Amir Sayoud continue de briller en Saudi Pro League depuis le début de la saison. Ses performances avec Al-Raed FC, qu’il a rejoint cet été, sont dans la continuité de ce qu’il montre depuis près de 3 ans. Malgré cela, Djamel Belmadi n’a jamais jugé utile de donner une opportunité au joueur. Pourtant, le meneur de jeu, qui serait présent dans la liste élargie de septembre, ne manque pas d’atouts technique et physique pour mériter une sélection. Analyse.
le 18 décembre 2021, Amir Sayoud se montrait décisif avec l’EN A’ de Madjid Bougherra. D’une limpide frappe du pied gauche partie se loger dans la lucarne tunisienne, il décantait la situation en finale de la Coupe Arabe FIFA 2021 au Qatar.
Profil rare pour schéma inadapté
Le but est l’illustration parfaite du jeu de Sayoud. Il aime être dans le cœur du jeu. Avec de l’espace devant lui. Et c’est le contraire du dispositif mis en place par Djamel Belmadi chez les A avec la préférence de jouer avec deux milieux avancés et sans meneur de jeu unique. D’ailleurs, la fois où Belaïli a été expérimenté dans ce même poste à la CAN-2021, il y a eu une grosse défaillance.
Malgré son but d’anthologie dans l’épreuve arabe, Sayoud est resté en dehors des plans de Belmadi qui n’a pas jugé utile de, ne serait-ce, lui donner l’opportunité de voir ce qu’il peut apporter aux Fennecs avec son profil unique. Sayoud a le tort d’être un vrai “numéro 10” qui sont en voie de disparition dans le football moderne. Il est aujourd’hui peu courant, voire très rare, qu’un coach joue avec un 10.
Aujourd’hui, on parle du 11e joueur le mieux noté de la Saudi Pro League selon Sofascore. Et quand on sait la qualité des joueurs qui activent dans le championnat saoudien depuis un moment, on peut avancer sans crainte que l’ex pensionnaire de l’ES Sétif a le potentiel qui lui permet d’apporter un plus à la sélection dans un schéma convenable. Et c’est peut-être ce paramètre même qui empêche sa venue.
Maîtrise technique et faiblesse psychologique
D’ailleurs, en plus de la mise en place qui nécessite qu’on lui donne les clés du jeu, Sayoud a -par le passé- éprouvé des difficultés à s’exprimer quand il y a de grandes attentes. On rappellera notamment ses passages ratés au MC Alger et à Al-Ahly SC (Égypte). En revanche, au CR Belouizdad, il avait les pleins pouvoirs sur la pelouse et jouait dans un club qui luttait pour le maintien. Et on a pu le voir à son avantage et complètement épanoui. En d’autres termes, il préfère être dans la posture de vedette plutôt qu’un simple joueur dans un onze. C’est ce qu’il ne pourra pas l’être avec les Guerriers du Désert.
Au-delà de cet aspect psychologique, sur le plan technique, il évident que Sayoud est pétri de qualité. Sur l’aspect physique aussi. On parle d’un footballeur assez explosif et solide sur ses appuis. Il a un scanning très élevé et il est capable d’éliminer un joueur dès sa première prise de balle avec des contrôles orientés rapides que permettent son petit gabarit et centre de gravité bas.
« Le nom du club et la compétition où tu évolues sont importants »
Et puis, il y a ce rictus quand on se remémore qu’il évolue dans le Golfe. Ce n’est clairement pas ce qui booste ses chances d’intégrer l’effectif d’El-Khadra même si certains échappent à ce critère. Ainsi, quand il était à Al-Tae, Sayoud avait assuré que « toutes les conditions sont réunies pour qu’un joueur puisse se concentrer sur son travail. L’environnement du club est bon et la direction est très professionnelle ».
Celui qui joue désormais pour Al-Raed FC depuis cet été ajoutait : « Faut-il qu’un joueur évolue dans un grand club pour être sélectionné avec son pays ? C’est une certitude, c’est une donnée qui compte. Le nom du club et la compétition où tu évolues sont importants ». Quelque part, lui qui a connu une expérience décevante en Bulgarie, savait que s’il évoluait en Europe, ça aurait été plus facile de taper dans l’œil du sélectionneur.
Difficile de dribbler Belmadi
Surtout que le coach des Verts avait déclaré avant cela : « Je ne fais pas de test pour le test, pas de cadeau non plus. Il faut savoir saisir une opportunité, comme l’ont fait Benlamri ou Bounedjah. Je n’aime pas essayer juste pour le plaisir d’essayer alors que nous avons déjà trop de joueurs à un poste ».
Depuis le début de l’exercice actuel, Sayoud fait en moyenne 2.3 passes clé/match en plus de sa grosse faculté à éliminer les adversaires avec la moyenne de 5 dribbles réussis/match avec une réussite de 83%. Dans ce registre, personne ne fait mieux que lui en Arabie saoudite. Toujours insuffisant pour passer les portes du Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa. Jusqu’à quand ? Telle est la question. Toutefois, à 32 ans, ses chances vont en s’amenuisant.
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