L’herbe des stades de Baraki, Oran et Annaba cache sous ses racines un scandale qui risque d’exploser à la face des dirigeants du sport en Algérie. Alors que ces derniers ne cachaient pas leur fierté d’avoir proposé à l’Afrique lors du CHAN TotalEnergies-Algérie 2022 et la CAN U17 TotalEnergies-Algérie 2023 des pelouses aux allures de billard, nous apprenons que la société chargée de la pose et de l’entretien du gazon s’est retrouvée dans l’expectative. Des budgets colossaux ont été alloués par l’État algérien pour ces évènements, mais les prestataires n’ont pas été payés. Où est passé l’argent ?
C’est un avis général : l’Algérie peut se gargariser de disposer de quelques-unes des meilleures pelouses du continent africain. Alors qu’il y a deux ans à peine, l’herbe du stade Mustapha-Tchaker de Blida constituait une affaire d’État, suscitant un véritable débat public à savoir si elle serait prête pour accueillir le fameux match Algérie-Burkina Faso, comptant pour la dernière journée des qualifications pour le Mondial-2022. Depuis, beaucoup de chemin a été fait. L’herbe a repoussé dans nos stades. Et elle est si verte qu’elle a subjugué la CAF et les sélections qui ont participé au CHAN TotalEnergies-Algérie 2022 et la CAN U17 TotalEnergies-Algérie 2023.
Grâce à l’expertise et le savoir-faire d’une équipe d’experts algériens, les stades Miloud-Hadefi d’Oran, 19-Mai d’Annaba et Nelson-Mandela d’Alger disposent de pelouses cataloguées 5 étoiles selon les normes FIFA. De quoi en être fier. Naturellement. Sauf qu’en amont, on apprend que la société chargée des travaux de pose et d’entretien des pelouses, en l’occurrence Natural Grass Africa, s’est retrouvée dans une situation alarmante l’obligeant à quitter les lieux avec tout son matériel dès la fin de la compétition. “Les contrats d’entretien n’ont pas été signés et les promesses d’une régularisation de la situation n’ont pas été tenues. Sur le stade d’Oran, l’entreprise n’a pas reçu un centime en trente-six mois de travail“, a confié à La Gazette du Fennec une source proche du dossier. Idem à Baraki et Annaba alors que l’EN de Belmadi doit s’y produire le 20 juin prochain.
FAF ou MJS, qui paiera la note et les pots cassés ?
En gros, les employés de Natural Grass ont travaillé jour et nuit avec la pression de fournir les meilleures pelouses à l’occasion du CHAN et de la CAN U17 sans avoir aucune garantie d’être rémunérés en contre partie. Apparemment, toutes les parties (FAF, MJS, Wilaya) qui s’étaient engagées à régulariser la situation une fois le tournoi africain fini font le mort aujourd’hui laissant le gérant de ladite société au bord de la faillite. Drôle de façon en tous les cas de récompenser une compétence nationale qui vient d’être reçue avec les honneurs par le ministre des Sports tunisien visiblement ébahi par la qualité des pelouses algériennes que certains font exprès ou pas de dévaloriser. Également courtisé par la Côte d’Ivoire, pour l’entretien des pelouses en prévision de la CAN 2023, le prestataire algérien pourrait plier bagage et proposer ses services à l’étranger. Quant à l’Algérie, et ses nouveaux stades, elle fera sans doute appel à ces bons vieux experts étrangers payés trois fois plus cher mais qui savent verser des dessous de table alléchants…