Comme dit un proverbe arabe, l’excuse est plus consternante que la gaffe. C’est ce qui se passe du côté de la Fédération algérienne de football (FAF). Pour justifier la bêtise de priver l’équipe nationale dames des éliminatoires des Jeux Olympiques Paris-2024, la FAF a évoqué une décision préméditée. Gravissime.
Une ligne retient l’attention dans le communiqué paru sur le site officiel de l’instance. « En l’absence d’une sélection nationale à l’époque et d’un département du football féminin, il n’a pas été jugé utile d’inscrire cette sélection » , explique sobrement la FAF.
Une tentative d’accabler Amara
Préalablement, la structure fédérale mentionne qu’« à travers la Circulaire n°1792, datée du 11 avril 2022, la FIFA avait saisi toutes ses associations membres à l’effet d’inscrire leurs sélections masculine et féminine pour la compétition préliminaire qui sera organisée par chacune des confédérations afin de déterminer les équipes participantes, et ce, avant le vendredi 29 avril 2022 ».
La deadline soulignée était donc sous la gouvernance de Charaf-Eddine Amara et son équipe. Dans l’organigramme, Mounir Debbichi était en activité. Et, en tant que Secrétaire Général, il n’avait pas à se baser sur une injonction orale et ne pas faire l’engagement. D’ailleurs, comme nous l’évoquions mardi, ce genre de décisions doit être entériné par le Bureau Fédéral qui l’inscrit à l’ordre du jour.
De plus, on peut rappeler que l’EN dames avaient joué, un mois plus tôt, une double-confrontation face à l’Afrique du Sud. C’était dans le cadre du 2e et dernier tour dans les “qualifiers” de la CAN-2022. Dès lors, dire que l’Algérie n’avait pas de sélection comme s’il y avait dissolution, ce n’est autre qu’aberration. Un mensonge. Quand bien même Farid Benstiti n’était arrivé à la tête du département de foot féminin neuf mois plus tard.
Le silence c’est de la complaisance
On ne pense pas qu’un homme de challenges comme Benstiti aurait délibérément voulu faire l’impasse sur les éliminatoires pour les JO-2024. Et ce même si la mission d’aller chercher l’un des deux billets pour les Olympiades ressemblait à une mission impossible. D’ailleurs, dans son interview accordée à la FAF après son arrivée, l’ancien coach du PSG et de l’OL avait parlé de la participation aux éliminatoires des Olympiades parisiennes. Le driver des féminines du Paris Saint-Germain (2012-2016) laissait déjà entendre que la FAF tentait de se rattraper administrativement pour engager nos Vertes dans cette campagne.
En outre, l’ancienne équipe dirigeante ne pouvait pas s’en tenir à sa seule appréciation pour engager une quelconque sélection. D’autant plus qu’Amara était déjà en instance de départ après l’élimination de l’équipe nationale A masculine dans la course vers le Mondial-2022.
C’est pourquoi on décèle ce qui ressemble à une tentative de faire porter le chapeau à l’ex-team fafienne. L’idée est de s’en laver les mains. Sauf que personne de l’actuelle DTN ou des responsables du foot féminin n’avait jugé utile d’évoquer ce “ratage”. Jusqu’à ce que ça éclate en pleine face le moment du tirage au sort des qualifications venu. Quelque part, tout le monde est complice et coupable… à différents degrés de responsabilité.