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Rayan Aït-Nouri : “Pour l’instant, je n’ai reçu aucune demande de l’Algérie”

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ait nouri dos angers
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Le latéral gauche du SCO d’Angers, Rayan Aït-Nouri a accordé un long entretien au magazine Onze Mondial où il s’est exprimé sur son avenir international. Agé de seulement 18 ans et déjà surclassé avec l’EDF Espoir, le talentueux franco-algérien a donné des précisions sur son choix de carrière qu’il sera amené à faire dans quelques temps. Pour l’heure, il n’est pas pressé mais ne ferme aucune porte.

À Angers, Rayan Aït-Nouri n’est pas un joueur comme les autres. Dès que son représentant, Jorge Mendes, débarque au club, la nouvelle fait le tour des médias. Et pour obtenir un entretien avec le latéral de 18 ans, il faut l’accord du coach et du président. Pourtant, lorsqu’on rencontre l’intéressé, sa simplicité et son naturel sautent aux yeux

Ce n’est pas ta première interview. Tu gères l’exercice ?

Oui c’est bon, tranquille. Je connais un peu.

Enfance

Comment s’est déroulée ton enfance ?

Je me présente, Rayan Ait-Nouri, 18 ans, arrière gauche au SCO d’Angers. J’ai signé mon premier contrat pro à 16 ans. J’ai commencé le foot à l’âge de 7 ans. J’ai grandi dans le 94, à Val de Fontenay. J’ai commencé dans le club de ma ville, à l’AS Val de Fontenay. J’ai fait toutes mes années là-bas, après je suis parti à l’USF, puis Le Perreux, le Paris FC et j’ai signé à Angers. J’ai grandi à Val de Fontenay avec mes deux petites sœurs, mon grand frère, ma mère et mon père.

Tu étais quel type de garçon ?

J’étais un garçon réservé, timide. Mais je suis quand même sociable, j’aime bien parler avec les gens, j’aime bien écouter, apprendre…

Tu étais comment à l’école ?

C’était compliqué, je n’aimais pas trop l’école (sourire). Quand j’étais petit, ma mère m’obligeait à y aller, à travailler. Ce n’était pas trop mon truc, je préférais jouer au foot. J’attendais la récré pour jouer au foot avec mes potes dans la cour ! Sinon, ça allait en soi, j’écoutais, je ne faisais pas n’importe quoi. Mais je n’aimais pas l’école.

Tu n’as pas essayé d’autres sports avant le foot ?

Non, que le foot. Mes parents m’ont inscrit quand j’étais petit et j’ai direct accroché, même à la maison, je jouais tout le temps au foot ! Aucun autre sport ne m’attirait.

Tu as une histoire marquante par rapport à ton enfance ?

Ce n’est pas une anecdote, mais comme je travaillais mal à l’école, ma mère m’avait interdit de foot pendant 6 mois ! Ça m’avait énervé. Quand j’étais revenu, j’avais perdu mon niveau, ça m’avait marqué. J’étais énervé contre ma mère, mais je la comprends maintenant, elle ne savait pas que le football allait devenir mon métier. Ma mère pensait que ma réussite ne pouvait que passer par l’école. Elle voulait que je me concentre sur l’école. Mon père arrivait à m’imaginer un peu footballeur, pas ma mère. Elle s’en foutait du foot. Après, j’ai signé pro et j’ai arrêté l’école en première, car c’était compliqué avec les entraînements, je ne pouvais plus suivre…

Formation

chabane et ait nouri

Comment as-tu été recruté par Angers ?

Au tout début, on avait une détection avec la sélection, Île de France. Axel Lablatinière – qui était là par hasard, il n’était pas venu pour moi à la base – m’a repéré et m’a ramené en détection ici, mais je m’étais blessé donc ça n’avait pas fonctionné. Par la suite, il m’avait à nouveau invité à un tournoi à Châteaubriant et les coachs m’ont bien aimé, du coup j’ai signé !

TU as galéré avant de trouver un club pro ?

Oui, j’ai fait des essais à Nantes, Toulouse, Valenciennes, Auxerre, mais je n’ai jamais été pris. Angers est le seul club qui m’a ouvert ses portes.

Qu’est-ce qui bloquait ?

