les profils de joueurs que nous possédons.
Un manque de préparation préjudiciable
Car oui, ce plan de jeu n’a pas vraiment rendu service aux poulains de Saber Bensmain. On peut notamment citer Samy Faraj lancé dans le grand bain (sans même avoir effectué de match de préparation avec ses nouveaux coéquipiers) en lieu et place de l’un des meilleurs joueurs de la Coupe UAFA, Mohamed Belkheir. Le Sochalien n’a pas eu de véritable occasion d’apporter ses qualités et même lorsqu’il a eu le ballon, le manque de confiance couplé à une absence de complicité avec ses compères ne lui a pas permis de faire les bons choix. Que dire de Merouane Zerrouki qui n’a passé son temps qu’à jouer au pivot afin de récupérer les pralines envoyées par l’arrière garde. Et même Mohamed El Bachir Belloumi (grande satisfaction sur ce match) aurait pu créer beaucoup plus de danger si tant est qu’une relation avait existé entre lui et son latéral ou ses trois camarades du milieu de terrain.
Un milieu de terrain qui a d’ailleurs totalement été sauté tout au long de la rencontre. Massinissa Oufella et Khalil Bara auraient pu avoir un torticolis en voyant passer autant de ballons sur leurs têtes, bafouant la simple idée de vouloir s’exprimer pleinement avec les pieds. Titularisé en sentinelle, Abdeldjalil Mancer a eu (quand le ballon passait par lui) toutes les peines à amorcer la première relance. L’entrée d’Akram Bouras suite à la blessure de Chemseddine Bekkouche et le changement tactique faisant passer Mancer en défense centrale a nettement arrangé les choses. Une chose est sûre, le « plan de jeu » adopté lors de cette première rencontre a montré quelques limites et une qualification à la prochaine CAN ne changera pas franchement les choses si rien n’est mis en place pour profiter de la quintessence de nos joyaux. Dès lors, on regrette forcément l’absence de matchs amicaux face à des sélections étrangères avant d’arriver à Tunis. Clairement, la FAF et la DTN n’ont pas offert au sélectionneur Bensmain une préparation digne de ce nom pouvant déceler les lacunes et travailler des automatismes.
Se qualifier et après ?
Avec le forfait imminent de l’Égypte (deux cas supplémentaires de COVID-19 se sont ajoutés à la longue liste de contaminés, les chances de se qualifier au tournoi continental de la catégorie se sont multipliés pour nos jeunes Fennecs. Mais à quoi bon si aucun projet de jeu n’est travaillé avant cette échéance capitale. La qualité technique intrinsèque générale de ce groupe u20 laisse entrevoir de beaux jours futurs, alors pourquoi gâcher une énième génération ? Et puis, entre nous, en cas de qualification et si rien n’est construit, on n’ose imaginer une rencontre face aux jeunes Sénégalais, Nigérians ou autres Maliens, tenants du titre en remportant l’édition 2019. Gageons qu’en cas de résultats positifs lors de ce Tournoi de l’UNAF, la FAF proposera un vrai programme de préparation.
De plus, cette génération sera amenée, inévitablement, à participer aux qualifications des Jeux Olympiques 2024 et des bons résultats passeront automatiquement et inévitablement par une expérience engrangée lors de bonnes participations aux tournois continentaux. Ces dernières ne seront envisageables qu’après l’élaboration d’une ligne directrice claire et précise concernant les intentions de jeu. L’opportunité, aussi, d’effacer les désillusions et générations gâchées jadis. On ne peut pas changer le passé mais il n’est jamais trop tard pour aspirer à devenir meilleur. Et cela peut débuter dès ce vendredi, face au Maroc.
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