La scène a fait le tour de la toile et a suscité des réactions diverses. Jeudi lors de la démonstration de l’Algérie contre le Cap Vert en amical, Islam Slimani a insisté auprès de Saïd Benrahma pour tirer et transformer le penalty qui a clos le festival offensif et scellé la victoire (5-1) de l’équipe nationale au stade Chahid Hamlaoui (Constantine). Un “penaltygate” qui n’en est pas vraiment un puisque les deux joueurs en question ont affiché leur solidarité mutuelle après la fin de la partie. D’ailleurs, on peut relever le fait que ce qui s’est passé peut caractériser n’importe quel attaquant sachant que les avant-centres aiment souvent marquer et se nourrissent de ça.
Tout au long du match face aux Capverdiens, Slimani a tenté de faire trembler les filets. En vain. Arrivait alors la 88e minute et cette faute dans la surface obtenue par Benrahma. On aurait pu penser que l’ailier gauche de West Ham allait se faire justice lui-même puisqu’il a tout de suite pris le ballon. Sauf que Slimani le lui a enlevé des mains en insistant sur le fait que c’est à lui de le botter.
L’obsession de conforter le record et effacer la disette
L’argument du fer de lance était qu’il est “le deuxième tireur dans la hiérarchie derrière Riyad Mahrez”. Ce dernier n’étant plus sur la pelouse car remplacé un quart d’heure plus tôt, c’était à SuperSlim d’exécuter la sentence. Certes, le pensionnaire de Coritiba FC (Brésil) aurait pu offrir le péno à Benrahma qui a du mal à se libérer avec les Fennecs. En effet, on notera qu’il n’a pas marqué lors de ses 11 dernières capes au moment où il sait qu’il est en sursis dans les plans de Djamel Belmadi.
Quelqu'un pourrait nous expliquer cette attitude de Slimani envers Benrahma ? Invraisemblable 😏.#Algerie #Algeria #TeamDZ 🇩🇿 pic.twitter.com/RxLUQEwUoQ
— FARID BOUSSALEM (@faridmca1921) October 12, 2023
Malheureusement, même Slimani a ressenti un grand besoin de marquer pour deux raisons. La première est qu’il n’a fait trembler les filets que 2 fois seulement sur les 11 dernières apparitions restant même muet lors de 5 sorties de suite avant ce duel face aux Requins Bleus. Ce régime est sensiblement à la baisse pour le baroudeur historique d’El-Khadra (43 pions).
En parlant de cette marque, il faut aussi comprendre qu’à 35 ans, Slimani veut la consolider sachant qu’il est n’est pas loin de raccrocher les crampons. De plus, il y a Mahrez (30 buts) qui a des chances (bien que minimes) de le rattraper. Un brin d’égoïsme avec un paradoxe: Slimani est le 2e meilleur passeur de tous les temps pour l’EN avec 20 offrandes. Seul Mahrez fait mieux avec 33 assists.
La plaidoirie est plus gênante que l’indélicatesse
Proche de la retraite, l’ancien joueur du CR Belouizdad essaie de sécuriser son acquis. Il s’est montré peu adroit et a manqué de délicatesse. Mais, sur le plan hiérarchique et statistique, cela peut être compréhensible. En revanche, ses propos pour évoquer l'”incident” après le match, il aurait pu s’en passer car sa carrière immense devait suffire pour plaider pour lui. “Les gens me critiquent juste parce que je suis né en Algérie”, a-t-il notamment lâché.
Le parallèle sous-entendu entre les joueurs locaux et binationaux n’a pas franchement lieu d’être car le sélectionneur a toujours essayé d’abolir cette idée dans ses discours. Aussi, on peut rappeler que Riyad Mahrez n’a pas manqué d’offrir un penalty à Baghdad Bounedjah, en manque de confiance, lors du large succès (5-0) contre la Zambie en novembre 2019. Fait notable: Mahrez n’avait même pas fait mouche dans ce match. Deux états d’esprit distincts. Mais tout le monde ne se ressemble pas.
Algérie-Cap Vert (5-1) : Slimani réagit au « penaltygate » et règle ses comptes !