Invité de l’émission “C’est Vous l’Expert” de ce lundi 1er janvier, l’ancien international burkinabé Charles Kaboré nous a fait le plaisir de répondre aux questions de nos chroniqueurs. Ayant une grande expérience dans le football africain, l’ex-joueur est revenu sur plusieurs aspects de la Coupe d’Afrique, tout en citant à de nombreuses reprises l’Algérie.
Joueur mythique du Burkina Faso et une des gloires du football africain, Charles Kaboré a été reçu ce lundi par nos chroniqueurs pour partager sa grande expérience de la compétition africaine, à quelques jours du début de la nouvelle édition de la Coupe d’Afrique. Ayant représenté les Étalons à plusieurs reprises lors des grands rendez-vous continentaux, l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille a partagé l’un des éléments essentiels pour aller le plus loin possible dans la compétition.
“Pour aller au bout d’une CAN ? Ça dépend beaucoup de la préparation et de l’atmosphère lors des premiers jours de rassemblement, que ce soit les liens entre ses membres ou bien l’organisation. Tout a un rôle. On a eu la chance de jouer une finale de deux demi-finales, c’était tout un travail de cohésion du groupe. Il faut se soutenir mutuellement car dans une compétition comme la CAN, il y a beaucoup d’émotions, tout un pays est derrière. Un pays comme l’Algérie c’est dix fois plus que le Burkina. Nous, on allait à la CAN pour sortir des phases de groupes. On est différend de l’Algérie car c’est tout de même un pays de football”, a déclaré Kaboré.
Kaboré revient sur le tacle de Bougherra, il y a plus de 10 ans !
En 2013, l’Algérie affrontait le Burkina Faso à Blida pour la qualification au mondial 2014 au Brésil. Notre invité, Charles Kaboré, était sur la pelouse à ce moment-là. Il a d’ailleurs été victime d’un tacle très dangereux d’un certain Madjid Bougherra. Il était unanime que ce dernier méritait un carton rouge, mais n’a finalement pas eu la sanction et a même été buteur juste après, assurant la qualification des siens pour la Coupe du Monde.
“Il y avait beaucoup d’émotions lors du match. C’est dommage concernant le tacle de Bougherra, il devait sortir avec un carton rouge et c’était lui qui marque derrière. C’est le football, ça date de 10 ans et l’Algérie a fait un beau parcours en Coupe du Monde. Ça reste de beaux souvenirs. On aurait aimé jouer cette Coupe du Monde pour le Burkina et rentrer encore plus dans l’histoire, mais c’est la vie. L’Algérie a tout de même bien représenté le continent africain“.
Un groupe à ne pas sous-estimer pour la CAN
L’Algérie, tout comme le Burkina Faso sont dans le Groupe D de la Coupe d’Afrique 2023, en compagnie de la Mauritanie et de l’Angola. Kaboré donne son analyse sur les prochains matchs de ce groupe, tout en mettant en garde les autres sélections car le Burkina a plus d’un tour dans son sac.
“Si l’Algérie bat le Burkina, c’est normal, avec le niveau, la qualité et l’histoire des joueurs. Mais les matchs les plus difficiles sont généralement les plus faciles, car tu n’as rien à perdre et tu te donnes à fond. La préparation du Burkina se passe bien et j’espère qu’ils vont arriver frais et faire une bonne compétition”, a lâché l’ancien international burkinabé.
“Il ne faut sous-estimer personne dans notre groupe. La Mauritanie n’est clairement pas à prendre à la légère et l’Angola est une équipe très difficile à jouer en compétition. L’Algérie est une bonne équipe avec de bons joueurs binationaux. Dommage que Gouiri soit blessé. Il y a aussi Aouar qui est un joueur technique que j’aime beaucoup. […] Il ne faut pas négliger l’Algérie, ils ont des joueurs vifs sur le côté, malgré la chaleur très élevée. Le Burkina doit bien se préparer mentalement car les joueurs savent qu’ils doivent beaucoup courir contre l’Algérie“, a-t-il poursuivi.
Rendement différent entre club et sélection : Kaboré donne son avis
Beaucoup se questionnent quant au rendement différent de certains joueurs en club et en sélection et ce, partout dans le monde. En effet, plusieurs joueurs sont accusés d’avoir un niveau totalement différent, privilégiant leur clubs que leur équipe nationale. Kaboré répond à ce sujet en affirmant qu’un joueur s’adapte plus facilement en club et s’entend mieux avec des joueurs qu’il coûtait au quotidien, ce qui est tout à fait normal, étant donné que les stages des sélections ne dure que quelques jours, ce qui rend l’automatisme entre les joueurs compliqué.
“Jouer en club, c’est différent. Il y a des joueurs de plusieurs pays, mais en sélection, ce n’est pas pareil. Il faut passer beaucoup de temps ensemble en équipe nationale pour s’adapter aux autres joueurs. En club vous vivez ensemble, alors qu’en équipe nationale, ce n’est que dix jours. […] La convocation et le temps de jeu ne sont pas liés. En équipe nationale, il y a la passion et de grandes attentes. On gagne la fierté, l’honneur et la reconnaissance“, a précisé l’ancien capitaine du Burkina.
Où se fait une préparation optimale pour une CAN ?
Finalement, Charles Kaboré donne son avis personnel concernant l’endroit pour une préparation optimale pour une Coupe d’Afrique. Selon lui, la préparation doit se faire près du pays hôte et donc l’Algérie a fait le bon choix de choisir le Togo pour affiner son jeu avec le grand rendez-vous.
“Pour se préparer à une Coupe d’Afrique, il faut se rapprocher du climat du pays où elle se joue. Aller à Dubai ou en Arabie Saoudite, c’est plus pour le marketing que pour vraiment se préparer, selon mon avis personnel”.