J’étais peut-être trop jeune, j’avais de la pression, alors qu’à Angers, j’étais un peu plus âgé. Je suis allé à Angers déterminé à signer, je ne voulais plus perdre de temps. Et ça s’est fait.

Ces échecs n’étaient pas trop difficiles ?

C’était compliqué, mais ma mère me disait de continuer, de ne pas lâcher, de ne pas baisser les bras et que ça allait venir, c’est ce qui s’est produit grâce à Dieu.

Pas trop compliqué de quitter le cocon familial ?

Au début, c’était dur. J’étais dégoûté, je pleurais parce que je voulais revoir mes parents. C’était la première fois pour moi, je ne savais pas que c’était si dur. Mais avec le temps, je me suis fait beaucoup d’amis ici. Ça allait mieux.

Tu n’imaginais pas un centre de formation comme ça ?

Non, c’est vrai que je n’imaginais pas ça comme ça, je pensais qu’on allait tous être heureux… Il y a eu des moments durs : quand tu ne joues pas, que tu n’es pas convoqué. Dans ces cas-là, tu penses à tes parents, tu te dis qu’il faut rentrer, mais grâce à mes amis, j’ai tenu bon.

Quels sont tes meilleurs souvenirs du centre de formation ?

Je n’ai pas un souvenir en particulier, j’en ai plein ! Je me suis fait beaucoup d’amis, j’ai tissé beaucoup de liens, je suis content.

Et les mauvais souvenirs ?

Je me souviens que lors du premier match U17 deuxième année, je revenais de blessure et je n’ai pas été convoqué. Je n’étais pas satisfait, j’étais mécontent, mais j’ai continué à bosser pour que le coach me donne ma chance. Je l’ai saisie et ça a fonctionné, car dans la foulée, j’ai signé pro.

Tu décrirais comment le centre de formation d’Angers ?

Il est super ! Il y a de très bonnes personnes, les coachs sont toujours derrière nous pour nous conseiller, nous aider. Les surveillants et les cuistos au centre sont cools. Ces souvenirs resteront à vie.

Tu as une anecdote sur ta formation ?

Avec un ancien collègue, Abdellah Lemaangr, qui n’est plus là maintenant, on a fêté son anniversaire et du coup on a un peu fait n’importe quoi au centre. On avait commandé des pizzas, c’était marrant. S’il lit cette interview, il saura se reconnaître. Après, le coach Abdel (Bouhazama, ndlr) nous a attrapés et nous a engueulés, mais ça reste un bon souvenir.

Quelqu’un t’a marqué durant la formation ?

Le coach Abdel est quelqu’un de très important. Les coachs Viaud et Auriac aussi ont toujours été derrière moi. Ils m’ont aidé à réaliser mon rêve de signer pro ! Ils m’ont toujours fait progresser, ils m’ont aidé dans les bons comme dans les mauvais moments. Moi, je ne parlais pas, je bossais pour atteindre mon objectif.

Angers

Qu’as-tu ressenti au moment de signer ton contrat pro ?

Une fierté ! J’étais très heureux, content pour mes parents, car je les voyais fiers, et ça me rendait heureux.

Tu pensais signer pro si rapidement ?

Non, pas si vite ! C’était mon but, je savais que ça allait venir un jour, mais je ne pensais pas que ça allait arriver si vite.

C’est que tu ne croyais pas assez en toi ?

Je croyais en moi, je savais que j’allais signer pro un jour ou l’autre. Mais à l’âge de 16 ans, c’est très rare ! Je me suis dit : je le prends comme ça, je signe et on verra ou ça va me mener !

Tu as hésité ?

Non, mon but était de signer pro dans mon club formateur. Quoi qu’il arrive, je voulais signer professionnel ici. Dès que l’opportunité est venue, je n’ai pas hésité.

Petit, tu imaginais comment ta première chez les pros ?

Franchement, quand je suis arrivé à 16 ans, je ne me sentais pas forcément prêt. Ça change des entraînements avec les U17 ou les U19, avec les pros, ça demande beaucoup plus d’intensité. Mais les coachs, les préparateurs physiques et les kinés m’ont aidé et mis dans les meilleures conditions pour que je réussisse ma première en pro.

Avant de disputer ton premier match, tu l’imaginais comment ?

