Les images ont fait le tour de la toile. Pelouse abîmée, voitures saccagées, des blessés allongés à même le sol, l’après-match CA Bordj Bou Arréridj – ES Sétif (1/1), comptant pour les ¼ de finale ‘’aller’’ de Coupe d’Algérie, a vu la violence s’inviter encore une fois. Ainsi, on s’est rappelé ô combien ce virus est irrémédiable.
Et encore, le match s’est terminé sans vainqueur. On n’ose même pas imaginer ce qui se serait passé si Al-Ghorbal , buteur à la 90’+4, n’avait pas nivelé la marque pour le CABBA à quelques secondes de la fin d’une partie. Un match que l’Entente, qui a ouvert le score à la 66e minute de jeu grâce à Malick Touré, a dominée dans son ensemble. A partir du moment où les visiteurs avaient décanté la situation, les tensions laissant transparaître le mauvais présage étaient manifestes.
Les fumigènes et différentes sortes de projectiles (grosses pierres notamment) commençaient à fuser sur la pelouse comme signes d’intimidations. C’est la nouvelle tactique du va-tout chez certains supporters en Algérie qui ne laissent jamais le rectangle de vérité donner le verdict impartial. Jouer loin des bases c’est déjà des points de perdus ou des qualifications menacées. C’est la tendance dans la bourse de la balle ronde Dz qui obéit à la délinquance dans les tunnels et les gradins plus qu’à la réalité du terrain.
MJS, lutte vaine
Pour accenteur l’animosité, rien de mieux que les propos irresponsables et fanatiques qu’utilisent les présidents des clubs ou les membres du directoire. On se rappelle la déclaration d’Anis Benhamadi, chairman des Criquets Jaunes, qui a déclaré, au sortir de la large victoire de son équipe face au MC Alger (3/0) en championnat que : « L’Entente peut envisager gagner le championnat mais pour la Coupe d’Algérie, qu’ils oublient. C’est nous qui vont l’emporter.»
« Oublier » chez nous sous-entend « gagner par tous les moyens ». Même ceux extra-sportifs apparemment. Il ne faut pas plus que cette tournure pour que les galeries se déchaînent quand le scénario de la rencontre désaxe sur celui envisagé. On en a eu la preuve mardi passé avec des inconditionnels sétifiens qui ont été lynché et leurs véhicules, identifiés avec l’immatriculation 19, endommagés et mêmes brûlés et réduits en tas de ferraille pour certains.
Dans un énième communiqué du genre, le Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a dit qu’il « condamne fermement les incidents violents survenus le mardi 10 mars en marge du ¼ de finale aller de la Coupe d’Algérie au stade 20 août 1955 de Bordj Bou Arréridj » évoquant des débordements « regrettables, irresponsables et inacceptables » qui « ont, non seulement, mis en péril de nombreuses vies humaines parmi le public et la famille sportive, venus prendre part à une fête de football , mais aussi occasionné une importante dégradation d’une infrastructure considérée comme un bien du peuple.»
Défalcation et disqualification ?
Aussi, du côté de la bâtisse de la Place 1er mai (Alger), on évoque un « impératif de mettre un terme définitif à la violence dans les enceintes sportives, qui gangrène notre sport national » Ce dernier est d’ailleurs considéré comme « axe prioritaire du plan d’action du secteur ». La violence semble, toutefois, avoir la peau dure car aucun ministre ni patron des instances du football (FAF et LFP) n’a pu l’endiguer. Le MJS, réaffirme, malgré cela, « son engagement résolu à poursuivre la lutte implacable contre ce fléau en coordination avec les instances sportives et les autorités concernées.» En outre, il est utile de relever que le dispositif sécuritaire mis en place pour le derby de l’Est ne semblait pas suffisant pour contenir les dépassements.
En tout cas, le CABBA risque de se voir infliger de lourdes sanctions dans les heures à venir. D’autant plus que le MJS s’y est mêlé. Les images télévisées et les photos peuvent sont des éléments accablants. Sachant que les Tigres des Bibans sont 13es avec 25 points, ils ne sont qu’à 6 longueurs de la zone rouge. Ils peuvent éventuellement être fragilisés par les mesure punitives telle la défalcation de points puisque le huis clos est déjà décrété pour tout le monde. D’ailleurs, la seconde manche contre le Wifak, prévue le 21 du mois en cours, se jouera sans public. Aussi, il y a l’éventualité d’une disqualification pure est simple de l’épreuve populaire. Affaire à suivre.
https://www.facebook.com/mjsalgeria/posts/2311190602511883