En engageant Vladimir Petkovic en mars dernier, la fédération algérienne de football (FAF) voulait tourner définitivement la page Belmadi. Le mode opératoire du Bosnien se veut distinct par rapport à son prédécesseur. En effet, ce dernier semblait moins impliqué pour ce qui est du football local. Après, on peut penser que l’instance force le nouveau sélectionneur à montrer qu’il fait les choses différemment. Pour quel(s)-résultat(s) ?
Petkovic a amorcé un rapprochement avec le football circus national. Pour ce faire, il a entamé des visites chez les différents clubs de l’élite algérienne. S’il n’a jamais porté un intérêt pour la balle ronde domestique, Belmadi avait sa stratégie. Et il n’avait pas forcément compté que sur les binationaux dans son management. A ce sujet, on peut relever que 4 des 11 joueurs qui ont débuté la finale de la CAN-2019 étaient d’anciens locaux. D’ailleurs, il s’attelait même à demander à ne plus s’entêter à faire un distinguo entre les expatriés et les locaux. Pour lui, “tous ceux qui ont un S12 sont sélectionnables”.
Un peu trop… folklorique
A présent, après son départ, la FAF, présidée par Walid Sadi, semble vouloir prouver que le choix de Petkovic est judicieux et conforme à une nouvelle approche. Ainsi, l’opération séduction est poussée à l’extrême avec un driver de l’EN auquel on inflige la “corvée” d’assister à des matchs d’un niveau très moyen et avec des joueurs qui n’ont (sauf pour ceux qui cachent le soleil avec un tamis) pas le bagage nécessaire pour être sélectionnés chez les Verts. A quelques exceptions près.
Le folklore est installé. Sans qu’il ne puisse changer la réalité qu’on connaît tous: les locaux ne remplissent pas les cases d’exigences propres niveau international. Dès lors, cet intérêt, qu’on pense exagéré et surjoué pour des fins autres que sportives, ne changera rien à la réalité de notre balle ronde nationale. Et ça en vient même à tourner en rond pour une discipline qui souffre de ces maux de toujours (bricolage, absence de centres de formations, gaspillage de l’argent public… etc). Certes, cette attention de Petkovic peut être encourageante. Cependant, il y a cette conviction que la majorité des locaux partent avec un handicap. Et rares sont ceux qui parviennent à le surmonter.