En fait, contre Paris, je ne savais pas que j’allais rentrer parce que j’étais remplaçant. Déjà, la première fois que j’ai été convoqué dans le groupe, j’étais super content, du coup, le soir, j’imaginais ce que j’allais faire sur le terrain si jamais je rentrais. Ma première, c’était contre le PSG et vu que c’était un match important, je m’étais dit que je n’allais pas entrer. On perd 3-1 et le coach m’appelle, alors je n’ai même pas eu le temps de penser. J’ai pris ça comme ça venait, en me disant que j’avais une chance et que ça n’allait peut-être plus revenir. J’ai essayé de faire mon jeu, sur les 10 minutes que j’ai eues…

Tu pensais à quoi la veille ?

Ma première dans le groupe, c’était contre Strasbourg. Je pensais à quoi faire sur le terrain avec les supporters. Niveau pression, ça allait. Mais quand on t’appelle pour rentrer contre Paris, c’est différent, c’est une grande équipe. Ce n’est jamais pareil face au PSG.

C’était comment ta première ?

Il y avait des grands joueurs en face : Mbappé, Neymar… C’était une fierté de jouer contre eux, j’étais grave content. Après, je me suis dit que je devais prendre ce match comme un autre. J’ai fait ce que j’avais à faire.

Tu pensais jouer si tôt avec les pros ?

C’est sûr qu’avec le président, j’avais un projet en tête, m’entraîner avec les pros le maximum pour m’intégrer au mieux avec eux. Alors quand c’est venu, je me suis dit : « Si je suis là, je le mérite ». J’étais sans pression.

Pas trop bizarre de se retrouver dans un vestiaire d’adultes ?

Avant, j’étais avec tous mes amis du centre. Au début, je m’entraînais avec les pros en restant dans le vestiaire des jeunes, ensuite, j’ai changé de vestiaire et j’ai très bien été accueilli. Ils m’ont mis à l’aise, dans de bonnes conditions. J’étais le petit du vestiaire, les gars m’ont conseillé.

Tu as ressenti la différence d’âge ?

Avec mes amis en U17, on ne faisait que rigoler, là, c’est un peu plus mature, plus sérieux.

Comment est le coach ?

J’ai une super relation avec lui. Au début, il avait confiance en moi, mais il ne me faisait pas jouer, ce que je comprenais. Je n’étais pas encore prêt, je le sentais moi-même. Du coup, il a attendu le bon moment pour me lancer. Je le remercie ainsi que le staff.

Sur le coup, tu comprenais qu’il ne te fasse pas jouer ?

Oui, car je me disais que s’il ne me faisait pas jouer, c’est qu’il avait des raisons. Je n’étais pas encore prêt, il ne voulait pas me griller trop tôt… Il a attendu le bon moment pour me lancer. J’en suis satisfait, ça marche bien pour l’instant.

Qui t’a pris sous son aile ?

Isma (Ismaël Traoré) m’a bien pris sous son aile, il m’a guidé, donné des conseils. Mais au bout d’un an, je m’entendais bien avec tout le monde et tout le monde s’entendait bien avec moi. J’ai de vrais amis dans le vestiaire comme Ibra Cissé, Wilfried Kanga, Anthony Gomez, Zinédine Ould Khaled…

Comment juges-tu le niveau de la L1 ?

La Ligue 1, ça va très vite, il ne faut pas faire la moindre erreur, il faut toujours rester concentré, à l’écoute, communiquer. Je l’imaginais comme ça, à ce niveau. Je savais que ça allait être dur, mais j’étais prêt à m’accrocher. J’essaie de réaliser des performances chaque week-end.

Des choses t’ont surpris ?

L’intensité m’a vraiment surpris, le physique aussi. Ça court de partout, on sent vraiment la différence avec les U19.

Personnalité

rayan ait nouri bravo angers

Si tu devais présenter Rayan, tu dirais quoi ?

Je suis une personne très sociable, j’aime bien aller vers les gens, les mettre dans de bonnes conditions. Par exemple, Anthony Gomez qui a signé pro après moi, j’ai tout fait pour l’intégrer avec le reste du groupe. J’ai essayé de lui fait part de ma petite expérience avec le groupe. Je suis généreux aussi.

Ça fait quoi d’être considéré comme un joueur très prometteur ?

Ça fait plaisir ! J’essaie de rester concentré sur le football, je laisse l’extra-sportif de côté. Mon but, c’est le football, le terrain, de réaliser des bonnes performances le week-end et disputer le plus de matchs possible !

