Après une coupe du monde et un TQO pauvres en résultats et des prestations en dessous des attentes, les instances nationales, à leurs têtes le Président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tabboune, sont montées au créneau pour demander des changements et insuffler une nouvelle ère au handball algérien, propice à de meilleurs résultats. A l’arrivée du mois d’avril 2025, on s’attendait à un ménage de printemps et un été sous le soleil. Rien de cela n’est arrivé, bien au contraire, on est toujours dans la grisaille et un brouillard épais. Mais où va le handball algérien ?
Le dimanche 26 octobre, dans son antre de Coubertin le PSG handball était opposé à Cesson Rennes Métropole Handball. A l’occasion de la 8ème journée de la Starligue, le championnat élite français, le club de la capitale est sorti vainqueur des Bretons 38-33. Avec ses joueurs de niveau mondial comme le gardien Green, champion du monde avec le Danemark, Luka Karabatic ou la star française Elohim Prandi, cette 8ème victoire en autant de matchs de championnat, la victoire, pour Paris, est logique. Malgré cette défaite, le club de Cesson-Sévigné n’a pas à rougir de sa prestation devant l’ogre parisien. Avec le peu de moyen, ils ont su tenir tête en première période (seulement 19-16 à la pause) et même revenir au score alors qu’ils étaient mené par 10 buts d’écart. Tout n’est pas question de moyens ! Il y a surtout une volonté de réussir, de bien faire les choses et de progresser.
Rencontré en marge du match, l’international égyptien, Omar Yahia, élu MVP de la rencontre, nous dit, avec confiance, que l’Egypte devrait encore être couronnée reine d’Afrique lors de la prochaine CAN, prévue du 21 au 31 janvier 2026, au Rwanda :
« Oui, nous sommes favoris et il y a une attente des supporters pour que nous soyons champions, mais en Afrique, il y a toujours des aléas comme l’arbitrage, l’environnement… », Nous dit-il.
FAHB : on change tout pour ne rien changer
C’est justement à l’occasion des préparatifs de ce championnat d’Afrique que la sélection algérienne refait surface. Lors des dernières compétitions du printemps 2025, la FAHB (fédération algérienne de handball) était présidée par Karima Taleb. Elle n’a pas survécu à la débâcle au Danemark. C’est maintenant Mourad Boussebt (64 ans) qui est aux commandes suite aux élections du mois de mars dernier. Seul candidat en lice, l’ancien gardien international a récolté 62 voix sur les 72 votants. Il est élu pour le mandat olympique 2025-2028, à l’issue des travaux de l’Assemblée générale élective tenus à huis clos.
Exit Karim Taleb, Boussebt a continué d’effacer les traces du l’ancienne équipe dirigeante. Le directeur technique Rabah Gherbi est vite poussé à démissionner. Il ne manquait que le sélectionneur Farouk Dehili et son staff. C’est chose faite depuis ce lundi 27 octobre 2025. Dans un communiqué très succin, la FAHB annonce, sur sa page Facebook, la résiliation du contrat du désormais ancien sélectionneur :
« La fédération Algérienne de Handball annonce la résiliation du contrat du sélectionneur national par compromis entre Mr Mourad Boussebt, président de la Fédération Algérienne de Handball, et Mr Farouk Dehili, sélectionneur de l’équipe nationale séniore. La fédération algérienne de handball lui exprime sa gratitude et sa reconnaissance pour sa longue période de supervision au sein du staff technique national, nous lui souhaitons le meilleur dans sa future carrière. »
Depuis la fin des mondiaux, le Président de la République était intervenu. Dans un communiqué, Mr Abdelmadjid Tabboune a ordonné la reconstruction du handball algérien : « Concernant la situation des sports collectifs et du sport d’élite, le président de la République a ordonné la reconstruction du handball de manière scientifique, correcte et moderne, avec des experts, y compris des étrangers, confirmant la disponibilité de l’État au financement et à l’accompagnement, pour permettre au handball algérien de retrouver son lustre d’antan », indique le communiqué.
Plusieurs mois plus tard, on ne voit rien venir. Face à l’impatience des acteurs de la petite balle, Mr Mourad Boussebt a déclaré en septembre dernier qu’il est sur la piste d’un staff étranger et plus particulièrement allemand ou islandais. Mais là encore, rien. La Coupe d’Afrique arrivant bientôt, il est urgent de commencer la préparation. La FAHB garde une partie de l’ancien staff, en l’occurrence Abdelghani Loukil et Sofiane Elimam et ajoute Redouane Aouacheria. Ce trio sera encadré non pas par un étranger mais un ancien joueur et sélectionneur.
Dorénavant c’est Salah Bouchekriou qui dirige la sélection algérienne. Déjà aux commandes en 1993, 1999, 2009, 2015, 2023, l’ancien demi-centre de l’équipe nationale revient donc pour la 6ème fois à la tête des Fennecs. Pressenti depuis l’été dernier alors qu’il manageait les U21 Algériens, lors de la coupe du monde de cette catégorie (les Verts finissent 20ème sur 32), il est donc officiellement sélectionneur depuis ce lundi 27 octobre 2025.
Le Sept national se réveille de son hibernation
Pratiquement un an jour pour jour, après avoir été démis de ses fonctions de sélectionneur par l’ancienne présidente de la FAHB, Karima Taleb, Salah Bouchekriou reprend le tablier et profite de la fenêtre IHF du mois d’octobre pour remobiliser les joueurs. Pour ce premier stage de préparation à la CAN Rwandaise (d’autres stages sont à venir en novembre et décembre), il convoque 21 joueurs.
ABDI – R. ABROUS – Y. ATIK – M. BERKOUS – N. BLIDA – E. BOUADJADJA – A. BOUHEL – M. CHAHRI – H. DAOUD – A. DJOMATI – K. GHEDHBANE – A. GUEMEIDA – A. HAMDI – A. ANIS MEHDI – R. MEDAHI RACIM – S. MEZAZA – R. SAKER – M. SGHIR– Y. ZEMMOUCHI – A. ZENNADI – N. ZOUHIR –
Ainsi du 27 octobre au 2 novembre 2025, l’équipe nationale ressort de son hibernation. Sept mois sans regroupement, sans aucun match amical, sans perspective.
Nous allons encore avoir la même rengaine, la même chansonnette du manque de moyens, du manque financier. Pourtant comme, on l’a écrit dans la première partie de cet article, des petites équipes comme Cesson Sévigné avec peu de moyens réussissent à atteindre un bon niveau de jeu et à contrer des grosses équipes comme le PSG.
En Afrique, l’exemple type est l’Egypte. Avec un travail à long terme de formation de sa jeunesse peut aujourd’hui se targuer de sortir de ses écoles de handball des joueurs tel que Omar Yahia (un autre égyptien, Abdou Abderrahim a été recruté cette saison, toujours par le PSG). Ces joueurs peuvent annoncer sans trop de pression que leur but est de gagner la CAN, sans mépriser les autres équipes, car ils sont sûrs de leur jeu. C’est ce qui est demandé aux instances dirigeantes du handball algérien. Des demandes faites par le Président de la république, par les médias, les amoureux de la petite balle…Mais au vu des derniers faits, on peut se poser la question : où se dirige le handball algérien ?
Fateh KHABTANE, pour La Gazette du Fennec
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