Vladimir Petkovic, le potentiel prochain sélectionneur de l’Algérie, est un adepte d’un système de défense à 5 avec des latéraux très portés vers l’avant. Cela va, de prime abord, à l’encontre de l’ADN Algérien mais pourrait être très utile et compatible avec les profils en présence au sein des Verts que ce soit en défense, au milieu ou en attaque. Décryptage.
Le clin d’œil du destin est que Djamel Belmadi a déjà opté pour le dispositif affectionné par Vladimir Petkovic. C’était lors du match barrage “aller” des éliminatoires de la Coupe du Monde 2022 à Japoma face au Cameroun. Et la tactique a été fructueuse sachant que les Fennecs s’étaient imposés 1 but à 0 réalisant un exploit retentissant contre des Lions Indomptables alors invaincus chez eux depuis 1998.
C’est pour se rendre compte de la superbe performance qui devait mettre les camarades de Riyad Mahrez dans un boulevard pour jouer le Mondial 2022 au Qatar. Malheureusement, l’effet de surprise n’était pas là pour l’acte II au stade Mustapha Tchaker (Blida). Le manque de rodage à cette mise en place a clairement fait défaut au match retour où Djamel Belmadi a étonnamment reconduit le même schéma tactique à domicile.
Aït-Nouri et Atal, pile ce qu’il faut
L’absence de Ramy Bensebaïni (suspendu) avait coûté cher. En effet, Belmadi s’était retrouvé contraint de replacer Youcef Atal dans ce poste à gauche avec un faux pied mettant Houcine Benayada à droite. Ce n’était clairement pas la même donne.
On peut imaginer qu’avoir un joueur avec le même apport offensif qu’Aït-Nouri (22 ans) à gauche aurait pu changer la donne en offrant plus d’équilibre au bloc. En tout cas, ce dernier ainsi qu’Atal (27 ans), s’il retrouve sa forme optimale, seraient exploitables et d’un très précieux apport pour Petkovic.
Trouver un troisième bon axial
Derrière, il faudra un autre défenseur central pour épauler Bensebaïni et Mandi (qui devrait continuer encore en sélection). Il est évident que Mohamed Amine Tougaï n’a pas apporté des certitudes dans ce rôle compte tenu de ses récentes prestations avec El-Kahdra.
De son côté, Zineddine Belaïd (24 ans), a joué dans ce système avec Madjid Bougherra lors du CHAN 2022, mais il n’a pas montré de constance dans le rendement avec l’USM Alger depuis le début de la saison malgré sa présence dans l’effectif Dz concerné par la CAN-2023. Il faut dire que le spectre des choix dans ce compartiment est très restreint. Dès lors, le prochain sélectionneur devra ratisser large pour dénicher la pièce manquante.
Les trois du milieu doivent défendre
Un cran plus haut, dans l’entre-jeu, le trio devra faire le jeu mais aussi défendre pour fermer les espaces quand les latéraux se projettent vers l’avant. Reste à savoir si Petkovic évoluera avec un seul milieu ou avec un double-pivot. Il se pourrait qu’il associe Ismaël Bennacer (26 ans) à un autre joueur pour mettre un vrai meneur derrière les deux attaquants.
Autrement, il jouera avec un seul milieu récupérateur pour placer deux milieux offensifs excentrés plus haut. Dans ce cas, Riyad Mahrez (33 ans) sera dans l’obligation de faire plus d’efforts défensifs s’il veut trouver une place dans les plans du nouveau coach de l’EN. Aussi, un joueur polyvalent comme Yacine Adli (23 ans), que Petkovic a connu aux Girondins de Bordeaux, pourrait être très utile dans ce schéma.
Idéal pour Amoura
En attaque, il y a Mohamed El-Amine Amoura (23 ans) qui pourra enfin exploser avec la sélection. Cantonné à évoluer comme pur ailier sous les ordres de Belmadi, le sociétaire de la Royale Union Saint-Gilloise a subi le contre-emploi dans le 4-3-3 incontournable en sélection.
L’enfant de Tahir (Jijel) est plus un deuxième attaquant dans un positionnement avec un binôme offensif net dans lequel Petkovic s’articule fréquemment. Amoura aura nettement plus d’espaces en venant de derrière plutôt que de jouer excentré avec un périmètre de manœuvre sensiblement réduit. D’ailleurs, même Amine Gouiri (24 ans) n’a pas pu s’exprimer dans cette position. A la lumière de ces données, on peut penser que le Bosnien serait un choix à fort potentiel de compatibilité. Reste à savoir si les négociations déboucheront sur un accord.