L’étiquette de « futur grand » est dure à porter ?

Ça me fait plaisir. Mais comme je t’ai dit, je laisse les journaux et tout ce qui se dit autour de côté. Je reste concentré sur le terrain et j’essaie de faire les meilleures performances tous les week-ends.

Tu es un gros travailleur ?

 J’aime travailler, c’est dans ma nature. Je me donne à 100% à chaque entraînement. Je fais gaffe à ce que je mange, à l’heure à laquelle je me couche, toute mon hygiène de vie… Il y a un préparateur physique qui m’encadre bien donc je suis satisfait.

Désormais, tu habites seul, ça change du centre ?

Si j’avais pu rester, je serais resté au centre, mais à l’âge de 18 ans, on ne peut plus. On doit avoir un appartement. Ça change un peu désormais, il y a plus de responsabilités, je me fais à manger tout seul (rires). Je reste dans les choses simples : les pâtes (sourire) !

Comment gères-tu ta communication sur les réseaux sociaux et en dehors, ainsi que ta nouvelle notoriété ?

Ça fait plaisir de voir des gens me suivre, mais j’essaie de faire attention aux réseaux sociaux. Pour le reste, je suis plutôt casanier donc ça va. Je dors, je me repose, je regarde des films. En ce moment, je regarde Narcos.

Il y a des personnages de films ou séries qui t’inspirent ?

J’aime bien Karim dans « Les Deguns », il me fait rire ! Je me retrouve en lui, car j’essaie de faire rire les gens.

Tu as des surnoms ?

Non, pas en particulier.

Quelle est la place de ta famille dans ta carrière ?

C’est le truc le plus important pour moi. Ma mère, mon père, mes deux sœurs et mon frère ont toujours été là pour me pousser. Bon, mes sœurs et ma mère ne connaissent pas vraiment le football, mais elles sont toujours là pour me pousser. Mes parents m’ont transmis des valeurs de respect. Mon frère m’a beaucoup suivi, il m’a fait des entraînements personnels, je tiens vraiment à tous les remercier.

Du coup tu ne parles pas de foot avec ta maman ?

Non, jamais avec elle. Elle m’apprend les choses de la vie, mais pas le foot. Avec mon père, on en parle beaucoup. À chaque fois, j’en parle avec lui. Il aime bien.

Tu as hâte de devenir une star ?

J’espère jouer dans les meilleurs clubs et faire la meilleure carrière possible. On verra comment ça va se passer. Pour le moment, je suis très heureux au SCO, je fonctionne étape par étape. Je suis dans un groupe qui vit très bien. Le coach et le staff me font confiance. Je suis content et j’espère continuer au maximum.

Quel est ton plus grand objectif ?

Jouer la Ligue des Champions et pourquoi pas la remporter ! Pour l’instant, c’est étape par étape.

C’est quoi la journée type de Rayan ?

Je me réveille le matin, 8h, petit déjeuner. Ensuite, entraînement à 9h15. Je termine, je vais en salle, je bosse avec Ben (préparateur physique, ndlr) qui nous fait des grosses séances. Puis le repas au centre avec mes amis. Retour à la maison, sieste avec film ou série. Et j’essaie de sortir un peu en ville, faire les magasins, et puis maison, repas et je dors. Je n’ai pas de voiture, ni de permis, alors je me déplace à pied, en vélo ou en trottinette !

Comment réagissent les supporters qui te voient en trottinette ou en vélo ?

Ça les fait rire ! La dernière fois, j’en ai vu en train de rigoler quand ils m’ont vu ! Le permis, c’est important et ça m’avantagera. Mais pour l’instant, je passe le code, puis la conduite, j’espère l’avoir. J’en ai marre de me déplacer en trottinette. 

On parle beaucoup de ton agent, Jorge Mendes, comment gères-tu ça ?

Je le gère très bien. Il est la pour me faire avancer. Tout ce qui est extra-sportif, c’est mon père qui gère. Moi, je suis focus sur le terrain. La relation s’était faite par un intermédiaire qui a eu mon père au téléphone. Mon père a apprécié le discours et tout s’est enchaîné. Je l’ai déjà rencontré et j’ai échangé avec lui, je suis content.

Comment se sont passés tes échanges avec lui ?

