Pour affronter le Cap Vert jeudi dernier au stade Chahid Hamlaoui en amical, Djamel Belmadi a opté pour un schéma ultra-offensif avec une disposition en 4-2-4. Le score final a récompensé l’audace du sélectionneur puisque les Verts se sont largement imposés 5 buts à 1. Toutefois, cette mise en place n’a pas que des avantages. Et cela s’est vérifié par le passé.
C’est connu, Belmadi n’est pas franchement adepte des changements tactiques. Pendant longtemps, il s’est articulé en 4-3-3 avec lequel il a remporté la CAN-2019 en Égypte. Mais par moments, il a modifié ses plans en se produisant en 5-4-1 contre le Cameroun pour le surprendre (victoire 0-1) au stade Japoma lors du barrage “aller” des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022 ainsi que le 3-5-2 contre l’Ouganda (succès 1-2) en juin dernier.
Aouar et Gouiri, les facteurs X
Pour revenir à la stratégie contre les Capverdiens, on peut relever qu’elle n’est pas franchement inédite. En effet, Belmadi avait joué de la même manière face à la Sierra Leone à la CAN-2021. Malgré un bon nombre d’occasions, l’attaque, emmenée par Brahimi, Mahrez, Belaïli, Slimani, n’avait pas pu trouver la faille.
Cette fois, avec Gouiri placé en trequartista (9.5) et qui dézone beaucoup, l’animation a changé et le résultat aussi. Sans oublier l’apport, dans les 30 derniers mètres, de Houssem Aouar, qui a profité de cette supériorité offensive pour planter un doublé. En outre, on mentionnera la vivacité de Mohamed El-Amine Amoura qui fissure le rideau défensif grâce à sa vitesse et ses appels dans le dos des adversaires.
Cette fois, Belmadi a trouvé les ingrédients de la recette. Et cela lui garantit une flexibilité tactique et une force offensive redoutable face aux blocs bas qu’il pourrait devoir contourner lors des échéances à venir à savoir les qualifications du Mondial 2026 et la CAN-2023. Notamment contre les sélections qui joueront la défense à outrance comme la Somalie ou la Mauritanie.
Espaces restreints pour tirer de loin
Le 4-2-4 apporte clairement du surnombre dans la surface adverse. Parfois, même Aïssa Mandi, Ahmed Touba et Ramy Bensebaïni se sont retrouvés proches de scorer. Cependant, cela peut aussi exposer l’EN à des contre-attaques quand il y a des équipes qui se projettent vite en face. C’est le premier inconvénient.
Quant à la seconde faiblesse qu’on a pu relever, c’est le manque d’espaces pour tenter des frappes de loin étant donné que les lignes dans les phases d’attaque sont trop resserrées compte tenu de la densité. En somme, comme tout plan, le 4-2-4 a ses forces et faiblesses. Au final, tout dépend de l’efficacité et la “clinicité” devant. Le point positif est que Belmadi sait qu’il a une alternative tactique fiable auquel il peut aussi recourir quand il joue le va-tout.