Douze jours après son intronisation à la tête de la Fédération algérienne de football (FAF), Walid Sadi a décidé, à l’issue de la première réunion de son Bureau Fédéral, de neutraliser Abdelkrim Medouar, désormais ex-président de la Ligue de Football Professionnel (LFP). Il y avait de l’eau dans le gaz entre les deux hommes. Et Medouar a pris la conduite d’évacuation.
La FAF l’a annoncé mardi, tard dans la nuit, sur son site officiel. Elle informait qu’« en application des dispositions des articles 14.2 et 36.20 des statuts de la FAF, l’organe de direction de la Ligue de football professionnel est suspendu, avec effet immédiat, jusqu’à la prochaine assemblée générale, pour violation des lois et règlements en vigueur ».
Défaillances manifestes dans la gestion
Aussi, la structure fédérale précise qu’« elle se réserve le droit d’engager une procédure d’audit et de contrôle de gestion de la Ligue de football professionnel ». Ainsi, on peut croire que des casseroles se cachent dans les cases des dossiers de la LFP.
Il faut dire que cette mise à l’écart de Medouar n’a pas que le règlement de compte personnel par rapport à Sadi comme motivation. En effet, il y une gestion chaotique constatée ces dernières années au niveau de la LFP. Que ce soit en termes de sponsoring, octroi des licences, naming et -surtout- le calendrier footballistique, rien n’allait vraiment trop.
D’ailleurs, tout de suite après son élection, Sadi s’était demandé « comment le championnat commence sans coordination entre la LFP et les présidents des clubs ? On parle d’un championnat professionnel et certains clubs n’ont pas pu encore enregistrer leurs nouveaux joueurs ? ». En outre, le successeur de Djahid Zefizef lâchait :« Non, je ne suis guère satisfait de cette gestion. Je vais concerter les membres de mon bureau et on va prendre les décisions qui s’imposent. Il n’est pas question de revenir en arrière ». L’alerte éviction retentissait déjà.
La pique fatale
Ce ressentiment trouve aussi motivation dans les déclarations provocantes de Medouar qui pensait pouvoir briguer la présidence de la FAF. « Il y a un candidat qui n’apparaît que lors des élections avant de disparaître après », lâchait celui qui avait, dans des circonstances similaires, pris le relais du défunt Mahfoud Kerbadj en 2018 à la LFP du temps de Kheireddine Zetchi. La cible était alors Walid Sadi, qui deviendra quelques jours plus tard l’homme fort de la balle ronde Dz. De l’autodestruction.
Élu en décembre 2021 pour un nouveau mandat, Medouar n’ira pas au terme de son quadriennat. La délégation étant soustraite à la LFP par la FAF, “la gestion de la compétition est rattachée directement à la FAF, un comité dirigé par M. Mohamed Amine Mesloug, membre du bureau fédéral est désigné pour gérer la transition”. Et ce dans l’attente de convoquer une Assemblée générale et élire un nouveau patron de l’instance. Échec et mat!