Bilan du stage : Madjer – cadres, c’est la cassure !

Rabah Madjer n’a pas perdu qu’un match, ce mardi, face à l’Iran (2-1). Il a surtout perdu le fil et par la même le peu de respect que lui vouaient les joueurs de l’Équipe Nationale qui lui ont manifesté solennellement leur désappointement face à ses choix hasardeux. Incontestablement, l’icône Madjer est définitivement écornée !

C’est une certitude : Rabah Madjer a perdu le contrôle de son vestiaire. Pour la première fois depuis sa prise de fonctions, le sélectionneur national fait face à une opposition directe et franche de la part de certains cadres. L’homme à la talonnade avait fait exprès d’écarter Sofiane Feghouli, Rais M’Bolhi et Ryad Boudebouz, dont il craignait le caractère « rebelle », mais il ne s’attendait pas à ce qu’il soit ouvertement contesté par l’une des stars actuelle de l’EN, en l’occurrence Riyad Mahrez.

Le sociétaire de Leicester lui a exprimé en face son désaccord après son remplacement face à l’Iran à un moment clef de la rencontre. A peine lui avait-il frôlé la main, alors qu’il lui ouvrait les bras pour une accolade consolante, après son remplacement, non sans lui demander le pourquoi de cette décision. Choqué par son remplacement, le très calme Sofiane Hanni a également été déboussolé. Saphir Taider, lui aussi dépité après sa non-titularisation pour le deuxième match de suite, a rejoint les vestiaires à la 88e minute de jeu alors que les Verts tentaient désespéramment de revenir au score. Avant de rallier directement Montréal, le milieu de terrain de l’Impact a explicitement dit à Madjer de ne plus lui faire appel à l’avenir si c’est pour l’ignorer et le laisser sur le banc.

Les joueurs sont dégoutés et n’y croient plus !

Mais ce qu’il faut savoir c’est que le reste du vestiaire est complètement solidaire avec Mahrez. « C’est abusé ! Il a encore fait n’importe quoi, aujourd’hui », nous a déclaré un joueur sous le couvert de l’anonymat. Cette fronde sonne le glas d’une « entente » précaire entre Madjer, longtemps vu comme la légende du football algérien et ses joueurs. Pointés du doigt pour avoir fait virer Rajevac, les joueurs se taisent mais n’en pensent pas moins. “Madjer, c’est un mélange de Rajevac et Leekens. Une calamité. On sait tous qu’on ne va nul part avec lui, mais on ne peut plus rien dire !” assène un  autre joueur titulaire à part entière. Dès le premier entrainement, lors de sa prise de fonction en novembre, un attaquant nous révélait déjà son scepticisme, forcément en off. “A l’entrainement il nous apprend à tirer des coups franc…c’est chaud !“. Sa mise en place tactique pour le 3-4-3 ? “C’est l’anarchie complet, le groupe fait de l’auto-gestion sur le terrain et par moment chacun fait ce qu’il veut et joue à sa manière pour se montrer“. Son discours pour motiver les troupes ? “Les gars, il faut bien jouer et gagner, faites le pour moi, sinon la presse va encore me critiquer !“. Des propos véridiques et hallucinants qui n’ont pas pour but de déstabiliser une équipe en perte de confiance ni de dénigrer gratuitement un staff technique 100% local mais qui révèlent le scepticisme général au sein de la maison verte.

 Comme une très large majorité du public, les joueurs ne cautionnent plus la façon de travailler de Madjer. Ses entraînements approximatifs, son discours démagogique, ses choix hasardeux…bref sa méthode archaïque ne semble plus tolérée par les joueurs de plus en plus choqués par le niveau alarmant. C’est une certitude : ce mardi à Graz, Rabah Madjer n’a pas perdu qu’un simple match amical…

Nabil Boughanem, La Gazette du Fennec