Passionné par son métier d’entraineur, Christian Gourcuff n’est certainement pas un homme attiré par l’argent. Très loin du cliché du mercenaire africain, le technicien breton a beau être le sélectionneur le mieux payé d’Afrique, il semble déterminer à quitter ses fonctions le plus tôt possible. Dans l’immédiat ou en juin, la fin de l’aventure algérienne du coach français devra faire l’objet d’une négociation serrée avec le Président de la FAF dimanche prochain lors du tête à tête entre les deux hommes. Explications !
Sélectionneur le mieux rémunéré en Afrique avec un salaire avoisinant les 65 000 euros nets et hors primes spéciales, Christian Gourcuff se positionne au 10ème rang des sélectionneurs les mieux payés des nations qualifiées à l’Euro 2016 en juin prochain. Mieux payé qu’un Marc Wilmots, sélectionneur de la Belgique, l’ancien entraineur du FC Lorient souhaite plier bagage pour regagner sa paisible Bretagne et retrouver le quotidien exaltant de la Ligue 1 française.
Malgré les moyens mis à sa disposition avec le confort absolu du centre technique de Sidi Moussa et le soutien affiché de tout un vestiaire, le sélectionneur des Verts ne trouve plus aucune motivation à aller décrocher la Coupe d’Afrique des nations en janvier prochain au Gabon pour effacer la déconvenue de l’édition précédente en Guinée-Equatoriale. Manque d’ambitions ? Incapacité à gérer la forte pression de l’environnement algérien ? Qu’importe, le départ encore inexpliquée de Christian Gourcuff est aujourd’hui inéluctable et constitue une fâcheuse nouvelle pour l’Equipe nationale.
Gourcuff veut partir gratuitement
« Oui, je veux partir, ce n’est pas nouveau, je l’ai déjà dit au président de la Fédération au mois de novembre. Mais il a refusé que je parte. Je leur ai redit que ma position n’avait pas changé et que je souhaitais m’en aller », a ainsi confié le sélectionneur national au Télégramme ce jeudi révélant pour la première fois au grand jour ses envies de départ.
Tout en précisant qu’il n’entendait pas aller aux tribunaux pour quitter ses fonctions, le sélectionneur des Verts estime que c’est le “bon moment” de partir. « L’équipe est pratiquement qualifiée, c’est bientôt la trêve estivale. Je ne vais pas aller au conflit. Maintenant quel serait l’intérêt d’une fédération de garder un sélectionneur qui souhaite s’en aller ? », s’interroge Gourcuff visiblement déterminé.
Raouraoua exigerait une indemnité à son futur employeur
Déçu voir même trahi par la politique de la Fédération sur laquelle il n’a aucune emprise, le sélectionneur Gourcuff ne cache pas qu’il a des “approches” avec de nombreux clubs français sans pour autant que celles-ci ne soient derrière son désir de quitter l’Algérie.
Lorsqu’un joueur sous contrat est sollicité sur le marché, le club acheteur doit payer une indemnité. Pour son sélectionneur qui ne manque pas de prétendants le Président Raouraoua, en gestionnaire avisé, voudrait ainsi faire respecter cette logique. Après avoir investi une somme conséquente sur l’ancien entraineur de Lorient (au moins 1, 3 millions d’euros si le contrat du sélectionneur a démarré en août 2014) le Président de la FAF pourrait donc exiger une compensation financière pour cette résiliation qui se veut unilatérale.
Le rendez-vous programmé dimanche prochain à Alger entre les deux hommes devrait donc scellé le départ de Christian Gourcuff. Une page se tourne alors que sportivement le projet de jeu du sélectionneur commençait à réellement prendre forme. La FAF n’aura pas le choix que de mettre le paquet pour un entraineur de haut standing avec un profil “adapté” à l’Afrique et l’environnement algérien.
Le débat de L’Equipe21 : Gourcuff est-il incorrect avec l’Algérie ?
Yassin Benarbia, La Gazette du Fennec