L’Algérie sera en appel au Maroc pour la CAN 2025 qui se jouera du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026. Compte tenu des relations politiques tendues entre les deux pays, on pourrait craindre que les Verts jouent dans un contexte hostile. Toutefois, il y a des Algériens qui pensent que le lien de fraternité devrait prévaloir lorsque le tournoi viendra. D’ailleurs, Chaâbane Merzekane et Billel Dziri, qu’on a interviewés sur cet aspect, abondent tous les deux dans le même sens. Pour les deux ex-internationaux, les Marocains devraient être du côté des Algériens… tant qu’ils n’affrontent pas les Lions de l’Atlas.
Entre les deux gouvernements et diplomaties, rien ne va vraiment plus. Et ce depuis un moment. Dans moins d’une année, le pays de Mohamed VI recevra 23 sélections dont celle d’Algérie. La tendance sur l’accueil ? On la connaîtra au moment de l’acheminement. Vol direct ou bifurcation ? Telle sera la question.
Merzekane et Dziri en conciliateurs
En effet, on risque de voir prévaloir la loi du Talion quand on se rappelle que lors du CHAN 2023, qui s’est tenu chez nous en février de ladite année, nos autorités n’avaient pas daigné accorder l’autorisation d’accès direct pour les locaux des Lions de l’Atlas et leur délégation. L’espace aérien étant fermé, faire un détour par la Tunisie pour rallier Constantine était alors une obligation. Un entêtement et une inflexibilité qui avaient fermé tous les canaux de communication et le Maroc a décidé de renoncer à la compétition.
Ce précédent pourrait ressurgir et les Marocains voudraient, et c’est légitime, prendre leur revanche sous l’impulsion du ressentiment. Mais cela va-t-il se limiter à la haute sphère ? Certains de nous l’espèrent. Au Maghreb du Nord, l’hospitalité est légendaire. « En 1988, on a joué là-bas. Et c’était déjà tendu politiquement. Mais cela n’a pas empêché les Marocains de nous supporter durant le tournoi (l’Algérie a même affronté le Maroc dans le match de la 3e place s’imposant aux tirs au but après avoir été éliminée par le Nigéria aux tirs au but aussi, NDLR). Je pense qu’il faut laisser le “politique” de côté. Ce litige concernant le Sahara Occidental est au niveau de l’ONU. Pour le reste, je pense qu’il n’y a pas de problèmes entre les deux peuples », préconise et rappelle Chaâbane Merzekane.
Le foot en ultime médiateur de paix entre l’Algérie et le Maroc
Même avis pour Billel Dziri qui nous a déclaré : « pour moi, la politique c’est la politique et le sport c’est le sport. Si l’Algérie joue contre un adversaire non maghrébin, je suis persuadé que le public marocain supportera l’Algérie. Il y aura aussi nos supporters qui iront au Maroc soutenir notre sélection. Les choses resteront dans le cadre sportif in cha Allah. »
Les deux ex-internationaux sont un échantillon à considérer des Algériens qui ont foi que la proximité entre les deux nations peut prédominer pour apaiser les tensions. Surtout que là, il s’agira de sport avec ses vertus et valeurs qui pourraient s’imposer et s’interposer, au milieu du foutoir, pour remettre les pendules à l’heure. La situation réelle pourrait montrer que l’animosité virtuelle n’est qu’un misérable leurre. Dans beaucoup de cœurs, la fraternité veut que les Marocains restent des nôtres et nous des leurs.
