Football, handball, gymnastique. Alors que l’affaire dite du maillot s’est propagée vers d’autres disciplines que le sport-Roi, l’on se demande ce qu’attend le Comité Olympique Algérien (COA), garant des valeurs du sport et de l’éthique, pour se constituer partie prenante.
“Les messages n’ont pas leur place dans le jeu“, prévenait la FIFA en 2014. L’instance faîtière du football mondial avait réaffirmé à chaque fois l’interdiction totale d’afficher des messages politiques, religieux ou à caractère personnels sur la partie visible du maillot ou des sous-vêtements des joueurs. Le même principe de neutralité est partagé par le CIO (Comité Olympique International) qui prévoit dans sa règle 50.2 de la Charte Olympique qu’« aucune sorte de démonstration ou de propagande politique, religieuse ou raciale n’est autorisée dans un lieu, site ou autre emplacement olympique“.
Des principes que la Fédération algérienne de football (FAF) compte bien faire valoir en faisant appel au Tribunal arbitral du Sport (TAS) de Lausanne des deux décisions de la CAF de valider un maillot à connotation politique de la RS Berkane lors de la demi-finale aller de la Coupe de la Confédération, puis à infliger un forfait sur tapis vert à l’USM Alger (3-0) alors que c’est son adversaire qui avait d’abord refusé de jouer.
Maroc, Israël, même combat
Depuis que cette affaire a éclaté il y a un peu plus d’une semaine, des faits similaires ont été enregistrés, avec notamment le retrait de la sélection algérienne de handball (U19) du championnat arabe après l’adoption par la sélection marocaine d’un maillot floqué d’une carte géographique englobant le territoire marocain et celui de la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Ou encore le forfait de la fédération algérienne de gymnastique pour un championnat d’Afrique à Marrakech pourtant qualificatif pour les Jeux Olympiques.
A ce rythme, l’on risque de voir l’Algérie déclarer forfait à chaque fois qu’elle aura un adversaire marocain en face d’elle quelque soit la discipline dès lors qu’il n’est pas étonnant que les autres fédérations du Royaume chérifien vont adopter désormais le maillot controversé dans un effet boule de neige politique qui ne dit pas son nom.
Un immobilisme consternant
D’où l’importance que le Comité Olympique Algérien (COA) s’allie à la cause juste de la Fédération algérienne de football et saisisse à son tour le CIO seule organisation omnipotente capable, comme le TAS, de sonner la fin de la récréation et rappeler à tous les bonnes règles du jeu.
Étonnamment, le Comité Olympique Algérien, dont le président Abderrahmane Hamad est également le Ministre de la Jeunesse et des Sports (?!), n’a pas bougé un doigt au moment où la FAF et l’USM Alger livrent une véritable bataille “politico-réglementaire” contre la FRMF, la RS Berkane et la CAF réunis. Faisant de ce dossier, une affaire de souveraineté, la FAF a dépêché à Lausanne son président et son secrétaire général ainsi qu’un collectif d’avocats pour plaider l’affaire au niveau du TAS et réhabiliter l’USMA. Et ce devant le silence assourdissant du COA qui a clairement trop tardé à agir. Surtout que cette affaire ne se limite plus au Football.