Depuis la première édition de la Coupe de France en 1918, pas moins de 25 joueurs algériens ont remporté la « Coupe Charles Simon ». De Benouna à Bensebaïni, La Gazette du Fennec vous propose une saga inédite en 4 chapitres pour retracer le parcours de ces footballeurs algériens qui ont inscrit en lettre d’or leur nom au palmarès de l’épreuve populaire du football français.
Épisode 3 :
1970-80 : les succès des premiers binationaux
Avec l’arrêt des championnats durant la guerre d’Algérie, le flux migratoire connait un sérieux coup d’arrêt dans les années post indépendance, si bien qu’il faut attendre la décennie 70 pour voir des footballeurs algériens s’illustrer en France. Il ne s’agit plus de joueurs formés en Algérie mais d’une nouvelle génération d’enfants d’immigrés arrivés très tôt d’Algérie (Djaâdaoui, Dahleb, Maroc, Ferhaoui) ou nés en France (Korichi, Chebel, Oudjani).
Chebel avec le Nancy de Platini en 1978
Natif de Lyon en 1956, Fathi Chebel est donc le premier joueur algérien né en France à inscrire son nom au palmarès de la Coupe de France. Aligné en attaque aux cotés du jeune capitaine Michel Platini, l’ailier algérien permet à l’AS Nancy-Lorraine de remporter la finale face à Nice (1-0, but de Platini) au terme d’un match fermé au Parc des Princes. Il s’agit du premier et unique trophée majeur du club lorrain qui réalise l’exploit grâce à ses jeunes du cru. Formé au club où il évolue durant 4 saisons en pro, Chebel réalisera ensuite une carrière honorable entre la D1 et la D2 en évoluant à Metz, Besançon, Matra Racing avec Madjer, Rouen, Martigues avec Benarbia, RC Lens ou encore Créteil-Lusitanos. International algérien, Chebel (3 sélections) participera également à la Coupe du Monde 1986 au Mexique. La Coupe de France 1978 constitue le plus beau trophée dans la carrière de Chebel.
Dahleb écrit doublement sa légende avec le PSG
Véritable légende du football algérien et première grande star du Paris Saint-Germain, Mustapha Dahleb a enrichi son palmarès sur le tard (31 et 32 ans) avec deux coupes de France successives en 1982 et 1983. Titulaire face à l’AS Saint-Etienne d’un certain Michel Platini, le maestro algérien guide ses partenaires Fernandez, Rocheteau et Toko dans une ambiance électrique. Au Parc des Princes, dans son propre jardin, le PSG craint de perdre son premier trophée devant ses supporters intenables. Le match se termine sur le score de 2-2 et avec l’envahissement du terrain par les supporters la question se pose de rejouer le match. Finalement la FFF décide d’aller au bout de la rencontre et le PSG s’impose au terme d’une séance de penalty légendaire. Le club parisien remporte le premier titre de son histoire et l’Algérien Dahleb inscrit son nom au palmarès.
L’année suivante, le PSG se hisse encore en finale et parvient à conserver son trophée en battant le FC Nantes (3-2). Utilisé comme joker, Mustapha Dahleb est incorporé à la 50ème minute de la finale en remplacement de Bathenay blessé alors que le score est défavorable (1-2). LE PSG renverse la vapeur dans un stade en délire et le président Borelli ira bien embrasser la pelouse du Parc avec le trophée à la main. Dahleb a enrichi son palmarès et quittera le club l’année suivante après 10 ans de bons et loyaux services (1974-1984). Avec 310 rencontres et 98 buts, l’international algérien (20 sélections, 6 buts) s’offre le record de buts du PSG durant près de trente ans avant que Zlatan Ibrahimović, Edinson Cavani et Kylian Mbappé n’effacent ce sacré record.
Liégeon Prince de Monaco en 1985
Champion de France avec l’AS Monaco en 1982, le latéral droit algérien Abdallah Liegeon-Medjadi inscrit son nom au palmarès de la Coupe de France en arrachant le trophée en 1985. Finaliste malheureux l’année précédente, l’AS Monaco s’offre le PSG en finale (1-0) et rafle son 4ème trophée de son histoire. Indiscutable sur le flanc droit, le rugueux Liegeon est un homme fort du club de la Principauté où il a évolué six bonnes saisons. Né à Oran d’un père algérien (il portera le nom de son père adoptif sur décision de sa mère), Liégeon ne portera le maillot des Verts qu’à 5 reprises disputant même la Coupe du Monde 1986 au Mexique dont il laissera un gout amère après la défaite 1-0 face au Brésil où il est fautif sur le but encaissé par Drid face à Careca.
Ferhaoui clôture la décennie en 1990
En 1990, l’inoubliable Kader Ferhaoui et ses coéquipiers (Blanc, Cantona, Guerin) remportent la Coupe de France en battant le Matra Racing 2-1 après prolongations. Dans un match fermé, l’international algérien marque le second but montpelliérain sur un centre d’Éric Cantona, à la 108e minute de la rencontre. Montpellier remporte son 2ème titre de Coupe de France alors qu’en face le fameux Matra Racing du capitaine algérien Alim Benmabrouk est rétrogradé en Division 2 après cette finale et disparait finalement du paysage français.
Notons également que durant cette saison historique pour Montpellier un certain Radouane Abbes, un arrière gauche né à Chlef, joue 2 matchs de Coupe de France avec Montpellier (1er et 2è tour) sur les 6 de l’épopée.
Les Algériens et la Coupe de France (1970-80):
Fathi Chebel (1) : 1978 avec Nancy
Mustapha Dahleb (2) : 1982 et 1983 avec PSG
Abdellah Liegeon (1) : 1985 avec Monaco
Kader Ferhaoui et Radouane Abbes : 1990 avec Montpellier
Quelques bonus photos et vidéos :
Saga Coupe de France – Revoir les 4 épisodes :
Depuis la première édition de la Coupe de France en 1918, pas moins de 25 joueurs algériens ont remporté l’ancêtre de la « Coupe Charles Simon ». De Benouna à Bensebaïni, La Gazette du Fennec vous propose une saga inédite en 4 chapitres pour retracer le parcours de ces footballeurs algériens qui ont inscrit en lettre d’or leur nom au palmarès de l’épreuve populaire du football français.
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