On a parlé comme qu’hommes, c’était la première fois que je le voyais. Il m’a donné des conseils, mais il parle plus avec mon père. Moi, je ne pense qu’au terrain.

Il t’a fait quelle impression ? Sachant qu’il gère Cristiano Ronaldo…

Au début, ça impressionne forcément, surtout quand on voit les joueurs qu’il gère. Qu’il se déplace pour moi, c’était une immense fierté. J’étais très content de le voir en vrai.

Comment ne pas perdre la tête quand on entend son nom associé à tous les plus grands clubs ?

J’ai une famille qui m’encadre très bien et qui m’aide à garder la tête sur les épaules. Ça fait toujours plaisir de voir des grands clubs s’intéresser à moi. Mais mon but, c’est d’enchaîner les matchs avec mon club formateur, c’est mon objectif depuis le début. J’espère en réaliser d’autres.

Quand on parle de 10, 15, 20 millions pour toi, ça te fait quel effet ?

Il y a un gros changement par rapport au temps ou j’étais à Val de Fontenay. J’étais prêt à tout ça, à entendre de telles sommes, mais c’est extra-sportif encore une fois, je ne m’en occupe pas. Ce qui me rend heureux, c‘est quand je joue. Donc le reste, je m’en fiche un peu.

Tu travailles ta communication ?

C’est important ! Ce n’est pas quelque chose que je travaille en particulier, j’y vais au talent comme on dit (rires). Pour l’instant, je gère ça tout seul. Personne ne me conseille.

Style de jeu

Tu te définis comme quel type de joueur ?

Je suis un joueur qui aime jouer au ballon, le garder un peu et créer le surnombre offensivement en percutant, en apportant de la fraîcheur sur le côté. Mais je suis défenseur, donc mon but, c’est de bien défendre. J’essaie de rester concentré sur ma tâche première, car en Ligue 1, ça va plus vite. De toute façon, les anciens me disent quand il faut que je me replace.

Si tu devais parler de tes points forts ?

Apporter le surnombre, percuter, mettre de la vitesse, centrer, ce sont mes points forts. J’ai fait beaucoup de progrès tactiquement. Le coach m’a bien conseillé, mais il faut encore que je bosse dessus.

Angers a la réputation d’être une équipe très défensive. Sur le papier, tu ne corresponds pas à ce style… 

C’est sûr, on est une équipe solide défensivement. Mais c’est un mal pour un bien. C’était une de mes faiblesses, je progresse sur cet aspect. J’essaie de bien penser à mes tâches défensives.

Comment on passe de numéro 10 à latéral ?

Il y a un changement. Numéro 10, on est plus dans la dernière passe, on défend moins, puis je suis passé arrière gauche. Dès la première fois ou j’ai joué à ce poste, j’ai accroché. Dans ce rôle, tu fais beaucoup d’efforts, tu as beaucoup le ballon et tu as le jeu face à toi. J’ai bien aimé.

Ton passé de numéro 10 t’aide dans ton rôle d’arrière gauche ?

Oui ! J’ai plus de facilités techniques, car j’étais numéro 10. Maintenant, mon but est de bien travailler derrière en restant solide.

La France a souvent eu du mal avec les latéraux, là, tu arrives dans une période où il y a du choix…

C’est vrai qu’il y a de très bons latéraux en équipe de France, mais pour l’instant, je ne pense pas à ça. Ça m’arrive de regarder des vidéos de Benjamin Mendy, Ferland Mendy, Lucas Hernandez, Lucas Digne, j’aime bien les voir jouer, observer comment ils se placent, ça m’aide dans ma progression.

Tu te comparerais à qui aujourd’hui ?

Je ne sais pas du tout. Je ne me compare à personne, j’ai ma propre identité.

Et ceux qui t’inspirent ?

J’aime bien Marcelo, Roberston et aussi Benjamin Mendy.

Devenir le meilleur à ce poste, c’est un objectif ?

Forcément, mais on en est loin ! Pour l’instant, il faut que je continue à travailler, à bien bosser, rester concentré, humble, écouter les consignes des coachs, enchaîner les matchs. On verra par la suite si ça arrive, même si c’est dans longtemps.

Sélection

L’équipe de France représente quoi pour toi ?

