Il s’appelle Karim Belhocine, Franco-Algérien de 42 ans et entraineur du Sporting Charleroi. En compagnie de ses hommes, ils font sensation depuis les prémices du championnat belge. Seul à la tête de la Jupiler Pro League après 4 journées, le Sporting Charleroi fait mieux que n’importe quel adversaire. Bilan : 4 matchs, 4 victoires, 7 buts inscrits et 1 encaissé.
Pas question de s’enflammer pour Karim Belhocine. Il faudra rester concentré pour ne pas perdre la courbe. “On est en tête, c’est très bien, mais on n’a que 12 points, on n’est encore nulle part” avait déclaré le coach des Zèbres après leur succès face à l’Antwerp. Il est vrai que 4 journées dans un championnat à 30 rencontres et des éventuelles play-offs, ce n’est pas grand chose. Belhocine reste humble, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut minimiser ce qu’il a réalisé depuis qu’il a pris les commandes de Charleroi le 21 juin 2019. Les éloges pleuvent pour le natif de Vénissieux (Lyon-France) et c’est tout à son mérite. Retour sur ses débuts prometteurs d’entraîneur.
Tout a commencé à Courtrai …
Contacté par le KV Courtrai pour un poste d’entraîneur-adjoint de Johan Walem le 9 juin 2015, Karim Belhocine accepte de relever le défi de ce club dont il a porté les couleurs en tant que joueur. Après des résultats peu convaincants, la direction met à la porte Walem et confie les clés temporairement à Belhocine en février 2016. C’est la première fois que le DZ est placé aux commandes d’une équipe professionnelle. Deux mois plus tard, il cède sa place à un nouvel entraîneur plus chevronné pour les PO2 (play-offs). Il est alors nommé au poste de directeur technique du club. Pour la nouvelle saison, la direction décide de lui donner à nouveau les rênes de l’équipe première. Toutefois, pour des soucis administratifs, c’est le Belge Bart Van Lancker qui est entraîneur mais les décisions sportives continuent d’être prises par Karim Belhocine. Suite à l’obtention de sa licence pro les rôles sont inversés, il devient T1 du club en mars 2017 et Van Lancker son assistant. Avant d’insister en interne pour le recrutement d’un certain Youcef Atal, il mettra un terme à son aventure courtraisienne, le mois d’octobre 2017, pour rejoindre la prestigieuse écurie d’Anderlecht. Il termine avec un “check-up” plutôt encourageant pour un début (12 matchs/ 5 victoires, 3 nuls, 4 défaites).
Adjoint puis entraîneur à Anderlecht
Durant les deux premières saisons, Karim Belhocine a occupé le poste d’assistant de Hein Vanhaezebrouck puis de Fred Rutten, avant de succéder à ce dernier le 16 avril 2019, en devenant l’entraîneur principal des “Mauves” jusqu’à la fin de la saison. Belhocine décide de quitter la barre technique du Royal à la fin de l’exercice, alors qu’il lui restait encore un an de contrat avec le club de Bruxelles. Le 21 juin de la même année, il signe à Charleroi où il est “placé” par son ancien mentor Vanhaezebrouck qui a décliné le poste. On notera aussi que le technicien franco-algérien est géré par le très influent agent franco-iranien Mogi Bayat qui fait la pluie et le beau temps dans le football belge.
Le début de son épopée carolorégienne avec à la clé une participation européenne
Sa première saison est une totale réussite à la tête de Charleroi. Karim Belhocine se pointe à la 3ème place (54 pts) du championnat derrière la Gantoise (55pts) et Brugge (70pts). Coronavirus oblige, la Jupiler Pro League est définitivement arrêtée. A 1 point du deuxième, les poulains de Belhocine pouvaient rêver d’un ticket pour les barrages de l’UEFA Champions League, décroché par La Gantoise. Ou même d’une qualification directe en Europa League sans passer par les tours préliminaires, il fallait pour cela compter sur une victoire du FC Brugge en finale de la Coupe de Belgique face à l’Antwerp… sans succès ! En effet, cette dernière soulèvera le titre et chipera le ticket qualificatif.
C’est donc grâce à cette belle 3ème place, que Charleroi, l’ancien club de Nasserdine Kraouche, retrouve l’Europe deux ans après leur dernière participation. Mais il faudra d’abord passer deux tours préliminaires pour accéder à la phase de poules. La campagne des barrages de C3 débutera pour eux le 24 septembre prochain avec la réception du Partizan Belgrade ou de Suruceni. En cas de qualification, les Belges devront encore jouer un dernier tour, le jeudi 1er octobre, avant d’atteindre enfin les poules de l’UEFA Europa League. Compte-tenu de la forme affichée depuis le début du nouveau chapitre 2020/2021, cet objectif semble à la portée des hommes de Belhocine.