Décisif et auteur d’un bon départ en Premier League avec West Ham, Saïd Benrahma a encore du mal à passer le cap en sélection nationale. Convoqué par Djamel Belmadi pour les rencontres de Septembre, l’Algérien doit montrer qu’il peut également se rendre utile aux Fennecs.
Départ tonitruant pour Saïd Benrahma en Premier League cette saison. Avec deux passes décisives et deux buts en trois rencontres et surtout une place de titulaire qui semble se dessiner pour l’ancien Castelroussin. La suite logique d’une préparation estivale réussie dans laquelle il avait inscrit deux buts en quatre matchs tout en débutant dans le onze de départ lors des trois dernières rencontres. Après une première saison d’adaptation en Premier League, l’Algérien semble avoir gagner la confiance de son coach, David Moyes. Adepte de sorties pour le moins explicites concernant son numéro 9 durant la saison dernière, l’ancien driver d’Everton et de Manchester United a noté une évolution dans la façon de jouer de son poulain. « Je pense qu’on peut facilement observer du changement dans sa manière de jouer et dans son évolution. […] Par moment, on aura besoin de sa capacité à éliminer des joueurs, à marquer des buts et à donner des passes et il l’a très bien fait face à Newcastle », avait-il déclaré à l’issue de la victoire des Hammers à St-James Park (2-4). De quoi rassurer l’ancien du NRB Bethioua qui a besoin d’une grande confiance pour évoluer à son meilleur niveau.
L’importance de l’aspect psychologique
Arrivé sur la pointe des pieds et dans les dernières heures du mercato estival 2020, Saïd Benrahma a dû gagner la confiance de son coach au fil des rencontres. Un Fennec chancelant sur certaines rencontres qui était encore en plein apprentissage de la Premier League. La principale raison des prestations moyennes venait de la frustration de l’ancien Niçois de ne pas pouvoir être assez décisif pour son équipe, comme l’avait avoué Moyes : « Il doit juste rester concentré, il a parfois tenté des tirs qui ne devraient pas être tentés à ce moment-là. Je pense qu’il a juste besoin de se calmer un peu et de laisser venir le but plutôt que d’aller le chercher constamment ». Le déclic arrivera en fin de saison à Brighton (1-1), jusque là auteur de cinq passes décisives, Benrahma ouvrit son compteur de buts. Un événement qui a, sans aucun doute, agit comme une sorte de déblocage mental pour le natif de Aïn Temouchent. Depuis, et nous l’avons relaté en prélude, le jeune Saïd vit de beaux jours au sein du club londonien et enchaine les matchs en étant titulaire.
Tantôt à gauche, tantôt derrière l’avant-centre, l’Algérien poursuit sa progression au milieu des Antonio, Fornals et consorts. En sélection, ce « déclic » psychologique n’a, pour le moment, pas encore eu lieu. On aurait pu penser que la passe décisive à Harare (2-2, novembre 2020) allait libérer l’ex-Angevin mais les rencontres de mars et de juin 2021 sont venues rappeler la dure réalité de ses performances souvent frustrantes et inabouties. En témoignent les rencontres face à la Tunisie (1-0, 2019), la RD Congo (1-1, 2019), et surtout en mars dernier face au Botswana (5-0). Après 61 minutes très moyennes, l’ailier avait vu son concurrent direct et titulaire indiscutable au poste, Youcef Belaïli, illuminer la rencontre en obtenant un pénalty dès sa première action puis en délivrant deux passes décisives. La volonté de trop bien faire et d’être décisif ont souvent joué des tours au Fennec quand il fallait prendre les bonnes décisions lors des transitions offensives. Au moment d’attaquer les éliminatoires à la Coupe du Monde 2022, et alors qu’il traverse une bonne période dans un des plus grands championnats du monde, Saïd Benrahma pourrait définitivement casser ce fameux plafond de verre en équipe nationale.
La polyvalence en guise de salut ?
À gauche, et on l’a vu durant l’absence de Youcef Belaïli, ni Yacine Brahimi, ni Saïd Benrahma n’ont pu recréer l’alchimie datant de la CAN sur le flanc gauche et encore moins la complicité du duo oranais Belaïli-Bounedjah sur le front de l’attaque. De ce fait, les minutes accordées à Saïd Benrahma depuis le retour du joueur du Qatar SC étaient synonyme de perches tendues par le sélectionneur national à l’encontre du Hammer pour essayer de réduire l’écart avec l’ancien Espérantiste. Un Djamel Belmadi qui avait d’ailleurs montré une entière confiance au moment d’évoquer le cas de l’ancien pensionnaire de Brentford, en octobre dernier : « Saïd a les qualités pour s’imposer en sélection nationale et en Premier League, seulement, il y a des étapes à franchir. […] En équipe nationale, c’est un process, il faut du temps. Je n’ai aucune inquiétude pour lui ».
Un salut qui pourrait venir de sa polyvalence sur le front de l’attaque. Capable d’évoluer sur le flanc gauche ou dans l’axe en tant que numéro 10 voire de deuxième attaquant, celui qui est passé par le Gazélec d’Ajaccio pourrait être utile dans le dernier registre cité. Adepte de configurations différentes selon les rencontres et l’adversaire, Belmadi pourrait compter sur la capacité qu’à Benrahma pour évoluer au cœur du jeu à l’image des matchs qu’il effectue avec West Ham et dans lesquels il a l’occasion de beaucoup permuter avec l’Espagnol Pablo Fornals. À l’heure où Zinédine Ferhat, Farid Boulaya et Adam Ounas sont absents du fait de leur situation en club combinée à la bonne forme de Benrahma, ce dernier a une réelle carte à jouer pour définitivement montrer ce qu’il peut apporter à la sélection derrière les habitués de la BBM (Belaïli, Bounedjah, Mahrez).
🔵 Marcos Alonso
⚒️ Michail Antonio
⚒️ Said Benrahma
⚪️ Eric Dier
🍬 Demarai Gray
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— Premier League (@premierleague) September 2, 2021
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Conférence de presse intégrale de Belmadi avant Algérie-Djibouti