Le titre de l’article se veut provocateur mais loin de nous l’idée de relancer un débat stérile « pro-locaux ». Un sélectionneur doit prendre les éléments qui permettent de former le meilleur groupe. Le lieu de naissance n’est en aucun cas un critère de sélection. Ce détail traité, passons au sujet de fond.
Rabah Madjer, dès son arrivée, a donné l’impression de vouloir s’appuyer davantage sur les joueurs locaux. Il avait l’intention de tourner la page et mettre fin à une “injustice”. S’en est suivi le fameux tweet de la FAF qui est venu enfoncer le clou sur les critères de convocations des joueurs bi-nationaux. Hakim Medane, à notre antenne, a éteint un feu qui aurait pu prendre de l’ampleur.
Très peu de joueurs arrivent à s’exporter
Le football est un devenu un business mondialisé et « the place to be » pour tout joueur qui veut faire carrière c’est incontestablement les championnats d’Europe. Les joueurs du monde entier rêvent de fouler le Bernabeu, Old Trafford, ou encore Guiseppé Meazza. Trop peu de joueurs formés en Algérie parviennent à s’exporter. Ces dernières années, seuls Soudani et Slimani ont pu, à des niveaux différents, s’affirmer en Europe. Plus récemment, Ferhat, Bensebaini ou Attal essaient de se faire une place. Boudebouda, Belkalem, Aoudia ou Hamzaoui sont rentrés bredouille au pays sans parler du cas très récent de l’incorrigible Belaïli… L’Algérie forme peu et mal.
Un environnement local exécrable
Le manque de volonté politique, de compétences et stratégie dans les clubs de l’élite sont les principales causes de l’échec. La violence est aussi omniprésente, dans les tribunes, dans les réseaux sociaux, dans la gestion des joueurs. Elle s’est installée pour durer et empêchera toute sérénité utile au travail de fond. Des joueurs sur-payés dans leurs clubs (quasiment tous endettés) qui n’ont aucune ambition sportive d’aller monnayer leur talent sous d’autres cieux si ce n’est le choix de la facilité chez le voisin tunisien ou quelques championnats du Golfe. Parlons aussi des infrastructures délabrées datant souvent de l’ère coloniale. Une surface de jeu en synthétique inadaptée aux exigences du haut niveau et des gradins sales où règnent l’insécurité. Dès son plus jeune âge le joueur local baigne dans la médiocrité et doit s’y adapter. Des mesures urgentes sont nécessaires pour changer les mentalités et sortir de cette médiocrité…
Des pépites qui ont peu brillé
Abdelmoumène Djabou est l’exemple type du joueur algérien talentueux dont la carrière laissera un goût d’inachevée. Le travail, l’abnégation, et la capacité à sortir de sa zone de confort sont indispensables à la réussite. Le jeune Tayeb Meziani (21 ans) a pu goûter au vrai professionnalisme européen. En prêt au Havre, il n’aura finalement pas été retenu après cinq mois et se trouve actuellement dans l’impasse. Le niveau est trop élevé et il faut être armé mentalement pour réussir. Que dire du clash que Youcef Belaili (25 ans) a offert aux yeux de tous. L’entourage proche du joueur (son père) et le manager du MCA (club qui se veut être une institution en Algérie) ont démontré qu’on était très loin du professionnalisme. Le chemin est encore long avant de revoir des Madjer (joueur) enchanter le football mondial.
A la question, les joueurs locaux ont-ils le niveau, la réponse est simple : le talent ne suffit pas. Réagissez et restez à l’écoute de “C’est vous l’Expert” ce lundi 29 Janvier en direct sur dynamicradio.fr à partir de 19h30. Nos chroniqueurs vont débattre de ce sujet lors d’un thème de votre émission hebdomadaire.
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Khalifa Samir, La Gazette du Fennec
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