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Entretien Exclusif

EXCLU – Raouf Bernaoui : “Le comité exécutif du COA a commis une grave manipulation !”

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Candidat aux élections du  COA du 12 septembre prochain, Salim Raouf Bernaoui (44 ans) a vu son dossier de candidature rejeté, jeudi. Dans une interview exclusive à la Gazette du Fennec, il dénonce « une grave manipulation » du comité exécutif du COA au sein duquel deux autres candidats, Hammad et Karbouaâ en l’occurrence, se sont révélés juge et partie à la fois, dit-il, pour étudier sa candidature. Loin d’abdiquer, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports mène depuis quarante-huit heures une bataille féroce pour faire valider sa candidature. L’actuel président de la Fédération algérienne d’escrime menace de recourir à toutes les voies de recours possible, quitte à saisir le TAS et le CIO, pour faire valoir ses droits. C’est sûr, cette affaire n’en est qu’à ses premiers balbutiements.  

La Gazette du Fennec : M.Bernaoui, votre dossier de candidature pour les élections du COA a été rejeté ; quel a été le motif invoqué ?

Raouf Salim Bernaoui : Ils ont soi-disant invoqué l’article 62 de l’ordonnance 13-05 de la loi du sport. Une loi qui n’est en aucun cas compatible avec ma situation. Ça n’a absolument rien avoir. Il fallait bien que le comité exécutif trouve une excuse pour rejeter mon dossier qui, je le rappelle, a été réceptionné, vérifié et accepté par le secrétaire général du COA. Si je n’étais pas éligible, comme ils disent, ce dernier l’aurait rejeté dès sa réception.

Vous dites qu’ils ont invoqué la loi 62 de l’ordonnance 13-05 sur la loi du sport, elle stipule quoi au juste ?

En gros qu’il est interdit le cumul entre la responsabilité exécutive et élective au niveau national au sein et entre les structures d’organisation  sportives et la responsabilité administrative au sein des institutions de l’État…

“L’argument du congé spécial ne s’applique pas à mon cas… Le COA est une association sportive à but non lucratif qui rentre dans le cadre du bénévolat !”

 Allusion à votre mandat récent de Ministre de la Jeunesse et des Sports…

Ça n’a absolument rien avoir. La commission juridique du CIO ne plaisante pas avec les lois. Ces gens essaient de faire bloc et mettent en avant l’argument du congé spécial. Or, je n’ai ni entreprise ni institution. C’est une association sportive à but non lucratif qui rentre dans le cadre du bénévolat. Je vous donne un exemple : un président de parti politique, si demain il est nommé ministre, il démissionne de son parti ?

Non …

Bah voilà…c’est la même chose.

On a évoqué aussi l’ordonnance N°07-01 du 1 mars 2007 qui stipule dans son article 3 qu’il est interdit aux agents publics ayant occupé des fonctions supérieures, pendant deux années, une activité professionnelle en lien direct ou indirect auprès d’entreprises ou d’organisations dont ils ont eu à assurer un contrôle ou une surveillance…

Je ne contrôle pas le Comité Olympique. Le COA est une association qui est dépendante du CIO et qui est régie par la charte olympique. Le ministère de la Jeunesse et des Sports n’a aucun contrôle sur le comité olympique. Vous savez très bien que toute immixtion dans ses affaires est considérée comme une ingérence. Plus grave encore, ce n’est pas au comité exécutif de valider ou en invalider les dossiers, mais à l’assemblée générale dont mon association est membre.

“La séquence TV ou j’affirme que j’étais inéligible pendant 2 ans est une grosse manipulation… je répondais aux rumeurs me donnant au MC Alger”

Pourtant, dans une émission sur une chaîne privée, les séquences sont disponibles encore sur les réseaux sociaux, vous aviez déclaré que vous étiez inéligible au poste de président du COA pendant les deux années qui suivent la fin de votre mandat de ministre …

Je me souviens de l’émission dans son  intégralité et je me souviens également de ce que j’ai dit. Cette séquence dont vous parlez est une grossière manipulation. Ma réponse, c’était pour une question du journaliste sur les rumeurs me donnant à la tête du MC Alger. Je ne peux effectivement pas endosser une profession lucrative durant deux ans après ma sortie du gouvernement.

 

Ces élections du 12 septembre donnent comme l’impression d’être bâclée. Il n’y a ni commission des candidatures ni commission des recours. Ce qui signifie que vous n’êtes plus en mesure de faire appel de la décision du rejet de votre dossier…  

Non, dans les statuts du Comité Olympique il n’y a pas de commission des candidatures. Néanmoins, le règlement stipule que tout membre de droit est électeur éligible. Moi, je suis membre de droit en ma qualité de président de la fédération algérienne d’escrime reconnu par sa fédération internationale.

