Lobbyisme à la CAF : Quand la FAF se trompe de continent

Dernièrement, la Fédération algérienne de football (FAF) a accepté, illico-presto, la demande de son homologue palestinienne d’accueillir les matchs de sa sélection dans les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 en Algérie. La démarche est honorable. Cependant, elle est antiréglementaire (on se demande comment la FAF et la FPF ne le savait pas?) puisque les équipes nationales doivent jouer dans leurs zones respectives (AFC pour la Palestine). Parallèlement, alors que de nombreuses équipes nationales africaines n’ont pas de stades homologués par la FIFA, les responsables Dz n’ont pas jugé utile de se montrer disposés à les aider. Et ce dans l’espoir d’avoir leurs appuis dans les couloirs de la Confédération africaine de football (CAF). Une erreur stratégique manifeste. Lecture.

Dans la vie, les opportunités doivent être saisies. Et, pour le coup, elles étaient concrètes pour se rapprocher de certaines fédérations du continent et s’assurer de leur soutien pour l’avenir. Pour sa part, le Maroc et Faouzi Lekjaâ l’ont compris depuis un bon moment. Ainsi, ils proposent leurs infrastructures pour les Fédérations footballistiques d’Afrique en “détresse”.

Bien équipés mais devancé

Et il y a un fait notable: les Marocains ne disposent que de 3 enceintes qui sont aux normes FIFA contre 5 (7 si l’on y ajoute l’antre de Douéra et celui de Tizi-Ouzou qui vont bientôt être exploitables) pour l’Algérie. Cette dernière compte le stade Nelson Mandela de Baraki, le stade 5 juillet 1962 (Alger), le stade Chahid Hamlaoui (Constantine), le Stade 19 mai 1956 (Annaba) et le stade Miloud Hadefi (Oran). Un sacré atout pour notre pays. Toutefois, il reste inexploité au moment où un rapprochement avec certaines des 53 autres structures fédérales qui composent la Confédération africaine de football (CAF) est possible.

En revanche, la FAF s’est empressé à jouer les hôtes salvateurs (quand bien même la démarche est honorable) de l’équipe de la Palestine. Pendant ce temps là, la Fédération royale marocaine de football (FRMF) offrait l’hébergement à 7 Fédérations de la région CAF. « En application des dispositions des accords de partenariat et de coopération liant la FRMF à plusieurs associations africaines, la FRMF a répondu favorablement à la demande de plusieurs sélections d’organiser au Royaume du Maroc leurs matchs des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 », informait l’institution chapeautée par Lekjaâ.

Il était impératif de refaire le retard

Le Burkina Faso, le Niger, l’Ethiopie, le Tchad, Sao Tomé ainsi que… la Guinée et la Somalie, versées dans la même poule (G) que l’Algérie dans les “qualifiers” du Mondial 2026, ont eu leurs hébergements pour recevoir leurs adversaires.

On voit clairement que les Marocains font tout pour rester dans les bonnes grâces des instances africaines. Et, qui dit football dit aussi géopolitique, relations diplomatiques et influence au sein des structures. Dans ce registre, l’Algérie ne semble pas avoir l’intention de refaire ce retard alors qu’elle dispose de tous les moyens qui lui permettent de peser en Afrique.

Promptitude mal-localisée

Cette faiblesse a été ressentie lors des dernières élections pour intégrer le Comité Exécutif (ComEx) de la CAF avec l’échec cuisant de Djahid Zefizef face à Abdelhakim Al Shalmani (Libye). Et, à la FAF, on continue à tâtonner pour déblayer le le terrain en vue des élections “cafiennes”.

Manifestement, du côté de Dely Brahim, on préfère faire des propositions sans fondement réglementaire plutôt que d’aller au concret. A ce sujet, on peut relever qu’il était impossible pour la Palestine de jouer ses rencontres en dehors de sa zone (Asie/AFC). Et c’est stipulé dans la réglementation des éliminatoires. Un détail qui a échappé aux décideurs à la FAF poussés par le populisme aveuglant. Walid Sadi avec une opportunité en or pour montrer qu’il peut faire les choses différemment et permettre à la FAF de se donner les moyens de ses ambitions électorales à la CAF pour les années à venir. Et il a manqué le coche.