Rayan Cherki, le jeune prodige de l’Olympique Lyonnais, récemment appelé pour la première fois en équipe de France, a semé la controverse avec ses déclarations dans les colonnes de L’Équipe. Affirmant n’avoir « jamais été contacté » par la Fédération algérienne de football (FAF) ou son sélectionneur pour rejoindre les Verts, le joueur de 21 ans, d’origine algérienne par sa mère et italienne par son père, semble vouloir réécrire l’histoire. Ces propos, pour le moins surprenants, ont suscité une réaction cinglante de la FAF, qui dévoile une toute autre version des faits. Il est temps de mettre les choses au clair et d’appeler Cherki à assumer son choix : celui de porter le maillot des Bleus.
Selon une source crédible au sein de la FAF, relayée par nos confrères de TSA, les démarches pour attirer Rayan Cherki vers l’équipe d’Algérie ont été bien réelles. Dès l’arrivée de Walid Sadi à la tête de la Fédération, des contacts ont été établis avec le père du joueur. Ce dernier aurait renvoyé la balle à son fils, laissant entendre que la décision lui appartenait. Mais loin de s’arrêter là, la FAF a mobilisé trois internationaux algériens : Saïd Benrahma, Amine Gouiri et Aïssa Mandi, pour sonder le jeune milieu offensif. Ces derniers, qui connaissent personnellement Cherki, ont tenté d’organiser une rencontre avec Sadi, mais le joueur aurait systématiquement esquivé, multipliant les « subterfuges » pour éviter un dialogue direct.
Derrière une rencontre a été prévue avec le sélectionneur Vladimir Petković, mais Cherki a fait défection, envoyant son conseiller en communication à sa place. Un choix qui en dit long sur son implication. Paolo Rangoni, préparateur physique des Fennecs et ancien collaborateur de Cherki à Lyon, a également été mandaté pour discuter avec lui. La conclusion ? Cherki a clairement indiqué sa préférence pour l’équipe de France, tout en laissant l’Algérie comme un simple plan B sans jamais fermé clairement la porte. Une attitude opportuniste qui contraste avec ses déclarations publiques.
Un passé qui trahit ses propos
Les incohérences de Cherki ne s’arrêtent pas là. Dès 2017, alors qu’il n’était qu’un adolescent prometteur, une discussion avec Mohssen Himour, désormais recruteur de la FAF, a eu lieu. À l’époque, Cherki s’enquérait des opportunités dans les sélections jeunes algériennes, preuve que l’intérêt pour les Verts n’était pas aussi inexistant qu’il le prétend aujourd’hui. Cette anecdote, bien documentée, met à mal sa version selon laquelle il n’a « jamais eu de contacts officiels » avec l’Algérie. Pourquoi nier ces échanges ? Pourquoi entretenir une ambiguïté qui frise le manque de franchise ?
Un choix respectable, mais une communication maladroite
Personne ne conteste à Rayan Cherki le droit de choisir l’équipe de France. Né à Lyon, d’un père français, formé dans son club de cœur, il est légitime qu’il aspire à briller sous le maillot bleu, surtout après sa convocation par Didier Deschamps le 21 mai 2025. Mais il est temps pour lui d’assumer pleinement ce choix, sans jeter le trouble chez les supporters algériens, dont beaucoup se sentent trahis par ses déclarations. Menacer, à la veille de sa sélection, d’opter pour l’Algérie si Deschamps ne faisait pas appel à lui, sa manoeuvre était maladroite, pour ne pas dire provocatrice.
Cherki doit comprendre que ses paroles ont un poids. En niant des contacts pourtant avérés avec la FAF, il alimente une polémique stérile qui nuit à son image et à celle du football algérien. Les Verts, portés par une nouvelle dynamique sous la houlette de Petković, n’ont pas besoin de ces distractions. Ils méritent des joueurs pleinement investis, pas des tergiversations médiatiques et des comportements hypocrites qui jouent avec les sentiments des supporters.
