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La légende Hacène Lalmas, première star de l’après-indépendance

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Joueur emblématique des années 60′ et 70′, le grand Hacène Lalmas nous a quitté en ce mois de juillet 2018 à l’âge de 75 ans. Considéré comme l’un des plus grands footballeurs algériens du siècle dernier “El kebch” (le bélier) possédait un charisme inégalable. Auteur de 14 buts en un match, le maitre à jouer du CRB est aussi le premier joueur algérien à inscrire un but en phase finale d’une CAN, c’était en 1968 en Éthiopie. Il comptabilisera 15 buts en 43 sélections avec les Verts. Première véritable star du football post-indépendance, Lalmas laissera l’image d’un homme droit et dévoué à son pays. Allah yerahmou.

La famille sportive algérienne, jeune et moins jeune, d’Alger et d’ailleurs, est venue en nombre dimanche au cimetière de Garidi (Kouba, Alger) pour rendre un dernier hommage à la légende Ahcène Lalmas, considéré comme le meilleur footballeur algérien de tous les temps, qui s’est éteint la veille à 75 ans. L’ancien N.8 du “Grand Chabab” de Belcourt luttait contre la maladie depuis plusieurs années. Il vivait reclus, loin de l’actualité sportive et des médias.

Plusieurs personnalités sportives étaient présentes dans le cortège funéraire venu lui rendre ce dernier hommage. Parmi elles, le président de la Fédération algérienne de football, Kheïreddine Zetchi et le président de la Ligue nationale du football amateur, Ali Malek, aux côtés desquels se trouvaient d’anciens joueurs, de différentes générations et ayant porté les couleurs de différents clubs algérois, comme le CR Belouizdad, l’USM Alger, le NA Husseïn-Dey, l’USM El-Harrach et le MC Alger.

Parmi ces joueurs, Ishak Ali Moussa, Karim Bakhti, Noureddine Neggazi, Mohamed Hamoui, Rachid Kabri, Zoubir Bachi, Abdelouahab Zenir, Omar Betrouni et bien d’autres encore, venus saluer une dernière fois le “maestro” avant sa mise en terre. Dans la foule innombrable, on pouvait distinguer également quelques cadres de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), car outre le football, Lalmas avait fait carrière même dans la police, où il avait atteint le grade de commissaire.

On dit que le parfait n’existe pas, mais en football, Lalmas pouvait se définir sans prétention comme le joueur le plus complet qui soit“, a assuré à l’APS Réda Abdouche, ancien défenseur central de l’USM Alger. “Lalmas était mon entraîneur en équipe nationale espoirs et j’ai gardé de lui le souvenir d’un homme à la très forte personnalité. C’est ce qui lui a d’ailleurs permis de devenir un meneur au sein de la grande équipe du CRB, qui renfermait plusieurs autres joueurs à la forte personnalité“, a témoigné pour sa part l’ex-sélectionneur national adjoint, Djamel Menad.

Considéré comme le meilleur joueur algérien de tous les temps, selon un sondage organisé par le journal sportif Echibek à la fin de 1999 auprès de 150 personnes entre joueurs, entraîneurs, dirigeants, arbitres et journalistes, Lalmas a marqué de son empreinte le football algérien.

lalmas

Il a débuté sa carrière footballistique avec l’OM Ruisseau, réalisant un record original qui n’a d’ailleurs jamais été battu par un autre joueur. Il a inscrit à lui seul 14 buts en une seule rencontre officielle. C’était un match éliminatoire de Coupe d’Algérie contre la formation de Birtouta, qui avait encaissé ce jour-là 18 buts. Lalmas a ensuite signé une licence au sein du club voisin, le CR Belcourt, créé en 1962 de la fusion de deux formations, le WRB et le CAB. Avec le Chabab, il a marqué le football algérien des années soixante. Il a décroché 4 titres de champion (1965, 1966, 1969 et 1970), trois Coupes d’Algérie (1966, 1969 et 1970) et trois fois (1970, 1971 et 1972) le titre maghrébin. Sa notoriété ayant dépassée les frontières, l’Olympique de Marseille a tenté à maintes reprises de le recruter. En vain, en raison d’une réglementation qui interdisait les départs à l’étranger, Lalmas fera toute sa carrière en Algérie.

En équipe nationale, il a été convoqué pour le premier match de l’Algérie indépendante, le 6 janvier 1963, contre les espoirs de la Bulgarie : il n’avait pas encore dépassé les 20 ans lorsqu’il a été appelé par le trio d’entraîneurs composé d’Abdelkader Firoud, Smaïl Khabatou et Abderrahmane Ibrir. Il honorera sa première cape avec les A le 4 novembre 1964 face à l’URSS du grand Lev Yachine à Alger où il se permettra le luxe d’inscrire un but égalisateur de la tête peu après son entrée en jeu (2-2). Sa légende est née. Au milieu des stars algériennes qui évoluent en France, Lalmas gagne sa place en se mettant dans la poche l’intransigeant public algérois. Avec son style besogneux et fonceur, le n°10 suscite l’admiration et le respect de tous. En 1968, lors de la première participation de l’Algérie à une CAN il inscrit un triplé face à l’Ouganda et se distingue comme le meilleur joueur de la compétition malgré une élimination au 1er tour. Possédant une forte personnalité mais aussi une “grande gueule” il sera écarté de l’EN en 1971 et reviendra plus tard à l’âge de 31 ans sous les ordres du Roumain Dimitri Makri. Son retour sera finalement un échec avec une élimination sans gloire d’une équipe algérienne décevante. Il est alors considéré comme le seul joueur professionnel au milieu de joueurs amateurs. Véritable star avant l’heure, l’histoire retiendra qu’il a été le premier footballeur surdoué formé par l’Algérie après l’indépendance avant l’arrivée des Belloumi, Madjer et Assad.

Parcours de Lalmas :

Né le 12 mars 1943 à Bir Mourad Raïs, Alger. Poste : milieu offensif ou attaquant. Clubs : OM Ruisseau, CR Belcourt, US Santé, NA Hussein Dey. Palmarès : Champion d’Algérie en 1965, 1966, 1969, 1970. Coupe d’Algérie: 1966, 1969, 1970. Champion du Maghreb : 1968, 1960, 1971. Sélection : 43, Buts: 15.

Yassine Benarbia, La Gazette du Fennec

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