Le président de la JS Kabylie, Cherif Mellal, a remporté une petite mais précieuse victoire dans le bras de fer l’opposant au CSA et une partie des actionnaires de la SSPA. Dans l’absolu, il n’est pas complètement à l’abri d’un putsch, mais il a tout de même réussi à repousser l’échéance. Ce qui est une victoire en soi…
L’Assemblée générale extraordinaire qui allait signer, jeudi, l’acte de décès de Cherif Mellal en tant que président du conseil d’administration de la SSPA/JSK n’a pas eu lieu. Et pour cause, ce dernier, via un recours déposé le 9 février dernier, a réussi à obtenir son annulation pour vice de forme.
Pour rappel, le 18 janvier dernier, le tribunal administratif de Tizi-Ouzou avait rendu une ordonnance portant désignation d’un huissier de justice qui procédera à l’organisation d’une assemblée générale extraordinaire le 11 février 2021 pour la constitution d’un nouveau conseil d’administration.
Par cette démarche, les opposants de Cherif Mellal, en l’occurrence le nouveau président du CSA et la majeure partie des actionnaires, entendaient de le destituer et nommer un autre président à sa place.
Mais il fallait compter sans la ténacité de Cherif Mellal, qui entouré d’une équipe d’avocats, a trouvé comment faire avorter le putsch. Ce qui est une soi une victoire psychologique importante sur ses principaux opposants.
Car le 11 février est passé et Mellal est toujours en poste, jouissant de toutes ses prérogatives de président.
Les graves accusations de Benabderrahmane
Pourtant, la journée de mercredi a été riche en rebondissements. Quelques heures après l’annonce de la JSK par son principal réseau social de l’annulation de l’AGE du 11 février, le directeur général de la JSK et principal allié de Cherif Mellal a annoncé sa démission dans une lettre qui deviendra viral sur les réseaux sociaux.
Nassim Benabderrahmane, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a non seulement annoncé son retrait de la SSPA/JSK pour des « considérations personnelles », mais il portera tout de même au passage des accusations gravissimes contre la direction pour « avoir signé des documents officiels en mon nom et en mon absence ».
La démission de Nassim Benabderrahmane était censée alors rééquilibrer la balance après l’annulation de l’AGE, le matin. L’opposition l’a même perçue comme un coup de grâce. Mais là encore, il allait y avoir d’autres rebondissements.
Démission et retournement de situation
Moins de vingt quatre heures après l’annonce de la démission de Benabderrahmane, l’opposition a décidé de faire appel de l’annulation de l’AGE et déposé plainte pour usurpation d’identité et faux et usage de faux. Dans le même temps, une rencontre de réconciliation a été organisée entre Mellal et Benabderrahmane. Ce dernier a fini par revenir à de meilleurs sentiments et a été du voyage, vendredi à Bamako dans le cadre du match aller de la Coupe de la CAF face au Stade Malien.
Mellal s’est envolé donc au Mali avec la certitude d’avoir remporté une première bataille contre ses opposants. Cela ne lui garantit pas, il est vrai, une suite de parcours sereine, dans la mesure où il va devoir composer et cohabiter avec le CSA, actionnaire majoritaire à hauteur de 94%, bon gré mal gré dans les semaines qui viennent. D’ici là, il va devoir trouver encore une parade pour échapper au purgatoire…