En venant travailler en Algérie comme Directeur sportif de l’USM Alger, Anthar Yahia a mis les pieds sur un terrain inconnu et impitoyable. Il aurait pu ne pas y faire long feu s’il n’avait pas su défendre ses intérêts grâce à un contrat qui le protégeait d’un licenciement brutal qui est une mode dans le football circus. De ce vrai-faux départ, il en a tiré des leçons. Suffisant pour pouvoir redresser la barre ?
Tout aurait pu se terminer au bout de 5 rencontres (4 en championnat et 1 en Supercoupe) pour l’ancien international algérien aux commandes managériales usmistes. Avec 0 victoire, 3 défaites et 2 nuls, la rue a grondé et le Groupe Serport, actionnaire majoritaire du club, a voulu sacrifier Yahia. Ayant déjà remercié l’entraîneur François Ciccolini, remplacé par Thierry Froger, juste après le revers en Supercoupe d’Algérie face au CR Belouizdad, le board dirigeant n’a pas pu trouver un autre bouc émissaire que l’ex-Fennec pour absorber la colère des supporters.
Le départ de Yahia semblait quasi-acté avant l’ultime réunion, tenue jeudi dernier, avec Achour Djelloul, PDG de Serport, qui a débouché sur son maintien dans sa fonction. Un véritable coup de théâtre mais décision logique et « sage » tant Serport ne pouvait pas se permettre la folie de payer des indemnités de départs dévoilées par la presse et estimées à 648.000 euros. Soit près de 10 milliards de centimes au héros du match barrage historique entre l’Algérie et l’Égypte à Omdurman (Soudan) un certain 18 novembre 2009.
Mauvaise appréhension en erreur principae
Revenant sur cette grosse averse à laquelle il a finalement survécu, Anthar Yahia (38 ans) ne veut pas « étaler la responsabilité des personnes sur la place publique » et reconnaît, dans une interview accordée au quotidien spécialisé Le Buteur, « avoir commis certaines erreurs et je vais tout faire pour les corriger. L’avenir le prouvera. Après, si je dois entrer un peu plus dans le fond des choses, je reconnais m’être trempé sur certaines personnes, comme Tchico Meftah (Rabie meftah, ndlr). Sur le coup, je n’ai pensé qu’à la performance sportive. J’aurais dû m’entourer dès le départ d’enfants du club. Mais mon intention a été dès le départ d’avoir l’équipe la plus compétitive possible ».
Celui qui a « mal-appréhendé la situation en arrivant » trouve aussi que « la colère des supporters est tout à fait légitime. Il n’y a aucun doute là-dessus. Parce qu’on attendait autre chose de l’équipe en ce début de saison. Ce qui compte aujourd’hui c’est l’avenir. Autrement dit comment appréhender la suite et sortir de cette situation. C’est le plus important à mes yeux à l’heure qu’il est. Moi, je suis quelqu’un qui veut travailler. Qui veut relever la situation et avec notre président, on s’est vus hier (jeudi NDLR) pour revoir certains axes ». On efface tout et on recommence ?