Le choix de Mohamed Rafik Omar de snober l’Algérie, dans l’optique de – très probablement – jouer pour le Qatar dans un projet de naturalisation, a suscité diverses réactions. Certains ont même fait le parallèle avec des binationaux qui ont refusé (ou temporisé avant) de jouer pour notre sélection. Cette analogie est maladroite, peu lucide et n’a pas lieu d’être. Explications.
Dans la vie, il y a des dilemmes. Certains sont existants. D’autres sont créés. Est-ce que Mohamed Rafik Omar était confronté à cela de base ? Absolument pas ! En effet, sa seule option s’inscrivant dans un prolongement logique était de jouer pour l’Algérie étant donné qu’il est mononational et qu’il a été formé dans l’Académie de la Fédération (FAF) de son pays avec l’argent du contribuable.
C’est pour dire qu’il était privilégié car les jeunes qui bénéficient d’une formation en football sont peu nombreux contrairement à ce qui se passe dans les pays où le football est développé et qui “produisent” des talents en milliers. On peut – par ricochet – citer la France qui reste l’un des plus grands pays formateurs en Europe et qui a “offert” à l’Algérie des joueurs de qualité… parce qu’ils ont la double-nationalité. L’Algérie n’a donc rien volé. C’est plus de la récupération.
La binationalité est existante, la naturalisation est une invention
Certains des binationaux ont opté pour El-Khadra. Par défaut ou par conviction ? Ce n’est pas le débat. Toujours est-il que jouer pour les Verts leur était possible et légitime car ils ouvraient droit, dès leur naissance, au passeport algérien. Et ce grâce à des liens concrets et existants. Que ce soit via leurs parents ou leurs grands-parents. Pour sa part, Mohamed Rafik Omar sera Qatari au bout de cinq ans de… résidence. Cela veut dire qu’il attendre 2028 pour obtenir les papiers d’un citoyen au Qatar.
D’accord, on peut dire que Boualem Khoukhi et Karim Boudiaf ont opté pour la même formule en 2013. C’était à une différence près : il n’y avait pas d’intérêt concret de la part de la sélection algérienne pour eux. En outre, il y a les fils de Rabah Madjer et Djamel Belmadi qui jouent pour les jeunes catégories d’Al-Annabi. Leur cas reste spécifique car ils sont nés au Qatar et avaient accès à la nationalité locale.
Al Shamal SC s’est littéralement interposé
Le choix d’Omar aurait été recevable si l’Algérie ne lui avait montré aucun intérêt. Mais le rejet est venu plus du côté de l’attaquant et son entourage que de l’Algérie. De surcroit, Omar n’est pas un apatride pour succomber à cet exil footballistique. Il n’avait concrètement aucun argument ni préalable pour justifier ce choix de troquer son passeport sportif.
Cela relève peut-être de l’intime. Mais que son club Al Shamal SC s’adresse à la Fédération algérienne de football (FAF) comme si son pensionnaire était son “bien”, cela reste inadmissible. D’où la communication de l’instance qui n’a pas voulu étouffer cette affaire. D’ailleurs, dans le passé, aucun club français soit-il anglais ou italien ne s’est substitué à un binational pour “remballer” l’intérêt montré par la FAF envers les Amine Gouiri, Houssam Aouar, Rayan Aït-Nouri et les autres.
Affaire Mohamed Rafik Omar : L’onde de choc peut atteindre Zetchi !
