Youcef Atal est de retour. Après près de deux ans d’absence, l’arrière droit de l’OGC Nice s’apprête à faire son comme-back chez les Verts à l’occasion des matches amicaux du mois de juin. Ce retour sonne carrément comme un nouveau départ pour le natif de Tizi-Ouzou qu’on croyait fini à vingt-cinq ans seulement.
Il lui aurait peut-être fallu toucher le fond pour chercher à remonter et sortir la tête de l’eau. Youcef Atal a galéré. Et pas qu’un peu. Depuis 2019, le latéral droit de l’OGC Nice n’a pas vraiment joué. Ou peu. Lors de la dernière année seulement, il a collectionné les blessures et les galères. Une dizaine ! Claquage à la cuisse, contusion, problème aux adducteurs, blessure au genou, Covid, fracture faciale, blessure au coude, le joueur de 25 ans aura tout connu. En tout et pour tout, il est resté 325 jours loin des terrains.
Mais au-delà de ces blessures à répétition, c’est surtout son hygiène de vie qui a été ramenée au centre des débats. Sans le dire clairement, beaucoup, Djamel Belmadi en premier, lui ont reproché son comportement en dehors des terrains. Un abcès qu’il finira par crever tout de même il y a quelques jours au cours d’un entretien-vérité avec Nice-Matin. «J’entendais ce qu’on disait à mon sujet, que je n’avais pas une bonne hygiène de vie, que je faisais n’importe quoi. Mais les gens ne savent pas que j’ai des fibres musculaires très fines, comme celles d’un sprinter. Il y a de multiples explications à mes blessures. Je me suis arrêté, j’ai fait des analyses corporelles en Espagne» , a révélé l’Algérien (18 sélections, 1 but).
La nécessaire remise en question
Youcef Atal a pris donc le temps de méditer sur sa situation. De faire aussi table rase du passé et repartir de zéro. Bien qu’il serait injuste de croire qu’il ne faille plus regarder en arrière. Car Atal a quand même, au-delà de ses déboires récentes, écrit quelques belles lignes sur son CV. Ceci dit, l’ancien joueur du Paradou AC avait besoin de comprendre ce qui n’allait pas.
«L’hygiène de vie ? C’est un raccourci quand les joueurs se blessent sur le plan musculaire. Il n’y a pas que ça. Tu peux manger très mal et moins te blesser que moi. Ces dernières semaines, c’était le ramadan, je ne mangeais pas, je ne buvais pas de la journée. J’étais censé avoir moins d’énergie. Mais je ne me suis pas blessé. Je suis juste mieux et je sais désormais ce qui n’allait pas»
Cette remise en question lui a permis de revenir en fin de saison. Il a joué 18 matches sur les 38 possibles. Mais il ne s’est surtout pas blessé. Ce qui en soit un exploit pour quelqu’un à qui il était arrivé de se blesser à l’échauffement.
Un statut à reconquérir
Retenu par Djamel Belmadi pour le stage de ce mois de juin, Youcef Atal revient en équipe nationale avec un nouveau mental. Absent depuis près de deux ans, il sait pertinemment qu’il a de nouveau tout à prouver. Certes, dans son poste, les cartes sont perpétuellement redistribuées, mais il n’en demeure pas moins qu’il doit prouver à Djamel Belmadi qu’il pourra compter avec lui sur le long terme. «Je profite de ce moment pour lui envoyer un message. Il sait qu’il doit avoir tous les atouts de son côté pour pouvoir éviter de se blesser. Il y a des choses à faire et des dispositions à prendre quand on est professionnel. C’est un joueur important pour l’équipe nationale mais il faut très rapidement qu’il puisse enchaîner des matchs et reprendre le rythme qu’il avait avant sa grosse blessure. On lui souhaite bon courage et qu’il prenne conscience de la nécessité d’élever son niveau d’exigence en terme de professionnalisme», a déclaré le sélectionneur national, le 12 novembre 2020 en conférence de presse.
C’est dire que cette convocation prend tout bonnement les allures d’un nouveau départ. Absent de tous les regroupements des Verts depuis le 18 novembre 2019 et le match face au Botswana, le natif de Boghni (Tizi-Ouzou) devra reconquérir son statut d’indiscutable à droite. Le message de Belmadi semble avoir été reçu 5 sur 5. Place au terrain…
