Il a voulu disputer la Coupe du Monde 2017 U20 avec la France. Mais il n’a pas été retenu. Il a rêvé de jouer l’EURO-2019 U21 sans qu’il ne soit dans la liste finale. Malgré cela, Maxime Lopez (22 ans) ne perd pas espoir pour jouer avec l’Équipe de France « seniors ». Et, dans son imaginaire, le milieu de terrain de l’Olympique de Marseille n’a « pas pensé à porter le maillot algérien… pour l’instant ». Cela a toujours été le cas si l’on remonte ses précédentes déclarations à ce propos.
Plus une alternative qu’un objectif, c’est ainsi que le Marseillais voit l’équipe nationale d’Algérie. Ce n’est pas de l’extrapolation ou de l’interprétation. Mais sa dernière sortie à ce sujet est pour le moins… ratée. Même s’il a voulu faire preuve d’honnêteté. Sans vraiment regarder en face la (sa?) réalité.
Dans un live vidéo sur Twitch, le Phocéen a évoqué une éventuelle venue chez El-Khadra dans l’avenir. « Honnêtement, je n’ai pensé à porter le maillot algérien pour l’instant », a-t-il avoué. Il ajoutera que « cette question on me l’a posée 500 000 fois. C’est vrai que mon frère à joué pour l’Algérie en équipe jeune et que ma mère est Algérienne aussi. J’ai la possibilité de jouer avec l’Algérie mais j’ai fait toutes mes catégories avec l’équipe de France et je compte y continuer et puis on verra », en précisant que « ce n’est pas pour autant que je mets de côté l’Algérie.»
Le râteau du Mondial 2017
C’est vrai, ce n’était pas la première fois qu’il a été interrogé sur ce sujet. Et sa position ne semble pas avoir vraiment changé. En mars 2017, il avait indiqué que « des personnes de la fédération algérienne ont essayé de m’approcher. Mais pour l’instant je suis focalisé sur l’équipe de France. Il n’y a pas eu de suite ». C’était du temps de Mohamed Raouraoua, ex-président de la Fédération algérienne de football (FAF), qui venait de dénicher un certain Ismaël Bennacer (on reviendra sur ça plus tard).
A cette époque, le lutin de l’OM de 1m67, âgé de 19 ans, visait le Mondial U20 avec les Bleuets : « Mon objectif premier, c’est la coupe du monde U-20 en Corée du Sud (20 mai-11 juin). Je ne me projette pas plus loin. J’ai été présélectionné pour un mini-tournoi. Jeudi, je saurai si je suis retenu. L’objectif, c’est d’être performant avec cette sélection et de faire le Mondial », avait-il vanté. Sauf qu’il n’était pas dans la liste finale de… Ludovic Batelli (tiens tiens).
L’EURO-2019 sous le nez
Après ce couac, la teneur de ses mots a, quelque peu, changé pour devenir plus atténués et moins catégorique. « Maman est de Béjaïa et je respecte beaucoup la sélection algérienne, ça serait un bon choix qui rendrait n’importe qui fier, on verra bien si on va me convoquer », a-t-il déclaré en mars 2018. C’était avant que l’EURO-2019 « espoirs » ne se profile. « C’est un objectif que j’ai en tête depuis le début de saison. J’ai fais toute la qualification à part à la fin où j’ai raté un ou deux matches. Maintenant que je suis revenu en sélection, je ne veux plus en sortir », propos daté de… mars 2019.
Problème, le coach Sylvain Ripoll n’en fera qu’un réserviste. Un autre râteau qu’il a considéré comme « la plus grosse déception depuis le début de ma carrière » car il pensait « avoir tout fait cette saison pour y aller, je pensais mériter d’y aller. Après, le sélectionneur fait ses choix, mais c’est vrai que ça a été très dur. C’est difficile à accepter. Je respecte le choix mais je n’ai pas eu d’explications, rien du tout. Je les soutiendrai quand même.»
Pas de place en EDF A
Un vrai « je t’aime, moi non plus » entre Lopez et la France. Celui qu’on compare parfois à Samir Nasri (même si ce dernier est nettement plus doué), un autre Franco-algérien qui a essayé de marcher sur les traces de Zidane et opté pour les Tricolores, veut forcer cette relation qui semble vouée à l’échec. A chaque fois repoussé, il pense qu’il finira par s’imposer chez les Bleus en s’obstinant. De faux espoirs suicidaires tant l’effectif de Didier Deschamps est embouteillé dans ce secteur de jeu avec les Pogba, Kanté, N’Dombélé voir Sissoko.
Ses chances d’intégrer les Champions du Monde 2018 en titre convergent vers le nul. Comme ce fut le cas dans les catégories jeunes. Chez les Olympiens, il n’est même pas un titulaire à part entière (27 apparitions cette saison dont 15 comme titulaire et 3 passe décisives). Il est un bon joueur de « seconde catégorie » dans la hiérarchie. Certainement pas assez pour aspirer à recevoir une convocation de l’EDF et son entre-jeu pléthorique.
Belmadi prendra acte
Footballistiquement, celui qui est d’un père espagnol et mère Dz « est quelqu’un doté d’une bonne lecture et vision du jeu » selon Serge Obré, responsable de l’école de foot du FC Burel avec lequel Lopez a fait ses premiers pas avant de rejoindre le centre de formation olympien en 2010. Le technicien parle d’un garçon qui a « un sens inné du déplacement » et sait « se servir des espaces malgré son petit gabarit.»
Ces qualités n’ont pas échappé au sélectionneur national Djamel Belmadi. D’ailleurs, il n’a pas nié le fait que le frère cadet de Julien Baila, qui avait joué pour l’EN lors du Mondial 2009 U17 disputé au Nigéria, l’intéressait. « Tous ceux qui ont la possibilité de rejoindre l’équipe nationale d’Algérie et c’est son cas, bien sûr que je le supervise, je le suis et j’y songe comme vous venez de le dire. Mais l’avoir approché, je ne l’ai pas encore fait pour plusieurs raisons, dont le fait qu’il est en équipe de France espoir, explique l’ancien coach d’Al-Duhail. Maintenant je ne sais pas ce qu’il souhaite décider pour son avenir en sélection. On va continuer à suivre et réfléchir, et peut-être qu’un jour on passera le cap de juste y songer.»
Cette sortie médiatique du driver des Guerriers du Sahara remonte à 5 mois de la CAN-2019 qu’il a remportée avec ses poulains dont l’excellent Bennacer, élu Meilleur joueur de l’épreuve. Les deux footballeurs ont le même âge et jouent dans le même secteur. Le Vert est titulaire au grand Milan AC quand Lopez ne joue pas tout le match souvent. C’est pour dire qu’il n’est pas en position de se faire désirer. Car, jusqu’à preuve du contraire, c’est lui qui a besoin de devenir international senior et non l’Algérie qui attend sa venue « salvatrice ». D’autant plus que, connaissant le tempérament de Belmadi, parler de l’équipe nationale de cette manière c’est flinguer sa carrière internationale.