Toujours disponible lorsqu’il s’agit de parler avec la presse étrangère le milieu de terrain franco-algérien Nabil Bentaleb s’est confié au site de l’UEFA avant le quart de finale de l’Europa League face à l’Ajax d’Amsterdam. L’international algérien de Schalke 04 a évoqué son parcours, ses modèles et ses ambitions avec l’équipe d’Algérie.
En pleine ascension à Schalke 04, le milieu de terrain algérien Nabil Bentaleb se prépare à affronter l’Ajax en quarts de finale de l’Europa League. Il évoque le club allemand, mais aussi son passé et son pays, l’Algérie.
Prêté cette saison par le club anglais de Tottenham à Schalke, le joueur originaire du quartier de Wazemmes, à Lille, est en train de faire sensation en Allemagne. Avec cinq buts marqués, il est à 22 ans le meilleur réalisateur du club qui occupe la 9e place de la Bundesliga. Pas mal pour un jeune milieu de terrain. En Europa League (2 buts en 7 matches), il s’est aussi imposé dans l’équipe de Markus Weinzierl. Le joueur nous a accordé quelques minutes dans l’enceinte majestueuse de l’Arena AufSchalke.
Quelles ont été tes premières impressions en arrivant ici ?
J’ai été surpris par la structure qui existait. Je n’en savais pas beaucoup sur ce club, il faut être honnête, et lorsque je suis arrivé, tout cela a pris beaucoup de sens rapidement, on comprend pourquoi beaucoup de gens parlent de ce club en Allemagne. J’ai également été impressionné par le soutien offert par le public à l’équipe qui évolue sur cette pelouse. C’est quelque chose d’énorme dans la région : j’avais été impressionné par cela en Angleterre, déjà, mais quand je suis arrivé ici j’ai pu constater que c’était quelque chose d’à peu près équivalent, j’ai été très surpris en arrivant ici par cela.Je suis venu ici pour avoir un peu de temps de jeu, je voulais jouer le club me donner cette opportunité. Il n’y en avait pas beaucoup qui croyait en moi au point de me prendre en tant que milieu de terrain, dans un poste important pour le club. J’ai été très heureux d’avoir la chance de pouvoir rejoindre un club comme Schalke, et d’avoir l’opportunité de jouer pour des gens qui croient en moi.
Tu as grandi à Lille, qui étaient tes idoles à l’époque ?
(Zinédine) Zidane, (Andrés) Iniesta. J’étais complètement subjugué quand je les voyais jouer. J’aime ce genre de joueurs qui font penser que c’est simple alors que ça ne l’est pas. Quand tu les vois, tu te dis : “Je peux le faire, ça.” Mais sur le terrain, quand il faut passer à l’action, alors tu te dis “ce n’est pas du tout ce que j’ai vu ! Ça n’a rien à voir.” J’ai toujours été attiré par la facilité qu’ils ont, qu’Iniesta a toujours, que d’autres comme (Sergio) Busquets ou (Marco) Verratti ont.
Est-ce que c’est ce que tu essaies de faire toi-même ?
Avant tout, j’essaie d’être moi-même. Bien sûr je veux piquer un petit peu quand je regarde quelqu’un. Je me dis, “il fait ceci ou cela dans cette zone du terrain, je pense que je peux faire aussi“. Et j’aime… ces joueurs, ces trois joueurs qui adorent le football, qui adorent le jeu et qui aiment jouer avant tout. Ils sont dans les 18 m, ils reçoivent le ballon avec deux défenseurs sur le dos, qu’importe, ils continuent d’essayer de jouer. C’est ça que j’aime, jouer sans peur, parce que lorsque tu as de la crainte, c’est là que tu commences à rater des choses. Alors il faut n’avoir aucune peur et croire en soi-même. Et c’est ce qu’ils démontrent match après match.
Finalement, tu as un peu une trajectoire similaire à celle de ton coéquipier en équipe d’Algérie, Riyad Mahrez. Il a littéralement explosé en Angleterre, un peu comme tu le fais en Allemagne cette saison. Est-ce que c’est quelqu’un de qui tu peux t’inspirer également ?
C’est un modèle non seulement pour moi, mais pour tout le peuple algérien et tout le peuple français. Il a grandi dans un quartier difficile, il a parcouru un long chemin. Je le connais bien, nous nous parlons régulièrement. Il mérite totalement ce qui lui est arrivé. C’est quelqu’un qui a travaillé très dur quand les gens ne croyaient pas en lui, il n’a jamais cessé d’avancer, je pense qu’il a eu une grande récompense en étant sacré la saison dernière meilleur joueur en Premier League. Je crois aussi qu’il est le premier Africain à remporter cette distinction. C’est quelque chose d’incroyable pour l’Algérie, incroyable pour l’Afrique. C’est totalement mérité. Ce qu’il a réussi avec Leicester City a été dingue ; je pense qu’on s’en rappellera pendant 20 ans.
Personne n’a oublié la performance de l’Algérie en Coupe du Monde, il y a près de trois ans maintenant. Que retiens-tu de ce tournoi au Brésil ?
C’était incroyable, pour être honnête. Il y avait peu de gens qui croyaient en nous, qui pensaient que nous pouvions sortir de notre groupe. Commencer avec cette défaite contre la Belgique (2-1) a été très difficile pour nous, mais nous avons bien rebondi en battant la Corée du Sud (4-2). C’était des émotions différentes, la déception et le bonheur une semaine plus tard. Ensuite, tu crées l’histoire de ton pays, c’était la première fois que l’Algérie se qualifiait (2e de son groupe derrière la Belgique). C’était un sentiment incroyable que je n’oublierai jamais. J’espère vivre d’autres moments comme celui-là avec mon équipe nationale.
Entretien publié sur le site de l’UEFA