Zéro ! C’est le nombre de fois où l’équipe nationale a été menée au score dans sa longue série d’invincibilité de 17 rencontres. Jamais (si l’on excepte cette joute préparative atypique à huis clos face au Mali à Doha) les « Verts » n’ont laissé l’avantage au score à leurs adversaires. Que ce soit en match amical, dans les éliminatoires de la CAN-2019 ou le tournoi continental qu’ils ont gagné en Egypte l’été dernier. L’EN prend le jeu à son compte. Une preuve de confiance.
En un temps express, Djamel Belmadi, sélectionneur national, a su trouver l’équilibre. Onze mois, c’est le temps qui lui a fallu pour bâtir un « onze algérien » conquérant et entreprenant. Un groupe qui a trôné sur le continent. Sans contestation.
Si ses poulains ont pu forcer le respect et l’admiration, c’est parce qu’ils ont eu des certitudes. Cette confiance de prendre le jeu à leur compte. De ne jamais laisser place au doute. Et la meilleure façon de procéder est de, toujours, prendre les devants.
D’autant plus que la seule défaite concédée sous la houlette de Belmadi a été enregistrée lorsque les « Fennecs » ont été surpris par le Bénin (1/0) à Cotonou. Menés au score, ils n’ont pas pu redresser la situation.
Lomé, là où ça a basculé
Par la suite, l’approche des rencontres a changé. Depuis le large succès (1/4) ramené, le 18 novembre 2018, du Togo à Lomé, les Dz ont, à chaque fois, pris le devant au tableau d’affichage pour le brillant bilan que tout le monde connait avec 4 nuls et 13 succès. Tout au long de cette intervalle d’une année, les rois d’Afrique n’ont, en temps quelconque, été en retard à la marque. Ils font, constamment, sauter le verrou en premier. Et, au pire des cas, quand ils ne doublent pas la mise et creusent l’écart, ils ne voient l’adversaire qu’égaliser. Sans jamais pouvoir les dépasser.
Cette faculté de ne jamais décrocher a été rendue possible grâce à une attaque très prolifique qui a trouvé la faille à 28 reprises sur l’année. Aussi, la défense a fait preuve d’une remarquable étanchéité avec 7 buts seulement de concédés.
Entre « goleada » face aux équipes de second plan, et succès par la plus petites des marges dans les duels de prestige et couperets, la troupe de Belmadi a montré de la démonstration mais aussi de la force qui a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui : un commando infaillible et difficile d’infiltrer.
Dans l’action plus que la réaction
Et même en interne, il est dur à percer, puisque le coach d’ « El-Khadra » a, de nouveau, rappelé que « les places en sélection sont chères. Cela veut dire que l’équipe nationale est en bonne santé. Si c’était facile de changer les joueurs régulièrement, cela veut dire qu’on n’a pas encore trouvé une équipe qui se dégage. Les joueurs savent bien que les places sont chères et cela même sur le banc des remplaçants. Faire partie des 23 meilleurs joueurs algériens, ce n’est pas donné à tout le monde.»
Les certitudes sont là pour l’instant. Et elles sont à confirmer lors des prochaines échéances avec, notamment, les éliminatoires pour la prochaine Coupe du Monde. Certains voudront voir la réaction de Riyad Mahrez & cie dans le cas où ils se retrouvent menés.
A quoi bon ? Du moment qu’ils peuvent se permettre ce luxe de prendre les matchs par le bon bout. On ne va, quand même, pas leur demander de laisser l’équipe adverse scorer pour qu’ils soient testés.
Au football, on appelle cela : prendre le jeu à son compte. Jouer activement au ballon et ne pas se contenter d’être dans la réaction. C’est cela l’esprit de battant et de conquérant.
Reportage exceptionnel de BeIn Sports sur les Verts :
Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec