L’équipe nationale sort d’un exercice que l’on pourrait qualifier d’éprouvant, physiquement sans doute mais surtout mentalement. En effet les Fennecs ont fait face à des flots de critiques après les deux matchs amicaux contre la Guinée et le Sénégal, certaines justifiées, d’autres beaucoup moins.
En principe ces deux matchs amicaux étaient synonymes de fête pour les supporters algériens qui retrouvaient l’emblématique stade du 5 juillet. Une fête gâchée par l’échec contre la Guinée (1-2), que la victoire peu brillante mais suffisante contre le Sénégal (1-0) n’effacera pas. Des retrouvailles surtout ruinées par des supporters qui ont pris l’équipe et l’entraineur en grippe. Les chants habituels ont laissé place aux insultes et les mélodies aux sifflets. Un public méconnaissable pour de simples rencontres amicales. Il est vrai que la passion engendre des débordements et ceci s’applique totalement au public algérien qui est connu de part le monde pour être un public fier qui laisse éclater sa joie à la moindre occasion. Mais il s’agit aussi d’un public extrêmement sévère qui attend toujours plus de son équipe. Une sévérité certainement exacerbée par tout le battage médiatique autour des Fennecs.
Un coupable désigné depuis longtemps
Dans l’esprit de beaucoup de monde, le seul coupable de cette situation n’est autre que Christian Gourcuff. L’entraineur est responsable des résultats de son équipe et il parait donc normal qu’il soit en première ligne face aux critiques. Mais on assiste de plus en plus à un acharnement pur et simple de la part d’une partie de la presse et des supporters qui jugent que les malheurs de l’équipe résultent tous de la mauvaise gestion de l’entraineur français. Cette situation est assez symptomatique du football algérien car souvenons nous que Vahid Halilhodzic, aussi vénéré soit-il aujourd’hui, avait reçu le même traitement après son revers à la CAN 2013, exercice dans lequel a également échoué Christian Gourcuff. Alors qu’il parait clair que la précédente Coupe d’Afrique est un échec mort et enterré, ce que l’on reproche à l’ancien entraineur de Lorient aujourd’hui l’est beaucoup moins. Les avis diverges, pendant que certains lui reprochent un système de jeu inadapté à l’équipe d’autres pointent du doigt sa gestion du groupe ou encore un jeu peu brillant. Libre à chacun de juger le sélectionneur mais il ne faut pas oublier de faire la part des choses il n’est pas l’unique responsable des résultats de l’équipe et surtout il a tout de même des circonstances atténuantes.
La situation est loin d’être catastrophique
Sur les six derniers matchs qu’a disputé l’Algérie, l’équipe cumule 2 défaites dans des matchs amicaux, pour 4 victoires dont deux comptants pour la qualification à la CAN (Seychelles et Lesotho). Dans ce bilan les matchs amicaux font figure d’accident de parcours, l’équipe ayant été à chaque fois remaniée. Il est vrai qu’au-delà des défaites le jeu n’a pas forcement été présent lors des victoires, mais il ne faut pas oublié que dernièrement il a manqué à cette équipe ses titulaires habituels et surtout on a assisté à l’intronisation de plusieurs nouveaux joueurs dans le groupe à l’image de Tahrat, Belkaraoui, Boudebouda, Benrahma pour ne citer qu’eux ou encore Doukha qui a eu la lourde tâche de remplacer un M’Bolhi aussi emblématique qu’indispensable dans les buts des Fennecs. En attendant le retour des joueurs importants, il ne faut pas s’étonner du manque de cohésion ou du manque de fluidité de l’équipe puisque les nouveaux doivent s’intégrer et les plus anciens doivent apprendre à jouer avec eux.
Les matchs amicaux sont l’occasion parfaite pour effectuer des tests comme Gourcuff a pu le faire. Il arrive que certains ne soient pas concluants, mais la seule manière d’avancer est d’apprendre des échecs pour pouvoir avoir un groupe mature à l’approche des grands rendez-vous. L’atmosphère malsaine ne fait qu’ajouter une pression supplémentaire, on en arrive à voir des scènes absolument inacceptables comme des supporters envahissant la zone mixte ou encore un joueur cadre comme Sofiane Feghouli qui cède sa place sous les sifflets et les insultes, lui qui a toujours porté le maillot algérien avec honneur du haut de son jeune âge. Ses applaudissements en direction du public qui le conspuait sont dignes du brassard qu’il portait et sont la preuve que l’équipe ne compte pas lâcher les supporters.
Aujourd’hui on considère déjà faire jouer l’équipe nationale à Blida plutôt qu’à Alger contre la Tanzanie, comme ci l’équipe était plus à domicile dans certains stades que d’autres…