Il n’était pas arrivé très tôt. Mais quand il avait débarqué en équipe nationale d’Algérie, c’était un sacré événement. Mourad Meghni, surnommé le “nouveau Zidane”, était probablement l’un des binationaux qui avait le niveau requis pour espérer être appelé en équipe de France. Il a fini par jouer pour les Verts après avoir vu les blessures gâcher sa carrière. Et il assure que porter le maillot Dz était une fierté pour lui et que son choix était “sans conditions”.
Neuf sélections, c’est le nombre d’apparitions que Meghni a faites avec le maillot d’El-khadra qu’il avait rejointe à l’âge de 25 ans lorsqu’il jouait à la Lazio Rome (Italie). Certes, à ce moment, il n’était pas au sommet de son art mais évoluait à un niveau footballistique assez élevé avec une Serie A qui fait partie des cinq championnats majeurs en Europe.
Meghni se souvient de sa première fois
Sa venue en Algérie en tant que footballeur, Meghni s’en souvient toujours. A l’époque, le Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa n’était pas encore exploitable. « Quand je suis arrivé pour la première fois, j’ai envoyé une photo à mon frère. On dormait à l’hôtel militaire. Les matelas étaient durs (rires). Sur le matelas, il y avait le maillot de l’équipe nationale. J’ai fait une photo avec le maillot floqué du signe de la fédé (FAF) », raconte Meghni dans un récent entretien avec le YouTubeur Ilian.
Sur son choix, il assure avoir « dit oui, direct. C’était facile, il n’y a pas eu de négociations. Je n’ai ni parlé d’argent, ni parlé de projet. Rien. » A un moment où les pépins physiques (au genou) ne le lâchaient plus, il avait tranché en faveur de l’Algérie grâce à la Loi des Bahamas que Mohamed Raouraoua a proposée et faite voter à la FIFA. Cette dernière permettait aux binationaux qui ont joué chez les jeunes sélections de leur pays de naissance à se rabattre sur leur pays d’origine.
Mourad Meghni qui raconte le sentiment de jouer pour l’Algérie 😍🇩🇿 pic.twitter.com/zBsQmE13j4
— Ilian (@kobiliann) January 26, 2025
Il avait donné son corps à la sélection
Avec le maillot des Guerriers du Désert, Meghni se sentait revivre. « Lors de l’hymne, je retenais mes larmes. Rien que d’en parler j’ai des frissons. Le 5 juillet (son premier match était contre l’Uruguay de Suarez et Cavani pour un succès 1-0, NDLR), c’était fou. Les émotions étaient décuplées. Tu penses direct à ta famille. J’imaginais que mon père était fier de moi, content de voir que son fils porte le maillot de l’Algérie », explique celui qui a contribué à la qualification à la Coupe du Monde 2010 qu’il ne disputera malheureusement pas à cause d’un problème chronique au genou.
En effet, la CAN 2010 en janvier 2010 marquera sa dernière escale avec l’EN. On raconte qu’à l’époque, le staff avait décidé de faire jouer Meghni sous infiltration pour qu’il supporte les douleurs au genou. Une décision qui portera préjudice pour la suite. Jusqu’à la dernière minute, Rabah Saâdane et son staff ont essayé de le remettre sur pieds pour qu’il prenne part au Mondial sud-africain quelques mois plus tard. En vin. Meghni retournera en Algérie… en tant que joueur du CS Constantine en 2015. Mais son corps a eu raison de lui. Désormais, il prend plaisir à jouer au futsal.
