Le match amical contre la Suède (défaite 4-3) a offert à Vladimir Petkovic un test d’un tout autre niveau que ceux affrontés depuis sa prise de fonctions à la tête des Verts. Si la prestation fut marquée par deux visages diamétralement opposés, cette rencontre a mis en lumière plusieurs lacunes criantes. Voici les enseignements essentiels à tirer avant les échéances décisives qui attendent les Fennecs, notamment la prochaine Coupe d’Afrique des nations au Maroc.
Défense en alerte : des erreurs individuelles trop coûteuses
Face à une équipe suédoise bien organisée et dotée d’un pressing intelligent, la défense algérienne a montré ses limites. Le quatuor défensif a cédé sous la pression dès les premières minutes. Mohamed Farsi, pourtant régulier en club, a semblé perdu dans ses placements, tandis que Ramy Bensebaïni et Aïssa Mandi ont commis des erreurs décisives qui ont offert des buts sur un plateau à l’adversaire. L’action du penalty concédé illustre parfaitement cette fébrilité défensive. La communication et la coordination font défaut, et un travail en profondeur s’impose.
Un gardien sous pression, un poste à clarifier
Anthony Mandrea, titularisé une nouvelle fois, n’a pas rassuré. Bien qu’il ne soit pas responsable de tous les buts, il a manqué de leadership et d’assurance dans ses interventions. La question du numéro un dans les cages reste donc entière. Faut-il relancer Alexis Guendouz ou tester Oussama Benbot sur les prochaines échéances ? Petkovic devra trancher rapidement pour installer une hiérarchie claire.
Un milieu sans repères : le besoin urgent de stabilité
L’un des enseignements majeurs du match est la difficulté à construire un milieu homogène. Avec les incertitudes qui planent au sujet de Ismaël Bennacer, victime de pépins physiques récurrents, et avec un Houssem Aouar toujours en quête de repères, la paire alignée manquait de complémentarité. L’absence de leaders techniques comme Nabil Bentaleb s’est fait ressentir, preuve en est, ce même Bentaleb a boulversé le match en faveur des Fennecs dès son entrée en jeu. Il est donc urgent de réinstaurer un milieu stable, capable de résister à la pression et de relancer proprement.
Un début de match catastrophique : l’attitude mentale en cause
Les Verts ont sombré dès l’ouverture du score. En seulement 56 minutes, ils ont encaissé quatre buts, montrant un manque criant de mental collectif. Le doute s’est rapidement installé, et l’équipe a semblé résignée avant même la pause. Petkovic devra insister sur l’aspect psychologique pour bâtir un groupe capable de réagir aux coups durs, surtout en compétition officielle.
Les bons choix au bon moment : l’impact des remplaçants
Le point positif reste la réaction en seconde période, grâce notamment aux entrées de Benzia, Aït-Nouri repositionné, et des attaquants frais. Le retour dans le match avec trois buts inscrits démontre qu’un autre visage est possible. Avec un groupe élargi et plusieurs profils à disposition, le sélectionneur semble encore hésitant sur son onze-type. Amoura, Gouiri, Hadjam ou encore Maza ont prouvé par exemple qu’ils méritent plus d’occasions pour s’exprimer. L’heure est venue pour Petkovic d’assumer des choix forts.
Il est d’ailleurs à noter que l’ancien sélectionneur de la Suisse semble prendre ses matchs trop au sérieux. Une bonne chose en soit, mais ce dernier devrait tout de même profiter de l’occasion pour l’experimentation, plus particulièrement au niveau de son onze-titulaire.
Une défaite salutaire, à condition d’agir
La claque reçue face à la Suède n’est pas une catastrophe en soi, mais elle impose des ajustements rapides. À six mois de la CAN et dans la course au Mondial 2026, Vladimir Petkovic ne peut plus se permettre d’erreurs de casting ou d’indécision tactique. Ce match a été une alerte, presque un électrochoc. À lui désormais de poser les fondations solides d’une équipe ambitieuse et compétitive.