Je suis chez les Espoirs avec des joueurs plus âgés. C’est une fierté et un immense plaisir de porter le maillot bleu. J’essaie d’enchaîner les performances pour que le sélectionneur me prenne à chaque fois.

Ça fait quoi d’être le plus jeune de l’effectif espoir ?

Au début, j’étais surpris quand le coach me l’a annoncé. J’étais habitué à être avec les plus jeunes du coup, quand je suis arrivé devant le bâtiment des Espoirs, ça m’a fait tout drôle. Mais ça veut dire que j’ai franchi un cap, un palier et direct, les gars m’ont mis dans les bonnes conditions. Je me suis très vite intégré. Maintenant, je ne suis plus le plus jeune, il y a Camavinga.

Il y a beaucoup de jeunes comme toi qui émergent, comment vois-tu ça ?

Ça fait plaisir ! William Saliba, on était ensemble en U19, il a signé à Arsenal et il joue à Saint-Étienne, il fait ses matchs, même sil est blessé. Eduardo Camavinga, je viens juste de le connaître, c’est une très bonne personne. C’est la preuve qu’il n’y a pas d’âge pour jouer au foot. Si tu es bon, on te met. Ils sont bons dans leur club, ils jouent, comme moi.

Les Jeux Olympiques, c’est un objectif ?

Oui. Mais c’est encore loin. La prochaine trêve est dans trois mois, pour l’instant, mon objectif est de performer au mieux avec Angers.

On parle beaucoup de toi en Algérie, pas trop difficile à gérer ?

Je vois ça ! Je suis Algérien et très fier de mes origines, mais voilà, je suis en équipe de France Espoirs. Beaucoup aimeraient me voir avec la sélection algérienne. Pour l’instant, je n’ai reçu aucune demande que ce soit avec les A de l’Algérie ou de la France. Je suis très content pour le moment avec les Espoirs. Je n’ai pas encore de choix à faire. J’ai toujours été en équipe de France. Je n’y pense pas actuellement, je reste focus uniquement sur les Espoirs. Je ne pense pas aux A de la France ou de l’Algérie. Tant que l’occasion ne se présente pas, je n’y pense pas.

Conclusion

Tu as des rêves ?

Hors foot, c’est que toute ma famille soit contente et fière de moi. Je veux les mettre bien. Dans le foot, c’est gagner la Ligue des Champions et la Coupe du Monde.

Des clubs te font rêver ?

Il y en a, c’est sûr. Le club que je supporte depuis tout petit, c’est le Real Madrid. J’aime bien Cristiano Ronaldo, Marcelo, Karim Benzema…

Si tu n’avais pas été footballeur, tu aurais fait quoi ?

Franchement, je n’ai pas d’idée en tête. Je voulais juste devenir footballeur professionnel. Comme je n’étais pas bon à l’école, je n’avais pas de métier en tête.

Si tu étais journaliste, tu poserais quelle question à Rayan Aït Nouri ?

Je lui demanderais : « Est-ce qu’aujourd’hui, il est content et satisfait du chemin parcouru ? »

Et tu répondrais quoi ?

Pour l’instant, oui. Je suis fier de tout ce que j’ai pu faire jusqu’à présent, rendre ma famille heureuse. C’était mon but. Je joue, je m’entends bien avec tout le monde, donc je suis très content.

Si tu devais finir l’interview par une phrase qui te représente, tu dirais quoi ?

Pas facile comme question (il réfléchit). Le pire, c’est que je m’y attendais à cette question. Je dirais : « Je viens tellement de loin que je suis obligé de réussir ». C’est une phrase qui prouve à quel point j’ai envie d’atteindre mes objectifs, j’ai faim.

Si tu devais te donner une note pour cette interview, tu te mettrais quoi ?

Je dirais 6/10. C’est la première fois que je fais une longue interview. D’habitude, c’est court. Du coup, je sais y répondre. Mais là, tu m’as posé des questions inhabituelles. J’avais du mal des fois (rires). Quand tu m’as demandé de parler de ma relation avec Jorge Mendes, c’était compliqué à répondre. Alors qu’à la fin des matchs, on te demande comment s’est passée la rencontre, ça, c’est facile à répondre. Là, c’était plus dur, ça demandait plus de réflexion. C’est un bon exercice. Je suis content d’avoir fait cette interview, c’est le principal.

Source : Onze Mondial

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