Le temps passe, les sélectionneurs défilent mais le chantier perdure. La défense reste le talon d’Achille de l’Équipe nationale. Un compartiment qui inquiète plus d’un. Malgré cela, Lucas Alcaraz a fait appel aux mêmes joueurs retenus pour les deux matchs de juin dernier face à la Guinée (2-1 en amical) et le Togo (1-0). L’Espagnol préfère bricoler plutôt qu’essayer de nouvelles têtes dans une période sensible. Logique car il ne faut prendre de risques démesurés.
Il était la grande satisfaction pour certains à l’issue des deux dernières sorties des Fennecs. Youcef Attal avait réussi à se montrer convaincant dans un poste de latéral droit où le casting s’était éternisé afin de trouver LA solution à ce poste. Seulement voilà, plus de deux mois sont passés et certaines donnes ont changé. L’ancien sociétaire du Paradou AC a d’abord trainé une blessure à l’épaule et dû patienter pour trouver un club lui offrant l’opportunité de tenter une aventure professionnelle. Longtemps annoncé au Bétis Séville (Liga espagnole), Attal a fini par signer au KV Courtrai en division 1 belge. Vu que cette double opposition face à la Zambie intervient en début de saison, le problème de temps de jeu se pose sérieusement pour certains Verts. Attal en fait partie.
Attal ou Benguit à droite face à la Zambie ?
Arrivé en retard en raison d’un problème de visa, le polyvalent défenseur algérien n’a pas joué le moindre match depuis sa dernière apparition avec les Verts en juin. Il lui faudra un temps d’adaptation pour se faire une place de titulaire dans sa nouvelle franchise. «Je me suis bien adapté à ma nouvelle vie en Belgique et je suis en train de bien m’intégrer. Je ne me sens pas seul à Courtrai, tous les joueurs m’aident à réussir mon intégration. Ils m’ont tous bien accueilli. Je n’ai qu’à bien travailler pour mériter de jouer un maximum de matchs avec ma nouvelle équipe», a-t-il estimé. On ne sait donc pas dans quel état physique il sera pour ce double rendez-vous face aux Zambiens.
D’autant plus qu’à droite, il n’y a que deux alternatives avec Aïssa Mandi, désormais plus habitué à évoluer dans l’axe, et Raouf Benguit qui est milieu de terrain de prédilection. C’est à ce moment qu’on se demande comment un Rabie Meftah ne figure pas parmi les joueurs convoqués. En excellente forme en ce début de saison, l’Usmiste aurait pu être une sérieuse option dans un secteur où les doublures sont fortement recommandées. Pour en revenir à Benguit, on notera que ce joueur d’avenir a fait bonne impression face à la Libye lors de la récente double confrontation des A’. Sa titularisation à droite n’est donc pas à exclure.
Ghoulam, la providence à gauche
Si à droite, il y a un sérieux souci à se faire, sur le flanc gauche, Faouzi Ghoulam tient la baraque encore faut-il que ses prestations et sa débauche d’énergie sous le maillot vert ressemblent à ses matchs en Italie. Titulaire indiscutable au Naples SSC, il est incontestablement une pièce-maitresse d’ « El-Khadra ». Déjà en jambes avec la formation napolitaine, on pourra compter sur ses loyaux services pour réguler la circulation sur son couloir. Bon en défense, présent en attaque avec sa vocation offensive, l’ancien de l’AS Saint-Etienne enlève une épine du pied à un coach qui devra se creuser les méninges pour dégager une défense solide qui saura protéger la cage de Raïs M’Bolhi à Lusaka le 02 septembre prochain et au stade Chahid Hamlaoui de Constantine trois jours plus tard lors du match retour.
Le cœur pour réguler la tachycardie
Maintenant, parlons de l’axe central. La charnière expérimentale Mandi – Bensebaïni a tenu bon face aux Togolais lors du dernier match disputé par l’Algérie. Un premier “clean sheet” après cinq matchs où les filets de notre sélection avaient tremblé au moins une fois. C’est plus le dernier nommé qui avait livré une partie solide au moment où son compère du Bétis avait rendue une copie passable. Parfois de l’hésitation, tantôt des mauvaises relances et interventions approximatives, Mandi avait été replacé comme « right-back » après la sortie sur blessure d’Attal et l’entrée en jeu de l’expérimenté Carl Medjani qui avait réussi à redonner un peu de stabilité pour la fin du match. Cependant, l’éventualité de recomposer la paire Medjani – Bensebaïni est exclue si l’on se base sur la forme de Carl. L’ex-sociétaire de Léganes (Liga espagnole) a tout récemment paraphé un bail de 2 ans avec Sivasspor après avoir résilié son contrat avec le Trabzonspor où il n’a pas joué le moindre match de préparation ni de championnat. Contrairement à Mandi déjà compétitif avec le Bétis et, dans l’ensemble, auteur d’un bon début de saison avec les Andalous, Medjani (32 ans) n’a aucun match dans les jambes depuis juin dernier.
La musique, tout le monde la connait, le tandem central est important pour donner de l’équilibre au compartiment. Il faudra assurer la couverture et être présent. Essayer d’être toujours en supériorité numérique sur les séquences défensives avec un placement parfait surtout sur les phases arrêtées. Il est fort probable que le bloc jouera très bas et groupé avec des lignes très resserrées chez les « Chipolopolos ». La colonne vertébrale devra être solide pour que le onze reste compact tout au long des 90 minutes qui s’annoncent difficiles face aux hommes de Wedson Nyirenda.
Mohamed Touileb, La Gazette du Fennec
