Algérie, Domenech, Belmadi : les confessions de Nasredine Kraouche

Joueur emblématique des Verts de 1999 à 2005, avec des passages remarquables au FC Metz, la Gantoise et à Charleroi, Nasredine Kraouche (38 sélections, 3 buts) a marqué toute une génération dans le football algérien. Interviewé par notre confrère journaliste Yassine Bouali, l’ancien international algérien est revenu sur plusieurs aspects de sa carrière de football, et plus encore…

Ce fût l’un des tout premiers joueurs franco-algériens à avoir opté pour la sélection des Fennecs à la fin des années 90′, mais également, l’un des talents algériens les plus prometteurs de sa génération, avant que sa vie ne prenne une toute autre tournure. Nasredine Kraouche, ancienne étoile montante du FC Metz, pouvait représenter l’Algérie ou bien la France. Toutefois, l’attaquant a suivi son cœur et rejoint les Guerriers du Désert. “J’étais à Metz, à 18 ans, j’avais signé mon premier contrat pro. J’avais fait les équipes jeunes de France puis Raymond Domenech m’avait appelé à l’époque, mais j’ai aussi été contacté par la Fédération algérienne et j’ai eu un choix à faire. C’était un choix du cœur, par rapport à ma famille et mon pays. J’avais des liens très forts avec l’Algérie. En 99′ j’ai accepté la première sélection. C’était un geste fort qui a marqué les générations. Je regrette pas du tout mon choix, j’ai passé de très belles années”, a déclaré l’ancien joueur au micro de Bouali.

Kraouche précise tout de même que ce choix a eu beaucoup d’impact dans la suite de sa carrière de footballeur. L’ex-pensionnaire du FC Metz a d’ailleurs loupé pas mal de grosses opportunités après avoir renoncé au maillot Bleu, comme partir poursuivre son aventure en Angleterre. “J’aurais choisi la facilité si j’avais choisi la France et ma carrière aurait pris un autre tournant. J’étais en contact avec des clubs anglais, et le fait d’avoir choisi l’Algérie a mis un coup de frein à ma carrière. J’étais un petit peu comme un “étranger” pour eux. […] En 2004, j’ai quitté La Gantoise, car le club ne voulait pas me laisser jouer la CAN, c’est ce qui m’avait coûté mon contrat. Lors de cette CAN j’ai été mis sur le banc. C’était extrêmement difficile de se relever à ce moment-là. J’ai finalement retrouvé un club mais j’ai plus joué pendant plusieurs mois, j’ai perdu beaucoup de crédibilité et j’ai dû tout recommencer à zéro. J’aurai voulu que la Fédération (algérienne) me soutienne, ou qu’un club en Algérie m’appelle pour me relancer. J’espère être maintenant un exemple pour eux”, a-t-il précisé

Que pense Nasredine Kraouche de Djamel Belmadi ?

Étant international algérien au début des années 2000, Nasredine Kraouche a été camarade de certaines personnes très connues à l’heure actuelle comme Karim Ziani, ou encore, l’actuel sélectionneur des Verts, Djamel Belmadi.

Pour parler de Ziani, Kraouche s’est montré très impressionné par ce que proposait à l’époque l’ancien ailier des Fennecs, allant même à affirmer qu’il aurait eu une place dans la sélection actuelle tant son jeu est moderne. “Karim Ziani m’a beaucoup marqué. J’ai rarement vu un joueur avec autant de talent pur, il avait des qualités hors normes. J’étais tous les jours avec lui, il saute aux yeux. Il aurait eu sa place dans l’équipe actuelle”.

Étant également extrêmement proche de Djamel Belmadi, Kraouche a fait quelques révélations concernant l’actuel coach de l’Algérie. “Belmadi était très solitaire, c’était quelqu’un de mystique. Ses rapports avec les journalistes sont extrêmement difficiles, ça vient de sa personnalité. J’étais l’un des rares privilégiés qui étaient autorisés à accéder à sa chambre. Je ne suis pas surpris de ses succès. Très tôt, Belmadi a eu l’âme d’un leader et il voulait changer beaucoup de choses par rapport à la sélection. C’est quelqu’un d’humain et qui aime son pays. Défois il a des réactions à chaud, mais c’est un véritable patriote”, a-t-il précisé.

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