Pendant qu’il était ministre de la Jeunesse et des Sports (MJS), Abderrahmane Hammad a délégué Kheireddine Barbari pour gérer le Comité Olympique algérien (COA) en sa qualité de Secrétaire Général de l’instance. S’étant vu signifier la fin de sa fonction à la tête du MJS, Hammad ne peut, selon la réglementation du sport algérien, pas retrouver son poste pour terminer son mandat olympique. Malgré cela, l’ancien médaillé de bronze du saut en hauteur aux Jeux Olympiques de Sydney 2000, a préparé le terrain pour que son “équipe” reste en place. Détails.
Habituellement, les mandats olympiques et les élections pour un nouveau quadriennat olympique se font en mars de l’année qui suit les Jeux Olympiques. Mais Hammad a envoyé, depuis le MJS, une circulaire aux différentes instances pour élire leurs nouveaux bureaux avant la fin de l’année 2024.
Hammad a programmé des élections fédérales anticipées
Cela peut paraître anodin. Mais il faut savoir que l’idée derrière cette manœuvre est de s’assurer que les partisans restent toujours en postes afin que l’équipe en place s’assure de leur soutien lors des prochaines élections du COA. Pourtant, les résultats des différentes disciplines aux Jeux Olympiques Paris 2024 devraient prêter aux changements aux sommets des différentes structures fédérales.
Mais ce n’est pas tout. Le processus électoral sera manifestement sous le contrôle du COA. L’ancien Directeur Général des Sports qui travaillait dans le bureau de Hammad, ministre sortant, aurait apporté des modifications à la note méthodologique envoyée aux fédérations. Dans cette dernière, l’arrêté interministériel de 1996, qui prévoit l’installation d’une commission nationale du suivi des élections, a été (sciemment ?) omis.
Décisions centralisées par le COA
Ainsi, tout type de recours n’aura plus la commission composée de représentants du MJS, et des ministères de l’intérieur et de la justice, qui rend habituellement ses décisions sous un délai de 24 heures, comme destinataire. Le traitement des contestations se fera au niveau du Tribunal arbitral du Sport (TAS) algérien sis au niveau du… COA. Centralisation des décisions.
Dès lors, on peut se douter que pénétrer le COA s’annonce compliqué pour tout prétendant hors du cercle actuel et que c’est ce dernier qui choisira ceux qui vont élire le prochain président. Selon la loi qui régit le sport en Algérie, Hammad, en sa qualité de ministre sortant, ne peut pas se porter candidat. En effet, l’ordonnance n 07-01 du 1er mars 2007, relative aux incompatibilités et obligations particulières attachées à certains emplois et fonctions, constitue un obstacle net à sa candidature.
Dans son article 3, on peut lire qu’il est « interdit aux agents publics occupant des fonctions supérieures de l’Etat d’exercer, pendant une période de deux années, une activité professionnelle ou de consultation ou détenir des intérêts directs ou indirects auprès d’entreprises ou d’organismes dont ils ont eu à assurer un contrôle ou une surveillance, à conclure un marché ou à émettre un avis en vue de la passation d’un marché, ainsi qu’auprès de tout autre entreprise ou organisme opérant dans le même domaine d’activité ». C’était le même motif qui avait engendré le rejet de la candidature de Raouf Salim Bernaoui pour les élections du mandat olympique 2021-2025. Effet boomerang.