“Mon retour à la Fédération d’escrime s’est fait dans le respect des lois du CIO et du MJS…de ce fait je suis membre de droit du COA”

Justement en évoquant votre statut de président de la FAI, vous avez réintégré votre poste, à la fin de votre mandat de ministre, sans être passé par une assemblée générale élective. Vous vous êtes contenté d’une simple AG ordinaire. C’est peut être ce qui vous a coûté votre place de membre de droit  au sein du comité exécutif du COA ?

J’ai été nommé ministre pour une mission provisoire de trois mois dans un contexte assez particulier. Nous avons donc nommé un intérimaire à la tête de la fédération de l’escrime qui est M. Hocine Ameziane. Même le contrat programme avec le Ministère, c’est lui qui le signait. Notre mission a été prolongée et l’assemblée générale a décidé de son côté de prolonger également l’intérimaire de M. Ameziane. D’autant que les statuts de notre fédération le permettent. A condition que l’intérim ne dépasse pas une année. Pour nous, c’était statutaire et ça rentre dans le cadre de ce qu’on appelle les missions spéciales. Je ne suis pas parti en voyage à l’étranger pour du tourisme ou m’amuser. J’ai accepté une mission au sein du gouvernement. Mon retour à la fédération s’est fait dans le respect des lois. Aucune opposition, ni objection n’a été émise par l’assemblée générale. J’ai tous les PV en ma possession et j’espère franchement que cette affaire n’arrivera pas au TAS de Lausanne, parce que ça va être un scandale pour l’Algérie.

Pourquoi un scandale ?

Tout simplement, parce qu’il n’est pas normal que deux candidats pour les élections du 12, qui sont donc de fait mes adversaires, ont siégé au sein du bureau exécutif, jeudi, pour étudier et rejeter ma candidature. Ils ont provoqué l’exécutif, piétinant au passage tous les règlements, juste pour rejeter mon dossier car ils savaient pertinemment que j’avais la majorité absolue au sein de l’assemblée.

“Je ne vais pas me taire…c’est de l’abus de pouvoir ! depuis 30 ans cette 3issaba est toujours là au COA”

Vous faites allusion à Hamad et Karbouaâ, c’est ça ?

Absolument. Win srat hadi ? (Sic). Juge et partie à la fois. C’est un précédent très grave. Je ne vais pas me taire. Je compte recourir à toutes les voies de recours possible pour faire valoir mes droits. Je suis un président de fédération reconnu par mon assemblée générale et par le ministère et reconnu par la fédération internationale. Jusqu’à ce jour (entretien réalisé vendredi 4 septembre, ndlr), je suis le président de la fédération algérienne d’escrime. D’ailleurs, mon dossier a été réceptionné et validé par le secrétaire général du COA. C’est après quoi qu’ils ont provoqué dans la précipitation le comité exécutif pour soi-disant étudier et rejeter mon dossier.

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Quitte à saisir le TAS et le CIO ?

Oui, s’il le faut. Parce que ces gens ont l’habitude de manipuler les lois en toute impunité pendant trente ans pour durer. Certains sont partis, mais leurs pratiquent demeurent. J’ai été le seul à m’être attaqué à eux. Il est temps que le COA redevienne la propriété des fédérations et athlètes. Cette 3ISSABA n’a que trop duré.

Jusqu’où iriez- vous dans votre démarche ?

Comme je l’ai dit, j’épuiserai toutes les voies de recours possibles. Certes, J’aimerai bien que la raison l’emporte, mais s’il y a lieu de porter l’affaire plus loin, je le ferai. Parce qu’il y a des infractions flagrantes aux règlements et que chacun assume ses responsabilités. Jusqu’à aujourd’hui, je suis le douzième membre du comité exécutif à être exclu. Celui qui ose s’opposer ou avoir à peine un avis contraire est automatiquement banni. C’est de l’abus de pouvoir ! Durant trente ans, les gens viennent et partent, mais eux sont toujours là. A croire que le COA est leur propriété.

Où en êtes-vous dans vos démarches ?

Je me suis réuni toute la journée avec mes avocats et mes conseillers juridiques. Un recours sera déposé. On avisera en fonction des suites qui sera données à cette requête. Mais dans tous les cas, je ne lâcherai pas.

Entretien exclusif réalisé par Nabil Boughanem, pour La Gazette du Fennec

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