Samedi, pour la réception de Tottenham, Riyad Mahrez a eu droit à 11 petites minutes alors que Manchester City avait déjà fait le boulot et menait 3 buts à 0. Contrairement au début de saison, l’Algérien voit son temps de jeu maigrir comme peau de chagrin en Premier League. Pas le plus rassurant des signaux.
C’est clair, les Citizens ont fini par trouver le rythme de croisière après une entame d’exercice sur courant alternatif. On parle désormais d’un club qui reste sur 16 succès de suite dont 12 en championnat. Une superbe performance qui leur a permis de se poser au sommet de la Premier League avec 53 unités. Le tout, en ayant disputé un match de moins.
Après la nouvelle démonstration de force ce week-end contre les Spurs, l’entraîneur des Skyblues, Pep Guardiola, a déclaré que « notre philosophie n’a pas changé depuis le début de la saison, notre mentalité non plus. Nous pensons juste au prochain match, puis au suivant. Toute l’équipe a joué son rôle dans cette grande course et la ténacité mentale a été un autre grand plus. Peut-être qu’un jour nous nous rendrons compte que nous n’étions pas assez bons, ou que les joueurs se rendent compte qu’ils doivent faire plus.»
370 minutes sur 1080, c’est maigre !
L’exigence a été poussée à l’extrême et, pendant que son équipe carbure à plein régime, Mahrez semble accuser le coup. Le gaucher a clairement du mal à se mettre au diapason. Pourtant, on ne pourra pas reprocher à son driver de ne pas lui avoir donné des opportunités pour s’imposer. D’ailleurs, lors de l’entame de la saison, il faisait partie de l’échiquier de son entraîneur qui l’avait aligné d’entrée lors de 9 des 10 matchs entre la 3e et 12e journée.
Avec un bulletin global de 4 buts (marqués en 2 rencontres dont un triplé contre Burnley) et 1 passe décisive sur cette période, le capitaine de l’équipe nationale n’a pas franchement arrangé son cas pour s’imposer comme un titulaire. Aujourd’hui, il a du mal à avoir du temps de jeu en Premier League. On comptera 370 minutes sur les 12 dernières sorties (1080 minutes). Une baisse drastique en termes de présence sur les pelouses qui cache l’insatisfaction de Guardiola du niveau affiché par celui qu’il a recruté pour 68 millions d’euros en juillet 2018.
Entretemps, le technicien catalan a réajusté son schéma en incorporant le très précieux Ilkay Gündogan (11 réalisations et 2 offrandes sur les 12 dernières apparitions). Et compte tenu de la densité offensive de l’effectif avec les Foden, Sterling, Jésus, Bernardo Silva et même Ferran Torres, c’est l’ancien sociétaire de Leicester City qui a fait les frais de ce réglage.
Densité de calendrier et inévitables opportunités
Au sujet de ce modelage technique, Pep a noté que « Les joueurs sont venus sur le côté et sont sortis mais nous produisons quand même des performances gagnantes qui nous ont menés au sommet de la Premier League, en quarts de finales de la FA Cup, en huitième de finale de Ligue des champions et en finale de la Carabao Cup pour la quatrième fois consécutive.» Comme pour dire qu’il a enfin trouvé la recette de la gagne dans laquelle Mahrez semble être “accessoire”.
Dans cette déclaration, on peut aussi relever le fait que les Mancuniens sont engagés sur quatre fronts. Ce qui veut dire qu’ils seront amenés à jouer beaucoup de matchs. D’ailleurs, entre le 17 et 27 février, ils devront passer 4 tests : Everton puis Arsenal en championnat suivi du déplacement chez le Borussia Mönchengladbach en Champions League avant de retrouver West Ham en Premier League. Dans cet intervalle, Mahrez devrait avoir une chance pour montrer qu’il peut faire la différence. Pour cela, il faudra qu’il retrouve la confiance. Et cela passera inévitablement par l’implication directe dans les buts soit en faisant trembler les filets ou assistant un coéquipier. Une chose qu’il ne fait plus comme avant.