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Guardiola, philosophie fatale !

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Pour une désillusion, c’en est vraiment une. Samedi, contre toute attente, Manchester City a été sorti par l’Olympique Lyonnais (1-3) en quarts de finale de la Ligue des Champions UEFA. Un nouvel échec pour un Pep Guardiola. Ses choix tactiques ainsi que son incohérent onze de départ sont pour beaucoup dans cette retentissante contre-performance.

Ni Bernardo Silva, ni David Silva, ni Mahrez, ni Foden n’étaient pas là dans le starting XI. C’était déjà une grosse interrogation. De l’incompréhension même. Pep Guardiola a décidé de tout changer dans un match qu’il pensait probablement avoir déjà gagné. Le technicien espagnol a voulu montrer sa souplesse tactique. Mais il s’est gouré. Par excès de confiance ou de méfiance. A chacun son appréciation.

En tout cas, les faits sont là. Les Citizens bouclent une saison désastreuse. Dans la musette, il n’y a qu’une modeste Coupe de la Ligue anglaise avec laquelle il sera difficile de se consoler. Surtout que la Premier League, gagnée à deux reprises (2018 et 2019), a été perdue en faveur d’un Liverpool qui a surclassé les Slyblues les reléguant à 18 points. Pour ne rien arranger, il y a eu ces sorties prématurées en demie de la FA Cup et celle en quarts de C1. Ce dernier tournoi était l’objectif principal pour le coach catalan qui ne l’a plus gagné depuis 2011.

Plafond de verre européen

Ainsi, et légitimement, on commence à se poser des questions sur les facultés managériales de Pep Guardiola et sa réputation. On a comme l’impression que son légendaire sextuplé avec le FC Barcelone en 2009 a été réalisé juste parce qu’il était dans la bonne équipe et au bon moment. Sinon, comment expliquer le fait qu’il n’ait pas pu gagner la Coupe aux grandes oreilles ni avec le Bayern Munich ni avec Manchester City alors que tout a été mis à sa disposition. Certes, sur le plan local, que ce soit en Allemagne ou en Angleterre, il a su montrer une certaine domination dans les différentes compétitions. Mais ça n’a pas été le cas pour ce qui est de l’épreuve interclubs phare du Vieux-Continent.

Vu le doute avec lequel Pep a abordé la rencontre face aux Gones, il  a laissé un inquiétant sentiment : celui qui porte à croire qu’il a du mal à gérer la pression des matchs à élimination directe. C’était aussi le cas face à Arsenal en demies de la Coupe anglaise lorsqu’il a aligné une étrange formation. Résultat : défaite 2 buts à 0, élimination et perte de titre. Comme c’était le cas pour le championnat que les coéquipiers de Raheem Sterling venaient de gagner deux fois de suite avant de céder le trône aux Reds.

Il était dans le match d’après

Avec un effectif qui vaut 1.07 milliard d’euros, l’ex-driver du Barça n’a même pas pu passer les quarts  de finale de la LDC depuis son arrivée en Angleterre. C’est là-bas qu’il avait remporté son dernier titre de LDC. C’était à Wembley face à Manchester United et le succès 3 buts à 1 en finale avec les Blaugrana. Certes, son arrivée au pays de Sa Majesté a changé beaucoup de choses. Elle a même révolutionné la conception du football avec des entraîneurs qui ont essayé d’imiter son style.

Le chef de la barre technique des Mancuniens, qui s’est projeté trop tôt vers la demie potentielle contre le Bayern Munich, a toujours proposé un jeu attrayant qui ramenait des résultats. Mais là, on dirait que la machine grince car les défaites sont toujours là pour rappeler que l’efficacité prime toujours. Ce que les gens vont retenir de la campagne européenne de City restera ce revers infligé par les Lyonnais. Le seul sur 9 sorties dans ce challenge pour un team qui a battu le Real Madrid (1-2 et 2-1) sur les deux confrontations en 1/8 de finale. C’était la lueur de cet exercice 2019-2020 dans lequel Riyad Mahrez & cie se sont inclinés à 9 reprises (plus gros nombre de défaites sous Guardiola) en Premier League.

Défense onéreuse mais poreuse

Toutes compétitions réunies, le Man City version 2019-2020 aura enregistré 43 succès pour 5 nuls et 12 défaites en 60 tests dans lesquels  les Bleu Ciel ont marqué 158 buts pour 53 concédés. Si devant les choses se sont bien passées, derrière, l’arrière-garde n’a jamais semblé sereine.

Pourtant, la direction a dépensé de gros chèques pour y remédier depuis que Guardiola s’est engagé. On citera les John Stones (56 millions d’euros), Aymeric Laporte (65 millions d’euros), Benjamin Mendy (58 millions d’euros), Kyle Walker (53 millions d’euros) et João Cancelo (65 millions d’euros). Cela fait un total de 297 millions d’euros, soit le tiers de l’argent (920 millions d’euros) claqués depuis que les Émiratis ont repris le club, rien que pour ce quintuor parmi lequel 3 éléments (Laporte, Walker et Cancelo) étaient alignés dans un 3-4-3 énigmatique concocté samedi soir par Guardiola.

Insatiable en période mercato, ce dernier compte faire signer Kalidou Koulibaly en provenance de Naples SSC pour environs 70 millions d’euros après avoir engagé Nathan Aké pour 45 millions d’euros en début du mois. Un autre achat compulsif pour essayer de bâtir une équipe infaillible. Pour l’instant, la faillite en termes de résultats s’installe dangereusement. Et, à court terme, elle pourrait pousser à remettre en considération l’aura réel de Guardiola.

Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec

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