C’est une histoire insolite qu’un ancien international algérien a raconté. Entre 1992 et 1994, Khaled Lounici, international algérien et ancien attaquant de l’USM El-Harrach, a réussi un tour de passe-passe digne d’un roman d’espionnage en jouant simultanément pour deux clubs, en Turquie et en Algérie, sans être inquiété… du moins, pendant un certain temps.
En effet, invité du plateau de la chaîne El-Bilad lors d’une soirée footballistique ramadanesque, Khaled Lounici (33 sélections, 3 buts de 1990 à 1999) s’est livré sur un stratagème qui lui a permis de jongler entre deux clubs. Tout commence en Turquie, où son club, l’Aydınspor Kulübü, alors en première division, traversait de graves difficultés financières. Lassé des retards de paiement, Lounici choisit de rentrer en Algérie et de s’entraîner avec son équipe de cœur, l’USMH, « pour rester en forme, physiquement », dit-il. Khaled Lounici prévient ses dirigeants turcs : « Quand vous recevrez de l’argent, appelez-moi », laissant entendre qu’il reviendrait dès que les finances seraient stabilisées. Pendant ce temps, il s’entraîne avec les Jaunes et Noir en Algérie.
Mais le temps passe, et en Turquie, l’absence prolongée du joueur commence à poser problème. L’Aydınspor lui envoie alors une mise en demeure, exigeant son retour. Problème : la lettre est rédigée en turc. Une aubaine pour Lounici, son manager et les dirigeants de l’USMH, qui décident de tirer profit de cette maladresse.
Un document mal compris, une licence validée
De ce fait, profitant de la méconnaissance de la langue turque par la Fédération algérienne de football (FAF), il présente la mise en demeure comme une preuve de sa liberté contractuelle. Selon lui, « les dirigeants de la FAF ne lisent que l’entête du document et concluent – à tort – qu’il est libre de tout engagement ». Résultat : sa licence est validée en Algérie.
« De cette manière, j’étais qualifié pour jouer pour les deux équipes », raconte Lounici, hilare. Pendant des mois, il alterne ainsi : un mois en Turquie, un mois en Algérie, un mois en Turquie, et un mois en Algérie…
Le piège se referme
Ne pouvant par durer longtemps, l’affaire finit par éclater. Aydınspor, se rendant compte du stratagème, saisit la FIFA, qui alerte immédiatement la FAF. Lounici est sommé de revenir en Turquie sous peine d’être radié. Contraint de faire ses valises, il retrouve son club turc… mais son aventure tourne court. Toujours en proie aux mêmes problèmes financiers, il quitte définitivement la Turquie peu de temps après. Histoire !
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