Les prochaines élections de la FAF ont donné lieu à une véritable cacophonie ! Vingt-quatre heures après le dépôt de la candidature de Kheireddine Zetchi, l’on a vécu une succession de décisions aussi rocambolesques les unes que les autres. Retour sur une journée complètement folle !
Première décision que personne n’attendait, le report de l’AGE, initialement prévue le 20 du mois en cours au 27 avril. La commission électorale s’est basée, nous explique t-on dans sa décision du report, sur un statut qui stipule que l’AGE doit intervenir soixante jours après l’AG. Pour expliquer cette surprenante manœuvre, un communiqué a été publié sur le site de la FAF en fin de matinée. Pas pour longtemps !
En effet, ledit communiqué a été retiré quelques heures après. Dans les coulisses, cette décision que personne n’attendait a donné lieu à un véritable branle-bas de combat. Sur un énorme forcing du Ministère de la Jeunesse et des Sports, la FAF a dû retirer purement et simplement le communiqué. Son secrétaire général, qui s’apprêtait à s’envoler à destination d’Addis-Abeba avec Mahfoud Kerbadj et Hamid Haddadj pour prendre part à l’AGE de la CAF, dont Mohamed Raouraoua est candidat pour un poste au comité exécutif, a été descendu de l’avion et convoqué en catastrophe par le MJS.
Initialement, il était question de réunir la commission électorale dans la soirée de lundi à mardi pour passer la décision de l’annulation du report de l’AGE, mais son président Ali Baâmeur est resté injoignable. Refusant d’annuler le report de la date de l’AG, ce dernier a menacé de saisir la FIFA. Acculé, mis sous une pression terrible, le SG de la FAF, Sid-Ali Yahiaoui, aurait démissionné en début de soirée pour ne pas cautionner les agissements de sa tutelle.
Raouraoua tire les ficelles en silence depuis Addis-Abeba
Dans les coulisses, il se dit que Mohamed Raouraoua, actuellement en mission en Afrique, reste à l’écart de tout ce tohu-bohu, insistant même sur la nécessité d’élire un nouveau président dans les plus brefs délais pour relancer les activités de la FAF et par ricochets les différentes sélections. Une version impossible à confirmer tant le silence troublant du président sortant intrigue alors que sa maison brûle. Concentré sur son avenir au sein de la CAF, Raouraoua a ordonné à Baameur de boycotter la réunion avec le Ministre tout en acceptant de retirer le fameux communiqué du site internet de la FAF en attendant d’y voir plus clair.
Au jour d’aujourd’hui, seuls Kheireddine Zetchi et Abdelkrim Medouar sont officiellement candidats. Mais comme ce dernier a déposé son dossier tard dimanche soir, il est difficile de le prendre très au sérieux, d’autant plus que certaines personnalités qui devaient composer son bureau n’étaient pas mises au courant au préalable, à l’image de Abdelhakim Serrar qui a déclaré au grand étonnement de tous qu’il n’a jamais été question de faire partie du bureau de Medouar, assurant même qu’il était prêt à déposer sa candidature. Certaines informations assurent que c’est le MJS qui lui aurait barré la route dans l’après-midi du lundi accélérant ainsi la pression pour retirer le communiqué afin de couper court à toute tentative.
Le Ministre Ould Ali négocie avec les présidents de clubs !
Pour calmer les ardeurs, le MJS tente ainsi de faire alliance avec les présidents de clubs en proposant El Morro (ASMO), Zerouati (JSS) et Hannachi (JSK) dans la composante du bureau de Kheireddine Zetchi à la place de Ould Zmirli (NAHD) et deux autres présidents de ligues de wilayas. Un pôle de président, ou plutôt de “barrons”, sous la conduite de Hammar (ESS), Ghrib (MCA) et l’inusable Hannachi se sont réunis et ont déclaré leur opposition à la candidature de la menace Zetchi. Le Ministre Ould Ali tente du coup d’amadouer tout le monde à coups de concessions.
Actuellement, le flou reste entier autour de cette affaire qui risque de mener la FAF tout droit vers de lourdes sanctions si l’ingérence de l’État algérien est prouvée. Véritable politique de “terre brûlée” du président sortant ou lutte anarchique vers le pouvoir, il n’en demeure pas moins que cette affaire ne sent vraiment pas bon !
Nabil Boughanem, La Gazette du Fennec