Après s’être étrangement passé de lui en mars dernier alors qu’il était performant avec West Ham United, Djamel Belmadi a décidé de convoquer Saïd Benrahma pour le stage de juin. D’ailleurs, ce dimanche en conférence de presse tenue au Centre technique national (CTN) de Sidi-Moussa, le sélectionneur national a parlé du retour du Hammer chez les Verts. Et ce n’était pas sans laisser croire que ce sursis a été rendu possible par l’absence de Youcef Belaïli. Ce dernier reste -manifestement- le choix de prédilection du coach de l’EN. En toutes circonstances ?
C’est un fait. Benrahma n’a toujours pas de match référence sur le plan individuel avec les Fennecs après 19 sélections (1 but et 2 passes décisives). On ne peut qu’être d’accord sur ça. Ainsi, on partage le constat de Belmadi qui a déclaré que « nous sommes d’accord pour dire que Benrahma n’a pas encore performé ou montré toutes ses qualités ». Rappelons que le joueur de 27 ans (bientôt 28 en août) a effectué ses débuts internationaux en octobre 2015 sous l’ère Christian Gourcuff. Il y a près de 8 ans !
Le “temps” est donné
A cet effet, le premier responsable de la barre technique des Verts note qu’il y a « plusieurs explications à ça. Notamment le fait que ça n’est pas le premier. Comme Benrahma, Boudaoui n’a pas montré le même niveau en club et en sélection. On ne peut pas être patient ad vitam aeternam. On fait de notre mieux et on espère que ça suffira ».
A la lumière de ces propos, on peut donc penser que l’ancien sociétaire de Brentford a comme un ultime sursis pour briser le plafond de verre avec la sélection. D’autant plus que Belmadi croit, dur comme fer, au comeback de Belaïli pour les mois prochain.
« Comparons Benrahma à Belaïli. Le second, 80% de ses matchs en EN ont été bons. Quand on le jette à 14h au Togo sur un stade municipal au synthétique usé, il performe », confronte-t-il. C’est tout de même un parallèle entre un footballeur qui joue dans le meilleur championnat au monde et qui vient de décrocher un titre européen et un autre qui a une sacrée difficulté à se conformer aux exigences du haut niveau.
« Il faut passer un niveau »
A priori, il faudra que Benrahma sorte le grand jeu pour faire changer d’avis à Belmadi qui explique qu’« il y a un quotidien qui s’applique dans les clubs et que nous n’avons pas en Équipe Nationale (associations, automatismes). Certains n’en ont pas besoin, d’autres oui ». Ce qui n’est, quelque part, pas faux.
Malgré cela, l’entraîneur en chef des Fennecs laisse croire, sans conviction palpable, que « nous allons être patients avec Benrahma. J’ai tout utilisé avec lui sincèrement. Certains marchent à la pression, à la tranquillité, l’exagération de mots qui vont le conforter… j’ai tout fait. À lui de savoir qu’il faut passer un niveau ». La balle est dans les pieds de Benrahma qui avait, on peut le rappeler tout de même, délivré une superbe passe longue pour le bijou de Mahrez au Zimbabwe en novembre 2020. Et ce n’était pas sur du billard.