Il était l’auteur de l’unique but de l’Algérie mardi dernier face au Burkina Faso. Une réalisation qui a donné de la marge à l’équipe nationale pour ne pas perdre dans une rencontre où il aura été l’une des très rares satisfactions. Avant d’être remplacé parce que sa cuisse l’a lâché Sofiane Feghouli s’est assuré de tout donner. Du Soso tout craché.
Après sa sortie, on avait senti que le bloc s’est complètement effondré. Feghouli est l’un des joueurs les plus importants dans le dispositif du sélectionneur Djamel Belmadi. Notamment quand Youcef Atal n’est pas là. Son abattage dans le milieu de terrain compile la générosité, l’intelligence tactique et le don de soi sans limite ni modération. C’est le genre de footballeur qui peut jouer en serrant les dents si la situation le demande.
Sortie dommageable
Dans sa déclaration d’après-match Burkina Faso – Algérie, le sélectionneur de l’EN avait tenu des mots édifiants. On a cru comprendre qu’il aurait été le dernier joueur à sortir s’il n’y avait pas de contrainte. « Sofiane (Feghouli) était diminué. Il a senti une grosse gêne au niveau des adducteurs en fin de première période. Il est toujours très efficace dans des positions par rapport à son intelligence de jeu, son expérience son envie, sa détermination», a reconnu le coach d’El-Khadra
En outre, l’ancien-driver d’Al-Duhail relève qu’« il est toujours présent dans les moments clés pour marquer des buts, pour respecter des consignes tactiques sur les pressings, la manière de garder les ballons et d’animer le jeu. Dommage qu’il n’a pas pu continuer cette deuxième période ».
Au final, le diagnostic est tombé une fois qu’il a rejoint son club le Galatasaray SK en Turquie. Celui qui inscrit son 17e but pour 11 passes D en sélection face aux Etalons souffre une « élongation du muscle inguinal et des saignements de l’aponévrose », comme rapporté dans le rapport médical après examen réalisé par le staff médical des Stambouliotes. Le quart d’heure en plus qu’il a passé sur la pelouse du Grand stade de Marrakech a donc aggravé ce qui pouvait être qu’une simple élongation nécessitant 10 jours de repos seulement.
Défense ou attaque, ultra-disponible
Avec la tunique de l’Algérie sur le dos, l’homme aux 68 capes ne sait pas « tricher » ou se ménager. Il répond parfaitement au profil de joueur qu’affectionne Belmadi. Pour preuve : il ne s’est pas passé un stage sans qu’il ne le convoque. Lors de la CAN-2019 que les Fennecs ont remportée, il était une pièce-maîtresse du onze.
Logique quand on voit à quel point il s’en tient aux consignes tactiques du chef de la barre technique. Défensivement ou offensivement, c’est très rigoureux. Il peut aider Zeffane dans le repli comme apporter le surplus devant. D’ailleurs, lors de la dernière sortie contre les Burkinabés, il était là pour conclure l’offrande de Slimani. C’était dans une zone où c’est Riyad Mahrez, qui joue plus avancé dans le schéma, aurait dû se trouver. Cependant, il s’avère que le capitaine de l’EN n’était pas dans le coup. Et c’est le 2e capitaine qui l’a secondé. Volontaire, battant et lucide, sont trois mots pour définir un Feghouli avec lequel tu peux aller en guerre. Un joueur qui porte magnifiquement son surnom de Guerrier du Désert.